PROVENCESalin-de-Giraud.

« 1 / 2 PROVENCE Salin-de-Giraud 13- Bouches-du-Rhône Salin-de-Giraud est le plus grand des neuf hameaux faisant partie de la commune d'Arles, la plus étendue de France.

Ses salins s'allongent jusqu'au phare de Faraman.

Outre le sel, ses habitants ont la pêche comme ressource.

De leurs nombreux étangs saumâtres, reliés entre eux par des canaux, les pêcheurs du hameau retirent annuelle­ ment quelque deux mille tonnes d'anguilles 1 Avec les Saintes-Maries, Salin-de-Giraud est le seul hameau de Camargue à posséder un clergé résident (son curé est du reste le chef du groupement des pêcheurs 1).

Surtout pas de pluie ! Les terrains producteurs de sel doivent être plats et imperméables.

Celui de Salin-de­ Giraud a une superficie de quelque dix mille hectares, et produit un million de tonnes.

Évaporée sous vents et soleil, l'eau de mer ne doit pas être diluée par la pluie.

La ré­ colte se fait donc avant les ondées autom­ nales.

Pour produire du sel, il faut concentrer l'eau de mer, qui contient environ 35 gram­ mes de sel par litre.

Après saturation apparaît un dépôt : c'est la cristallisation.

Les couches obtenues sont alors mises en "camelles" pro­ visoires, hautes de plusieurs mètres.

Un sacré "cabas" ! Au début du siècle, la récolte se faisait en­ core à la main.

Le sel était mis à la pelle en petits tas appelés "javelles".

Le transport s'ef­ fectuait dans le ''cabas", ce panier de jonc porté sur l'épaule ou la tête et qui pouvait peser 50 kilos ! Brouettes puis wagonnets devancèrent encore les énormes engins mécanisés modernes.

Une géométrie de fm de siècle L'agglomération de Salin-de-Giraud fut créée à la fin du XJXe siècle pour loger les em­ ployés des usines Solvay et Pechiney (à qui appartenaient déjà les salins).

Elle ressemble à toutes les cités ouvrières édifiées à proxi­ mité des mines et des manufactures, dont les patrons se devaient de loger la main-d'œu­ vre : rues alignées où la géométrie des blocs d'habitation et de leurs jardinets n'était inter­ rompue que par l'église, l'école ou l'hôpital.

La Digue à la Mer relie sur 40 kilomètres Salin-de-Giraud aux Sainte-Maries, à travers les 4 815 hectares d'étangs d'eaux salées.

Orthodoxe et toute blanche Il existe à Salin-de-Giraud une église orthodoxe dont la présence est due, après la guerre de 14-18, à une impor­ tante colonie grecque attirée par le levage du sel.

Toute blanche, elle est particulièrement pittoresque, perdue parmi quelques bâtiments et jardinets construits à la fin du siècle dernier.

Dans cette église encore très fréquen­ tée, il se déroule toujours les cérémo­ nies du mariage orthodoxe. 2 / 2. »