Psychochirurgie

« 1 / 2 1 ~ ! ''l ' ~ t J 18 octobre 1987 Série c-s1 Fiche N• 2037 PsychochÎrurgie 1.

La découverte des possibilités d'agir sur la pensée par des modifications de l'écorce cérébrale semble remonter à l'Antiquité.

La psychochirurgie ou chirurgie du cerveau n'est pas seulement l'un des derniers prolongements de la chirurgie moderne.

C'est une science qui a su conquérir son indépendance et qui a transformé l'essence même de la psychiatrie.

2.

Les délires, les hallucinations ont souvent pour origine des tumeurs aisément localisables par l'électro-encéphalogramme.

La psychochirurgie lésionnelle permet de réaliser l'ablation de ces tumeurs et de rétablir l'intégralité des fonctions de la pensée.

Il s'agit parfois de modifier l'équilibre fonctionnel de l'irrigation du cerveau.

Par une section de certains canaux, la psychochirurgie parvient à détruire les hallu­ cinations qui échappent à toute autre thérapeutique.

3.

L'origine des troubles mentaux est susceptible de recevoir des interpr~tations très différentes.

Là où les psychanalystes depuis Freud reconnaissent une origine psychique, les psychiatres sont souvent enclins à reconnaitre une étiologie organique.

La psychochirurgie permet d'approfondir la complexité de ces rapports.

Des maladies comme la schizophrénie sont soignées par la psychopathologie en tant que psychose, mais les états schizophréniques et obsessionnels peuvent être supprimés par l'abla­ tion d'une zone corticale.

Parmi les opérations les plus caractéristiques de la psycho­ chirurgie moderne, la lobotomie, qui consiste à introduire la pointe d'un stylet dans certains centres nerveux, permet de détruire les hallucinations irréductibles à la psychanalyse.

4.

CeHe intervention, la plus caractéristique de cette nouvelle science, a reçu des applications multiples en neuropsychiatrie.

Pratiquée sur les vieux malades asilaires, elle permet parfois de les guérir instantanément.

Un malade interné définitivement retrouve la conscience de son corps, et la personnalité se réorganise peu à peu.

De telles guérisons sont relativement fréquentes.

5.

La psychochirurgie a permis de redonner une possibilité de vie aux malades mentaux invariablement condamnés à une lente agonie ou à l'internement définitif.

Elle constitue une arme supplémentaire de la psychiatrie moderne, au même titre que les neuroleptiques et l'électrochoc.

Si elle demeure Inefficace sur la plupart des maladies dont l'origine est affective (névroses), elle permet une exploration systé­ matique du cerveau et la maîtrise des processus morbides qui, pendant des siècles, sont demeurés inaccessibles à l'homme. 2 / 2. »