Problématique : Les probabilités, une pièce à conviction efficiente dans des procès criminels ?
Publié le 04/06/2024
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Problématique : Les probabilités, une pièce à conviction efficiente dans des procès criminels ?
Les mathématiques ont-elles leur place au tribunal ? On songe à la question.
Ne s'agit-il pas
plutôt de concilier conviction, c'est un élément à charge qui permet de convaincre, au sens juridique,
l'accusé d'avoir commis un acte criminel et persuasion par un amas de preuves accablantes et un
discours poignant ? Je crois fermement que les nombres n'ont pas fini de nous surprendre.
Et je suis
ici pour vous en convaincre.
J'ai d'ailleurs choisi ce sujet pour sa pertinence avec mon projet
professionnel ainsi que la curiosité qu'il a suscitée chez moi.
Mais là n'est pas la question.
Car pour
l'instant, il me faut répondre à celle-ci : Les probabilités sont-elles une preuve efficiente dans des
procès criminels ? Pour cela, je débuterai par la présentation du théorème de Bayes, l'homme qui a
permis aux mathématiques d'enfiler leur cape de justicier.
Puis, j'aborderai une critique de
l'utilisation des probabilités dans les tribunaux à travers un cas concret.
Tout d'abord, c'est de par un long cheminement trouvant son origine dans des définitions de
la probabilité conditionnelle (la probabilité qu'un événement soit réalisé sachant qu'un autre a déjà
ou non été réalisé) que Thomas Bayes en est arrivé à cette formule
Dit comme ça, cela ne vous évoque peut-être pas grand-chose, je peux le concevoir.
Alors
prenons plutôt un exemple, disons qu'une dame agée est accusée d'avoir volé des pommes vertes.
On note [I] l'énoncé « la dame est bien innocente ».
On note [X] l'énoncé « un témoin l'a vu sortir du magasin, marchant vite au volant de son
déambulateur ».
Disons que P(I) = 0,9990 (99,9 %) et que P(X) = ½
alors Px (I) = 0,9997 environ (99,97)
On voit bien que de par ce théorème, la probabilité de son innocence a varié.
Une façon parmi
d'autres de témoigner de la plausible utilité des probabilites dans les cours de justice.
Mais ne nous
attardons pas trop sur la théorie, un cas concret étaye davantage mes propos.
Penchons-nous sur l'affaire de Sally Clark contre l'État en 1996.
Un procès est intenté à la
jeune avocate britannique pour le meurtre de ses deux enfants.
Si la mort du premier laisse à penser
à un cas de mort subite du nourrisson « le décès subit d'un enfant âgé de 1 mois à 1 an jusqu'alors
bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l'histoire des faits ne pouvait le
laisser prévoir », l'autopsie du deuxième; conçu un an plus tard, recense toutefois des signes
suspects de maltraitance, faisant ainsi peser le doute sur la culpabilité de la mère étant celle qui a
trouvé son deuxième enfant inanimé.
Les preuves sont minimes, les témoignages dressent le portrait
d'une mère aimante.
Pour autant, les probabilités la mettent derrière les barreaux.
En effet, trois
critères ayant un impact significatif sur la fréquence de ce drame, sont établis par une étude du
CESDI (qu'est-ce que c'est ?).
« Mère de moins de 27 ans », « Famille avec fumeur »,« Famille avec deux parents chômeurs » ceci
sont trois grands critères dans....
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