PROVENCELes barrages de Castillon et Chaudanne.

« 1 / 2 PROVENCE Les barrages de Castillon et Chaudanne 04 -Alpes-de-Haute-Provence Le Verdon, couleur émeraude, est le fil ténu d'un pays farouche et multiple qui s'étire des Alpes à la Provence.

Bondissant à plus de 3 000 mètres d'altitude des entrailles des Alpes, il parcourt deux cents kilomètres pour aller se perdre dans la Durance.

Saint-André­ les-Alpes le voit passer, fort et vigoureux.

libre et folâtre ! Entre Saint-André-les-Alpes et Castellane, deux barrages obligent le Verdon à s'assagir et à se muer en lacs : ceux de Chaudanne et de Castillon.

Le pays provençal, en se déve­ loppant, eut vite besoin d'un plus grand approvisionnement en eau.

Tout, alentour, lorgnait vers le Verdon : champs, fleurs, cul­ tures de toutes sortes.

Car si la Durance irri­ guait déjà le Vaucluse, le Comtat et la Crau, le libre Verdon, lui, folâtrait tout au long de son parcours.

Un paysage lunaire Mais deux projets inéluctables domptèrent le fougueux Verdon, sans toutefois noyer ses merveilles naturelles.

En amont de Castel­ lane, depuis 1948, un lac long de dix kilo­ mètres reflète ses 500 hectares dans l'immen­ se muraille claire du barrage de Castillon : 170 mètres de long, 95 mètres de haut, 26 mètres d'épaisseur à la base, 6 mètres à la crête.

Un paysage lunaire a remplacé le hameau de Castillon et effacé la très maigre végétation des pentes avoisinantes.

Ce n'est que vers Saint-André-les-Alpes que la ver­ dure reprend son droit, à l'extrémité septen- trionale du lac.

Quatre kilomètres plus bas sur le Verdon, tout aussi clair et technique­ ment parfait que son voisin, se dresse depuis 1952 le barrage de Chaudanne, large de 95 mètres et haut de 72 mètres.

Son lac n'a que quatre kilomètres de long et reflète des pans de montagnes pelées.

Une vie traditionnelle anéantie Avec encore trois ouvrages de retenue d'eau, le lac de l'antique Gréoux-les-Bains, le bar­ rage de Quinson, sur les basses gorges du Verdon, et la gigantesque retenue de Sainte­ Croix (1974), grande comme le lac d'Annecy, les eaux du Verdon sont enfin domptées, canalisées, stockées.

Mais les villages noyés, les populations déplacées, les champs immergés ont anéanti toute activité tradition­ nelle, toute vie authentique ...

Notre-Dame la bien nommée ...

Le Verdon retrouve son cours sautillant à Castellane, au pied du gigantesque piton d'où la chapelle de Notre-Dame­ du-Roc domine la bourgade du haut de ses 180 mètres ' Castellane possède entre autres des ruines romaines, des restes d'anciennes fortifications, des pans de murailles flanquées de tours et les traces d'un ancien couvent d'augus­ tins.

Un bien vieux décor pour tant d'énergie! 2 / 2. »