PRÉDICTIONS ET PROPHÉTIES

L’objectif est d’obtenir un dessin constitué de six lignes -brisées ou continues- qu’on appelle un hexagramme. Si le nombre de baguettes dans la pile est de 13 ou de 21, la ligne est continue. Au contraire, si le nombre est de 17 ou de 25, la ligne est brisée. N’importe lequel des 64 hexagrammes possibles est obtenu de cette manière. A chacun d’entre eux correspond un chiffre attribué à une des cartes du Yi-king. À cette étape du processus, le Yi-king est consulté et la prédiction prononcée. Celle-ci prend d’ailleurs la plupart du temps la forme de simples conseils.

Des auteurs différents

Le texte du Livre des mutations est difficile à interpréter, ce qui n’a rien de surprenant étant donné qu’il a été écrit à plusieurs mains, pour des lecteurs d’un ancien royaume de Chine où les soldats en armes rôdaient dans les campagnes, où les buffles d’eau paissaient près des rivières, où les femmes fortunées se déplaçaient en palanquin dans la crainte constante de rencontrer des bandits de grand chemin et où des pèlerins solitaires

▼ Les beaux esprits et gens de cour parisiens

ne prenaient pas les prophéties de Jacques Cazotte, auteur du Diable amoureux, au sérieux. Son oracle prévoyait la mort des personnes assises autour de cette table au début de 1788. Tous moururent effectivement, par suicide ou sur l’échafaud. Le prophète lui-méme n’y échappa pas.

transportaient leurs biens dans des ballots sur leurs épaules, essuyant des tempêtes et des inondations et franchissant des précipices et des marécages. Cet ouvrage fourmille de ces termes démodés qui sont autant de symboles.

Le Yi-king comprend 64 chapitres, un pour chaque hexagramme. Ceux-ci décrivent l’image représentée par l’hexagramme, analysent la signification des lignes individuelles et font un commentaire plus approfondi. Il est important de se souvenir que ce texte ne prétend pas prédire l’avenir mais fournit seulement des conseils sur ce qui devrait être fait. Les auteurs expliquent à plusieurs reprises ce que l’homme de bon sens devrait ou ne devrait pas faire dans certaines situations. Étant donné que l’homme ou la femme de bon sens sait souvent, bien qu’inconsciem-ment parfois, quelle devrait être sa conduite et ne demande en fait qu’à être rasséréné ou bien encouragé, il n’est guère surprenant que le Yi-king ait acquis une réputation durable d’oracle. Il semble néanmoins, dans certaines occasions, avoir fait montre d’une efficacité propre: ainsi, les personnes qui le consultent sans le prendre réellement au sérieux obtiennent souvent l’hexa-gramme qui signifie: «Je ne parle pas aux imbéciles» et qui n’offre ni encouragement ni conseil.

Les prophètes

Autrefois, le prophète était considéré comme le porte-parole des dieux ou, dans le cas des prophètes juifs de l’Ancien Testament, de Dieu lui-même. Le mot vient, en passant par le latin d’É-glise, du grec prophètes signifiant «interprète d’un dieu» et, par extension, «celui qui annonce l’avenir». Dans les pays celtiques, le don de prophétie est également qualifié de «seconde vue».

Nostradamus

De nos jours, la prophétie a perdu de son prestige. On trouve périodiquement dans les journaux des reportages sur des sectes dont les dirigeants annoncent des événements catastrophiques, voire la fin du monde à brève échéance. En général, leurs adeptes se rassemblent le jour dit au sommet d’une montagne et attendent en vain. Le fiasco est alors expliqué par un communiqué de presse comme une simple erreur dans le calcul de la date fixée.

Il y a néanmoins de nombreuses personnes qui croient toujours aux prophéties sibyllines de l’astrologue Michel de Nostre-Dame(1503-1566), dit Nostradamus, médecin de Charles IX.

Encouragé par le succès de ses petits almanachs renfermant ses pronostics, Nostradamus fit paraître, entre 1555 et 1558, deux éditions d’un recueil de sept Centuries astrologiques dans lesquelles il appliquait son art aux grands épisodes de l’histoire à venir. Son prestige s’accrut lorsque la mort accidentelle du roi Henri II au cours d’un tournoi en 1559 confirma l’une de ses prophéties.