PROVENCELourmarin, le château.

« 1 / 2 PROVENCE Lourmarin, le château 84 -Vaucluse De Rome à Aix Dominant la vallée de la Durance, à l'extré­ mité de la combe de Lourmarin, qui sépare le Petit du Grand Lubéron, le château de Lour­ marin est construit sur une butte.

Depuis la tour, au haut de cinquante-six marches, on a une belle vue sur le Lubéron, sur la plaine de la Durance et la montagne Sainte- Victoire.

Il est situé sur l'emplacement d'un ancien castelet romain, Luce Marino, qui a laissé son nom au, lieu ; il y eut ensuite une forte­ resse des comtes de Forcalquier.

A partir du xve siècle, le château eut notamment comme propriétaire la famille d'Agoult, une des plus anciennes maisons de Provence.

Au début du XIXe siècle, il fut acheté par François de Girard, et c'est dans ce château que naquit son fils, Philippe de Girard (1775 -1845), célèbre pour ses inventions dans le domaine de la ftlature mécanique et pour avoir mis au point une machine à vapeur.

La villa Médicis de Provence Restauré en 1920 par un industriel, Robert Laurent-Vibert, qui rendit sa splendeur à ce bel ensemble architectural, le château fut ensuite légué à l'académie des Arts, Agri­ culture, Sciences et Belles-Lettres d'Aix-en­ Provence, qui y loge des écrivains et des peintres.

Le château de Lourmarin est donc bien la villa Médicis de la Provence.

Il est divisé en deux parties : le château Vieux, datant du X.Ve siècle, et le château Neuf, de la Renaissance.

C'est cette dernière partie qui est la plus intéressante, notamment avec ses che- minées dont le manteau est supporté par des cariatides -qui rappellent étrangement des statues incas -, avec ses colonnes de style corinthien, ses meubles provençaux et espa­ gnols.

Mystérieux gitans Sur le mur de l'une de ses nombreuses salles, on peut voir un curieux graffiti, représentant une barque entourée d'oiseaux étranges à visage humain.

Comme le château fut à une époque une étape traditionnelle des gitans sur la route de leur pèlerinage aux Sainte­ Maries-de-la-Mer, on pense qu'ils auraient laissé cette image en guise de malédiction, après que l'entrée du château leur eut été interdite.

Dans le village, qui a encore quelques maisons du XVIIe et du XVIIIe siècles et dont le cimetière abrite la tombe d'Albert Camus, on peut visiter un musée du compagnonnage.

Par la combe de Lourmarin, dans un des plus beaux paysages du Lubéron, on se rend à Bonnieux ou, dans l'autre sens, on redescend vers la Durance, la "mère de l'agriculture et du commerce". 2 / 2. »