PROVENCECascades des gorges du Verdon.

« 1 / 2 PROVENCE Cascades des gorges du Verdon 04 -Alpes-de-Haute-Provence Jaillissant à plus de 3 000 mètres d'altitude tel un impétueux diable de jade et d'éme­ raude, le Verdon trouble, émeut et émer­ veille pendant plus de 200 kilomètres, avant de se perdre dans la Durance.

D'inlassables caresses Mais avant de disparaître, ce diable de Verdon a dû, bon gré mal gré, accepter bar­ rages, retenues et lacs artificiels.

Et, tout cela, après des millénaires d'inlassables et patientes caresses prodiguées aux plateaux calcaires de Haute-Provence.

Tout au long de son lit, voluptueusement creusé, telle une profonde entaille, un sinueux abîme, cas­ cades, chaos et paysages arides le contem­ plent.

Mais le Verdon n'est pas égoïste : il a calmé les chaos de pierre, irrigué l'aridité et amadoué les cascades qui semblent se délec­ ter de leur douce chute ...

Sans rival! Les gorges du Verdon sans exception sont splendides ; mais leur joyau se nomme Grand Canyon.

Les quelque 20 kilomètres de ce sauvage et vertigineux abîme demeurent sans rival dans toute l'Europe ! Ce gigan­ tesque "fossé" s'étend de Rougon à Aiguines, et nul savant ne sait encore aujourd'hui expliquer pourquoi le Verdon, au lieu de contourner de rébarbatifs rochers, a choisi d'y creuser son lit, sinon douillet, au moins excitant ! Une explication pourtant est plau­ sible : au tertiaire, lors de la formation des grands plis alpins, le sol, qui s'est alors sou- levé, a lentement mais inexorablement contribué à l'enfoncement du Verdon.

La profondeur de ses gorges, du rebord des plateaux, varie entre 250 et 700 mètres ; et leur largeur est de 6 à 100 mètres au fond des falaises, de 200 à 1 500 mètres à leur sommet 1 Le Verdon émerge de sa colossale fissure au pont d'Aiguines, à l'embranchement de la pittoresque Maïre.

Au-delà, sa chevauchée s'apaise.

Mais sa célébrité demeure.

Périlleuse exploration Les gorges du Verdon, que le XJXe siè­ cle traitait encore de "sublimement tra­ giques et d'accès impossible", ont été totalement explorées pour la première fois, en août 1905, par E.

A.

Martel (1859-1938), le fondateur de la spéléo­ logie, assisté de M.

Janet et 1.

Blanc.

Ces explorateurs téméraires passèrent trois jours périlleux au fond du terri­ fiant abîme.

En 1928, le TCF aménagea une partie des falaises du Verdon, et l'on donna le nom de "Martel" au sen­ tier (qui se fait parfois échelle ou pas­ serelle 1) qui permet depuis lors de connaître d'un peu plus près le frisson­ nant secret du grandiose Verdon ! 2 / 2. »