PROVENCEAvignon, le festival de théâtre.

« 1 / 2 PROVENCE Avignon, le festival de théâtre 84 -Vaucluse Il faut avoir vu, par une chaude soirée d'été, la foule enthousiaste se dresser dans la cour d'honneur du palais des Papes, à la fin d'un spectacle, pour comprendre toute la magie du festival d'Avignon.

Et Jean Vilar, son créateur qui rêvait de réconcilier architecture et poésie dramatique peut se vanter d'avoir magnifi­ quement gagné son pari.

Une histoire d'amour "Voilà, c'est une histoire très simple.

Il était une fois un homme et une ville qui se rencon­ trèrent, s'aimèrent, se marièrent et eurent un enfant nommé festival" ...

Ainsi parlait Jean Vilar qui, en 1947, créa le festival d'Avignon en proposant au docteur Pons, le maire de l'époque, de monter trois pièces différentes dans trois locaux différents.

Avignon devenait ainsi une sorte de "foire au théâtre" dont le cœur était la somptueuse cour d'honneur, cette cour où le palais lui-même sert de fond au décor, et où peuvent prendre place jusqu'à 3 500 spectateurs.

Pourquoi pas à Tahiti ? L'aventure était commencée pour Vilar et pour sa troupe mais il fallut tout le talent et toutes les qualités humaines de ce fabuleux homme de théâtre pour obtenir une décentra­ lisation révolutionnaire à l'époque.

Ayant pro­ posé à une actrice parisienne de venir jouer en Avignon, au tout début du festival, Vilar s'entendit répondre : "Pourquoi pas à Tahiti ?" Il réussit cependant à imposer peu à peu sa politique : création de pièces inédites, prix modique des places, appel à la jeunesse et aux vastes assemblées, échanges permanents entre le public et les artistes ...

Un prince en Avignon L'année 1951 marque l'apparition de Gérard Philipe qui bouleversa des milliers de specta­ teurs grâce à sa formidable interprétation du prince de Hombourg.

C'est à cette date éga­ lement que Vilar fut nommé directeur du Théâtre de Chaillot dont il fit le Théâtre na­ tional populaire (TNP) et dont l'histoire se confond ensuite, jusqu'en 1965, avec celle du festival.

En 1966, Vilar s'adressa au choré­ graphe Maurice Béjart, ouvrant ainsi le festival d'Avignon à la danse, puis à la musique et au cinéma.

De nos jours, les manifestations artis­ tiques ont éclaté dans toute la ville ; près de deux cent cinquante spectacles, répartis dans soixante-dix lieux scéniques différents, furent dénombrés pour le seul mois de juillet 1986.

Une vie consacrée au théâtre Acteur et metteur en scène français, Jean Vilar (1912-1971) naquit à Sète qu'il quitta en 1932 pour venir à Paris suivre sa formation, avec Charles Dul­ lin, à l'Atelier.

Avignon et le TNP lui permirent ensuite d'imposer ses con­ ceptions nouvelles de mise en scène. 2 / 2. »