Psychosomatique

« 1 / 2 8 mars 1967 Série C-19 Fiche N° 1654 Psychosomatique 1.

Spécialité de la médecine, la psychosomatique étudie les influences des facteurs psychiques sur les maladies organiques, leur mode d'action et les nouveaux _traite­ ments qu'ils imposent.

Dépassant le cadre d'une spécialité, la psychosomatique est aussi un mode d'approche de toute maladie.

Elle considère le malade dans son «unité psychosomatique ..

(psyché= âme; soma= corps).

En tant que spécialité, la psychosomatique concerne un nombre croissant de maladies liées aux facteurs émotionnais; en tant que mode d'approche, il s'agit pour le médecin de tenir grand compte des réactions subjectives du malade, qui peuvent à leur tour nuire à la santé physique.

2.

Pour certains auteurs, la psychosomatique n'est rien d'autre qu'un retour aux anciennes tendances présclentiflques transposées dans de nouvelles formes scien­ tifiques.

Les importants progrès de la psychosomatique moderne sont reliés d'une part à la naissance et au développement de la psychanalyse et, d'autre part, aux découvertes de la neurophysiologie qui a mis en lumière les rapports entre le système nerveux sympathique (qui commande l'équilibre des fonctions organiques), et l'écorce cérébrale, qui commande la vie de relation.

3.

Mettant en évidence les mécanismes psychologiques de l'hystérie, Freud établit l'origine Inconsciente de certaines perturbations organiques.

Plus tard la notion de « névrose d'organe» sert à désigner une atteinte organique d'origine psychologique.

Il s'agirait d'une réponse physiologique des organes viscéraux à un retour constant ou périodique de certains états émotionnels dont le contenu n'est pas acceptable pour la conscience.

4.

En neurophysiologie, les recherches de Cannon sur les troubles fonctionnels déclenchés par les émotions, de Pavlov sur les réflexes conditionnés, de Cushing sur l'origine nerveuse de l'ulcère d'estomac, de Reilly sur le rôle de l'irritation sym­ pathique, capable d'entraîner de très graves lésions des viscères, et de Bykov sur les rapports entre l'écorce cérébrale et les organes internes ont contribué avec les découvertes de l'endocrinologie à retrouver l'« unité psychosomatique» au niveau physiologique.

Le psychique siège dans l'écorce cérébrale, et les interactions mutuelles entre celle-ci et le système sympathique, qui n'est plus considéré comme un système autonome, sont évidentes.

5.

La médecine psychosomatique peut se fonder aujourd'hui sur des bases scienti­ fiques rigoureuses.

Elle a décrit les mécanismes physiologiques correspondant à certaines conceptions développées.

du seul point de vue psychologique par les psychanalystes.

Un état émotionnel refoulé, mis à l'écart par la conscience, peut s'exprimer par voie des troubles dits cc fonctionnels " sans lésion organique.

Si la tension émotionnelle est constante ou répétée, elle peut conduire, par le truchement du système sympathique, à des lésions organiques diverses.

Le schéma le plus sim­ plifié du processus psychosomatique s'est accompli: une maladie physique provoquée par une cause émotionnelle. 2 / 2. »