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PROBLEMATIQUE : L'homme est-il un être de conscience ?

Publié le 05/12/2023

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« COURS DE PHILOSOPHIE SUR CONSCIENCE ET INCONSCIENT PROBLEMATIQUE : L'homme est-il un être de conscience ? INTRODUCTION : Il est difficile de définir, de saisir et de comprendre ce que l'on appelle la conscience car ce n'est pas une réalité comme les autres, que l'on peut saisir comme on peut saisir n'importe quel objet. La conscience est une réalité immatérielle que l'on ne peut saisir de manière directe, que l'on ne peut saisir que par ses effets c'est à dire à travers ses différents modes d'extériorisation.

Par ailleurs, chaque conscience constitue un univers à part, un point de vue particulier sur le monde qui se vit en première personne. Pour tenter de cerner cette réalité nous nous intéresserons en premier lieu à l'usage qui est fait de ce terme dans le langage courant puis en second lieu à l'étymologie de ce terme. Le terme de conscience est un terme polysémique, on le rencontre dans un grand nombre de phrases et d'expressions où il revêt un grand nombre de sens différents.

Toutefois on peut distinguer deux grands registres de sens : - Un registre moral : Avoir mauvaise conscience ; avoir un problème ou un cas de conscience ; agir en son âme et conscience ; être consciencieux ; avoir la conscience tranquille ; être inconscient au sens d'agir aux mépris des risques que l'on peut courir ou faire courir aux autres. - Un registre psychologique : Perdre conscience ; être inconscient au sens d'avoir perdu connaissance; prendre conscience de quelque chose ; être conscient de l'existence d'une chose, d'un être, d'un fait ; avoir conscience de telle ou telle chose ; avoir conscience de soi. Sur le plan étymologique, le terme de conscience vient du latin cum scientia qui signifie avec le savoir ou , plus précisément, ce qui s'accompagne de savoir et de connaissance, sens présent dans les expressions où lo mot apparaît dans son sens psychologique. En conséquence, si la conscience est ce qui s'accompagne de connaissance ou de savoir , elle ne saurait être quelque chose d'isolé, d'indépendant puisque comme connaissance, elle doit nécessairement être connaissance de quelque chose et de telle sorte que ce soit quelqu'un qui par elle, grâce à elle, sache ce quelque chose.

En effet, il ne saurait y avoir de connaissance qsui soit connaissance de rien et pour personne. Tout ceci justifie que nous suivions le plan de cours suivant : I/ Qu'est qu'un être conscient ? II/ Que faut-il savoir pour être un être doué de conscience ? III/ Un être conscient peut-il avoir conscience de quelque chose sans savoir qu'il en a conscience ? IV/ Avons-nous toujours conscience de ce qui se passe dans notre conscience ? V/ Existe-t-il des contenus de la vie psychique (intégralité de la vie de l'esprit) impossibles à apercevoir, inaccessibles ? I/ QU'EST-CE QU'UN ETRE CONSCIENT ? L'étymologie du terme de conscience nous indique que être conscient c'est savoir quelque chose. Quelle sorte de savoir notre conscience nous donne-t-elle de manière immédiate ? A/ être conscient c'est être présent à soi et au monde Nous disons que nous sommes conscients mais que les objets inanimés, cette table, cette chaise ne le sont pas.

Nous disons également que nous ne sommes pas conscients lorsque nous dormons, lorsque nous sommes évanouis ou dans le coma.

Nous disons que nous avons perdu la conscience. Qu'avons-nous perdu au juste ? Nous avons perdu, en premier lieu, le sentiment plus ou moins net mais très puissant que nous existons, que nous sommes dans un monde entourés d' êtres et de choses. Il s'agit là de la conscience sous sa forme la plus élémentaire, une présence à soi et au monde. Cette conscience est commune à l'homme et à l'animal.

Elle relève du sentiment c'est à dire que c'est quelque chose que nous ressentons, que nous éprouvons ; ce n'est pas une idée c'est à dire quelque chose que nous nous représentons. Ce sentiment n'est que le seuil de la conscience ce n'est pas vraiment de la conscience dans son sens le plus développé.

En effet, comme l'indique l'étymologie du terme de conscience cette dernière ne se réduit pas à un sentiment ; elle est aussi savoir.

Un être conscient ne se sent pas seulement exister, il sait aussi qu'il existe.

En quoi consiste la différence entre se sentir exister et se savoir exister ? B/ être conscient c'est exister pour soi Lorsque nous dormons ou que nous sommes inconscients nous perdons à la fois le sentiment d'exister mais également le savoir de notre propre existence.

Ceci ne signifie pas que nous n'existons plus.

Notre existence comme telle, l'existence de notre corps n'est pas à confondre avec la connaissance de notre propre existence.

En effet, nous pouvons exister sans le savoir comme des objets inanimés comme , par exemple, lorsque nous sommes dans le coma. Au réveil, nous reprenons conscience et en même temps nous retrouvons à la fois le sentiment d'exister mais également le savoir de notre propre existence.

Nous savons que nous existons .

Nous le sentons mais nous sommes également capables de nous le dire. Cette différence on a coutume philosophiquement de la formuler en utilisant les expressions existence en soi et existence pour soi. L'existence en soi c'est l'existence qui s'ignore elle-même : c'est l'existence de l'objet inanimé, la table, la chaise. L'existence pour soi c'est l'existence qui s'accompagne du savoir de sa propre existence. Nous allons voir que le fait d'avoir une existence pour soi instaure un rapport très particulier vis à vis de lui-même et du monde, rapport qui n'a rien à voir avec le simple sentiment d'exister au monde.

Avoir le sentiment d'exister est quelque chose d'immédiat, de spontané.Il n'est nul besoin de faire des efforts physiques, intellectuels pour éprouver ce sentiment.

Le sentiment d'exister ne nous apprend rien sur ce que nous sommes ni sur ce qu'est le monde.

Savoir que l'on existe implique une connaissance de soi et du monde qui nécessite des efforts physiques et intellectuels.

Le sentiment d'exister est à mi-chemin entre l'existence en soi et l'existence pour soi.

Ce n'est pas l'ignorance totale mais pas non plus le savoir. Tentons de comprendre de manière plus précise ce qui caractérise un être doué d'existence pour soi en étudiant le texte suivant : « Les choses naturelles ne sont qu'immédiatement et pour ainsi dire en un seul exemplaire, mais l'homme, en tant qu'esprit se redouble, car d'abord il est au même titre que les choses naturelles sont, mais ensuite, et tout aussi bien, il est pour soi, se contemple, se représente lui-même, pense et n'est esprit que par cet être-pour-soi-actif.

L'homme obtient cette conscience de soi-même de deux manières différentes : Premièrement de manière théorique, dans la mesure où il est nécessairement amené à se rendre intérieurement conscient à lui-même, où il lui faut contempler et se représenter ce qui s'agite dans la poitrine humaine, ce qui s'active en elle et la travaille souterrainement, se contempler et se représenter lui-même de façon générale, fixer à son usage ce que la pensée trouve comme étant l'essence , et ne connaître , tant dans ce qu'il a suscité à partir de soi-même que dans ce qu'il a reçu du dehors, que soi-même. Deuxièmement, l'homme devient pour soi par son activité pratique, dès lors qu'il est instinctivement porté à se produire lui-même au jour tout comme à se reconnaître lui-même dans ce qui lui est donne immédiatement et s'offre à lui extérieurement.

Il accomplit cette fin en transformant les choses extérieures, auxquelles il appose le sceau de son intériorité et dans lesquelles il retrouve dès lors ses propres déterminations.

L'homme agit ainsi pour enlever, en tant que sujet libre, son âpre étrangeté au monde extérieur et ne jouir dans la figure des choses que d'une réalité extérieure de soi-même.

La première pulsion de l'enfant porte déjà en elle cette transformation pratique des choses extérieures ; le petit garçon qui jette des cailloux dans la rivière et regarde les ronds formés à la surface de l'eau admire en eux une œuvre, qui lui donne à voir ce qui est sien.

Ce besoin passe par les manifestations les plus variées et les figures les plus diverses avant d'aboutir à ce mode de production de soi-même dans les choses extérieures tel qu'il se manifeste dans l' oeuvre d'art.

Or l'homme ne procède pas seulement ainsi avec les objets extérieurs, mais tout autant avec lui-même, avec sa propre figure naturelle qu'il ne laisse pas subsister en l'état, mais qu'il modifie intentionnellement.

» Friedrich HEGEL, Cours d'esthétique (1818-1829) COMMENTAIRE : THESE : Par la pensée ou la conscience l'homme accède à une double existence ou à une double manière d'exister : Il a une existence en soi comme tous les êtres , en tant que corps, en tant qu'existence matérielle. Mais il a aussi une existence pour soi grâce à sa conscience.

Bref, Hegel affirme que l'homme est une conscience de soi et s'efforce dans ce texte d'éclairer ce qu'est une conscience de soi.

Ce n'est pas seulement un.... »

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