Psychanalyse des contes de fées [Bruno Bettelheim] - psychologie &psychanalyse.
Publié le 18/05/2020
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Psychanalyse des contes de fées [Bruno Bettelheim] - psychologie &
psychanalyse.
1 PRÉSENTATION
Psychanalyse des contes de fées [Bruno Bettelheim] , essai de Bruno Bettelheim publié aux États-Unis en 1976 sous le titre The Uses of Enchantements, et traduit la même année en français.
L’œuvre porte en sous-titre The Meaning and Importance of Fairy Tales : « la signification et l’importance des contes de fées ».
2 GENÈSE D’UN LIVRE
Bruno Bettelheim entame la rédaction de Psychanalyse des contes de fées après avoir abandonné la direction de l’École orthogénique de Chicago en 1973.
Il s’agit pour lui de tirer les conclusions de son expérience acquise auprès des enfants autistes, des parents et des éducateurs, et de les appliquer à l’éducation de tous les enfants.
Constatant que la lecture joue un rôle essentiel dans cette éducation, il explore l’univers des contes de fées dans le but de mieux faire comprendre leurs mérites et de leurredonner la place qu’ils ont tenue dans le passé.
En effet, les contes de fées, répétés durant des siècles, se sont affinés et chargés de significations apparentes ou cachées.Leur lecture, loin de raviver les angoisses des enfants, les apaise.
Le conte de fées est optimiste, raconte l’histoire de n’importe qui ; il a pour but de rassurer et est doncparticulièrement bien adapté à l’âge enfantin, contrairement au mythe, par essence pessimiste (il a une fin tragique), qui concerne des événements qui ne peuvents’appliquer à tous, et qui s’adresse plutôt à l’adulte.
3 CORPUS DES TEXTES ANALYSÉS
Bruno Bettelheim, plutôt que de réaliser une étude exhaustive, limite son choix aux contes de fées encore populaires, dont il se donne pour tâche de mettre en lumière lessignifications essentielles.
Son analyse porte sur plusieurs dizaines de textes, choisis parmi les recueils les plus célèbres : les Mille et Une Nuits (en particulier le Pêcheur et le Génie, Sindbad le Marin et Sindbad le Portefaix ), les Trois Petits Cochons, de nombreux contes des frères Grimm tels la Reine des abeilles, Frérot et Sœurette, les Deux Frères, les Trois Langages, les Trois Plumes, la Gardeuse d’oies, ainsi que des contes de Charles Perrault : Jeanne et Margot (Hansel et Gretel), le Petit Chaperon rouge, Jack et la Tige de haricot, Blanche-Neige, Boucle d’or et les Trois Ours, la Belle au Bois dormant, Cendrillon , et bien d’autres appartenant notamment au « cycle du fiancé- animal » ( la Belle et la Bête, le Roi-Grenouille, etc.).
Seule la version originale du conte permet, selon Bettelheim, d’apprécier ses qualités poétiques.
Il montre une prédilection avouée pour les frères Grimm et critique CharlesPerrault, qu’il accuse d’avoir falsifié le conte populaire.
Il rejette les recueils modernes, qu’il juge souvent trop réalistes ou trop fantasmatiques.
4 UN VÉRITABLE « MODE D’EMPLOI » DE L’INCONSCIENT
Bruno Bettelheim montre que le conte donne une représentation symbolique de la vie psychique de l’enfant, de ses relations avec ses parents et rivaux, les situant dans unmonde imaginaire.
La scène se passe à distance, hors du réel ; l’enfant peut y exprimer ses pensées et fantasmes inconscients, ses craintes, ses sentiments ambivalents,sans qu’ils lui soient imputés.
Son père et sa mère peuvent se transformer en figures terrifiantes qui le menacent ou lui infligent de terribles punitions.
Ainsi évoluent dansCendrillon deux personnages de mère : la bonne mère (morte et remplacée chez Perrault par la fée marraine) qui exauce tous les désirs de la jeune fille, et la marâtre qui lui préfère ses propres filles.
Mais Bettelheim insiste sur le fait que les contes de fées ne sont pas irréels ; ils présentent au contraire à l’enfant la réalité telle qu’elle est : l’amour mêlé à la haine,l’angoisse, la souffrance, la peur d’être abandonné, la mort, etc.
Ils le conduisent à la maîtrise progressive des stades de son développement psychique et l’ouvrent à desvaleurs comme l’amour, l’amitié, la solidarité.
Ils sont également, d’après lui, une manière idéale pour l’enfant de s’initier à la sexualité.
5 CRITIQUES ET POLÉMIQUES
Les théories de Bettelheim avaient été popularisées en France par une série d’émissions télévisées de Daniel Karlin diffusée en 1974, intitulée Un autre regard sur la folie . Dès sa sortie, le livre y a connu un grand succès : 70 000 exemplaires vendus en deux mois.
Les réactions enthousiastes ont été nombreuses, mais l’ouvrage a égalementsuscité des critiques.
On a reproché à Bettelheim son analyse très freudienne, un certain dogmatisme psychanalytique, ainsi que de trop négliger la perspective historiquedes contes ou de tirer leur interprétation vers trop de moralisme.
Le spécialiste Marc Soriano lui a également reproché de croire que le répertoire des contes a toujours été destiné aux enfants, d’ignorer qu’ils disposent d’un répertoire oraldistinct, celui des « contes qui finissent mal », ou « contes d’avertissement », et de rejeter en bloc les efforts de pédagogues ou d’artistes pour renouveler ce répertoire.Écrit pour les adultes, et plus particulièrement ceux qui ont en charge des enfants, l’ouvrage, désormais mondialement connu, a néanmoins contribué à la réhabilitation descontes de fées et a ouvert la voie à de nouvelles recherches.
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