Databac

Preface Knock

Publié le 04/07/2024

Extrait du document

« 1°1 Préface de KNOCK L’éditeur de cette nouvelle réédition de “Knock ou le triomphe de la médecine a eu l'idée de commander l'écriture de cette préface non pas à un spécialiste du théâtre mais à un lycéen qui pourrait peut-être plus facilement convaincre d’autres jeunes de l'intérêt de lire encore cette œuvre.

Et c’est à moi, élève de première, qu’on a confié cette lourde tâche de rédiger la préface de ce grand classique du théâtre français dont on célèbre en 2023 le centenaire.

Je sais à quel point il peut être difficile d’accorder son temps libre à la lecture tant la facilité des divertissements audiovisuels nous en éloigne.

Cependant, croyez-moi, la lecture de Knock - qui vous demandera tout au plus deux heures - vous offrira à la fois matière à rire et à réfléchir, et vous serez agréablement surpris de voir à quel point Knock est encore une pièce d’actualité. Tout d'abord, laissez-moi vous présenter brièvement l'auteur et le contexte d'écriture de la pièce.

Jules Romains, de son vrai nom Louis Farigoule, a suivi des études de littérature, de philosophie et de médecine.

Dès sa jeunesse, il publie des poèmes et des romans, mais c’est en écrivant pour le théâtre que Jules romain connaît le succès et devient un auteur célèbre du XXème siècle. En 1923, "Knock" est né de sa collaboration avec le comédien et metteur en scène Louis Jouvet qui en incarnant le médecin au théâtre puis au cinéma contribuera grandement au succès de la pièce.

Louis Jouvet était persuadé de la qualité de la pièce, lors d’une conférence donnée aux Annales, Jouvet a déclaré “Knock est une pièce originale, cette satire de la médecine intéressera le public, ce sera un succès littéraire certain mais pas commercial”1.

Louis Jouvet jouera la pièce plus de deux mille fois dans ses théâtres et en fera deux adaptations au cinéma.

Non seulement la pièce a été un succès public mais aussi un succès commercial qui a permis de nombreuses fois à Louis Jouvet de renflouer les caisses de ses théâtres. 1 Cité dans l’article écrit par Eve Mascarau, « Ce sera un succès littéraire certain, mais pas du tout commercial », Agôn [En ligne], 6 | 2013, mis en ligne le 17 février 2014, URL : http://journals.openedition.org/agon/2737 ; DOI : https://doi.org/10.4000/agon.2737 Pour aborder la pièce, commençons par le titre qui fait référence au film Nosferatu le Vampire réalisé en 1922 par Murnau adapté du roman Dracula dont un des personnages qui se nomme aussi Knock amène la peste sur un bateau, tout comme le personnage de Jules Romain.

Cette référence pose le ton d’une comédie macabre.

Quant au sous titre “ le triomphe de la médecine”, il annonce le ton ironique et satirique de la pièce, car nous le verrons, le triomphe dont il s’agit dans la pièce semble être bien davantage celui du commerce, du mensonge et de la manipulation que celui de la science.

On pourrait renommer la pièce “Knock, ou la dictature de la médecine”. Knock est une comédie courte, elle ne comporte que trois actes.

En effet, après la première guerre mondiale, le public cherche à s’amuser.

On apprécie les formats courts et divertissants.

Le premier acte se déroule dans une vieille voiture dans laquelle dans laquelle le Docteur Parpadaid et sa femme conduisent Knock dans le village de Saint Maurice.

Knock a acheté au docteur Parpalaid son cabinet de médecin qui semble ne pas être une bonne affaire.

C’est un acte, composé d’une scène unique qui fait office de scène d’introduction en nous donnant tous les éléments pour comprendre l’intrigue, tout en laissant au spectateur le loisir d’anticiper la suite.

Dans l’acte suivant, on voit comment Knock commence à embobiner les gens influents du village et s’en faire des alliés pour que ces derniers l’aident à attirer des clients.

Puis, il commence ses premières consultations, gratuites.

Knock commence à manipuler la population du village grâce à sa rhétorique et son autorité en tant que docteur.

Le troisième acte se déroule trois mois plus tard dans l'Hôtel de la Clef transformé en hôpital.

On constate l’efficacité du plan et de la méthode de Knock qui a réussi à transformer une population en malades alités ou en assistants asservis.

Le docteur Parpalaid revient, et lui aussi sera convaincu par Knock d'être malade et mis au lit. Knock fera triompher sa médecine.

Une médecine qui vise uniquement à dégager des bénéfices.

Pour Knock, l’argent est le nerf de la guerre.

Il n’hésite pas à manipuler tout un comté pour faire fortune en persuadant les habitants et habitantes qu’ils souffrent de maladies que seul lui peut soigner.

Le docteur Parpalaid nous apparaît d’abord comme l’alter ego de Knock.

Il n’essaye pas de faire fortune grâce à sa profession et n’arnaque personne.

En revenant au village, l’ancien docteur semble être le seul pouvant résister à Knock mais il ne résiste pas.

Ceci montre la toute puissance de ce docteur devenu presque un dictateur plus qu’un docteur, un “doc-tateur” pourrait-on dire. 2.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles