Problématiques sur l'art
Publié le 10/06/2022
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Terminale 2020-2021
CHAPITRE 8 : L’ART
Dans l’art, qu’y a-t-il d’essentiel à notre humanité ?
S’interroger sur l’activité artistique revient à réfléchir sur la dimension la plus mystérieuse de la culture, celle par
laquelle l’homme consacre ses efforts et sa technique à produire un objet en apparence inutile : une œuvre d’art.
Réflexion 1 : L’œuvre d’art dit-elle la beauté du monde ?
>L’art doit-il imiter la nature ?
L’art exprime la joie de l’homme à imiter toute chose.
Il rend ainsi la beauté du monde et l’exalte.
Faire oeuvre belle,
c’est dire l’ordre de la nature, c’est recréer, après les dieux, la perfection de leur oeuvre.
La peinture s’est longtemps
soumise à ce préjugé réaliste exprimé par Léonard de Vinci ou Aristote.
> L’art est-il une création de l’esprit ?
Même lorsque l’artiste imite la nature, c’est son interprétation, c’est la vision qu’il en donne qui est belle et expressive.
L’œuvre d’art est donc avant tout une création de l’esprit.
Le monde n’est jamais que le modèle d’où il part, la matière
de son œuvre.
La création n’est donc pas une imitation mais une spiritualisation.
Hegel nous invite à distinguer la
beauté de la nature et celle de l’œuvre.
Réflexion 2 : Comment jugeons-nous de l’esthétique ?
> Le jugement esthétique est-il imposé par l’œuvre elle-même ?
Kant nous éclaire sur le jugement esthétique : il est fondé sur le sentiment de plaisir ressenti par le sujet, mais ce
dernier exige le même sentiment chez son semblable.
L’homme désire l’universalité, parce qu’il n’attache pas son
plaisir à un intérêt subjectif.
Le jugement esthétique reconnaît la beauté de l’œuvre sans conceptualiser cette beauté.
> L’artiste agit-il sur notre regard ?
L’artiste convertit le regard de l’homme sur lui-même en l’éclairant.
Le spectateur prend pleinement part à ses
émotions en se reconnaissant dans la sensibilité de l’artiste.
Bergson utilise l’image du révélateur photographique
pour traduire le bonheur du sentiment esthétique qui se révèle à l’homme.
Réflexion 3 : Quelle est la force qui pousse l’artiste à créer ?
> Y a-t-il un art engagé ?
Selon Camus, les émotions et les révoltes de l’artiste sont les mêmes que celles des autres hommes, mais il est le
seul à les exprimer pleinement dans son oeuvre.
Ainsi, l’artiste ne peut pas être étranger au destin de ses
contemporains : il sait où est l’essentiel dans la réalité.
Il ne se laissera pas engluer dans les conventions et les
routines de l’action.
Il y a donc dans l’art une exigence puissante et révolutionnaire.
> L’artiste est-il inspiré ?
Le spectateur n’a pas accès à toutes les hésitations et tentatives échouées de l’artiste ; il peut donc croire au génie et
à l’inspiration.
Nietzsche ne s’y trompe pas, le spectateur veut croire au talent car cela lui évite de penser l’opiniâtre
travail de création.
Cependant, s’il n’est pas un génie inspiré, le créateur est bien le dépositaire de deux tendances
paradoxales et fécondes : l’élan dionysiaque et l’harmonie apollinienne..
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