Puis-je me connaître moi-même ?
Publié le 06/03/2022
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«
Puis-je me connaître moi-même ?
La connaissance de soi-même semble être, selon les dires populaires, la solution à tous les
maux de ce monde.
A l'instar de nos contemporains, Socrate (à travers l'oeuvre de Platon)
s'approprie cette phrase inscrite sur le temple de Delphe: "Connais-toi toi-même" qui invite
l'individu à l'introspection afin d'accéder à l'universel par le singulier dans notre quête de vérité.
Nous, êtres finis, pensons nous connaître, c'est-à-dire avoir des connaissances présentes à
l'esprit sur la nature d'un objet ou d'un phénomène abstrait ou concret, nous-même; ce "moi",
c'est-à-dire notre être dans sa globalité et sa réalité empirique, qui fixe notre individualité au
sein de la diversité humaine.
Le fait que je me connaisse paraît être une évidence: c'est "moi"
qui vit à travers l'expérience, et, étant doté de raison, j'ai possibilité de m'examiner
perpétuellement.
J'ai conscience d'exister et c'est aussi cette conscience de moi qui me permet
de rendre compte de ce qui, chez moi, est différent d'autrui par la comparaison, donc de mon
unicité.
Toutefois, je ne peux me connaître moi-même intégralement, sinon comment expliquer
les moments où je perds conscience de mon environnent et de moi-même sinon que par un
subconscient à l'origine de mes pulsions en tout genre? En outre, j'évolue également à travers le
temps, mes convictions, mon enveloppe corporelle, mes idées influencées par mon vécu au sein
de l'expérience modifient mon identité constamment, l'altérabilité étant inhérente à la nature
humaine.
L’introspection est-elle réellement objective si le moi est à la fois sujet et objet de son
questionnement? Si s'appliquent sur moi des changements au fil du temps, quel est l'élément
qui persiste et me permet de me définir en tant que "moi-même"? Dans quelle mesure est-il
important de se connaître soi-même? Mais surtout, qu'est-ce que se connaître et pourquoi
vouloir se connaître? Il s'agit ici de se questionner sur l'étendue de notre capacité
d'introspection et ses limites mais aussi sur ce qui définit ce que nous appelons "moi".
Dans un
premier temps, nous verrons ce qui explique pourquoi nous avons l'impression de connaître
notre être dans sa globalité puis nous montrerons pourquoi cette connaissance est biaisée.
Enfin, nous montrerons comment parvenir à une meilleure connaissance de soi-même.
En premier lieu, il me semble évident que je connais mon être dans sa globalité.
Se connaître est une nécessité: quand Aristote expose dans le premier volume de
Métaphysique la nature savante, " tout homme désire par essence savoir ", il affirme que chaque
individu est poussé par l'amour du savoir dans une quête de vérité.
Or, le pilier de la quête de
vérité est la réflexion sur soi-même, l'introspection.
Cette curiosité permanente, cette volonté de
savoir, se manifeste tout d'abord par le besoin de se connaître, de se définir et de s'appréhender.
La connaissance de soi pour mieux connaître le monde, pour parvenir à la vérité ou, du moins,
d'évaluer et d'adhérer ou non à une idée par la suite (Simone Weil, " La notion de valeur est au
centre de la philosophie ").
L'introspection facilite la reconnaissance de ses propres.
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