pourquoi ne pas conduire le lecteur à développer sa propre réflexion sur le monde ? Être explicite est-ce un élément déterminant dans la réussite du projet pédagogique ? La morale est-elle réellement toujours aussi nette ?
Publié le 21/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : pourquoi ne pas conduire le lecteur à développer sa propre réflexion sur le monde ? Être explicite est-ce un élément déterminant dans la réussite du projet pédagogique ? La morale est-elle réellement toujours aussi nette ?. Ce document contient 1210 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
«
L’apologue, type de narration à visée morale, philosophique et didactique est une
invention qui remonte à l’Antiquité.
Son genre désigne aussi bien les fables que les contes
philosophiques, l’utopie, la parabole, l’ exemplum ou encore la dissertation.
De plus, il
représente un outil assez puissant pour révéler des vérités et montrer le monde tel qu’il
est.
L’apologue est donc l’un des instruments privilégiés des écrivains au cours des siècles
et dans la plupart des cas ce type de texte est accompagné d’une morale explicite.
Ainsi, ce postulat nous pousse légitimement à nous interroger sur les raisons qui
font que l’apologue propose une morale simple et évidente : pourquoi ne pas conduire le
lecteur à développer sa propre réflexion sur le monde ? Être explicite est-ce un élément
déterminant dans la réussite du projet pédagogique ? La morale est-elle réellement
toujours aussi nette ?
I/Défendre et illustrer ses idées :
· Au XVI esiècle, le rêve humaniste d’un ailleurs bienheureux renvoie avant tout aux
difficultés du quotidien.
C’est à ce moment précis, que l’utopie devient un genre
littéraire à part entière et que certains textes dégagent une morale explicite pour
défendre et illustrer les idées des écrivains.
Parmi eux, Thomas More, intellectuel
londonien, enseigne la relativité des coutumes et des opinions.
Son œuvre intitulée
Utopie est en fait une satire féroce de la société européenne, alors trop certaine d’offrir
le meilleur modèle possible de civilisation.
Il y décrit très simplement une île, nommée
Utopie, où règne la justice et la concorde, ses habitants y coulent des jours heureux à
l’abris du fanatisme religieux et de la cupidité : « Les Anomaliens (…) avec plus de
vanité que de sagesse, décidèrent d’apparaître comme des dieux (…) et d’éblouir les
yeux des pauvres utopiens (…) Aux yeux en fait de tous les Utopiens (…) toute cette
magnificence était la livrée de la honte ».
Ces quelques lignes démontrent habilement,
qu’il est possible d’ouvrir les yeux aux hommes par le biais de l’apologue (ici de l’utopie)
même soutenu par une morale explicite.
· Défendre et illustrer ses idées est une attitude qui se diffuse avec véhémence au
cours des siècles suivants.
La fable (déjà célèbre dans l’Antiquité) ou le conte
philosophique, identifiés comme des traités « moraux », prennent place au près de
l’utopie.
Cependant, notons que les moralistes du XVII e siècle ne se savent pas
moralistes : à l’époque le terme désigne un auteur traitant de morale, au sens normatif
et didactique.
Il s’agit d’une morale avant tout descriptive et une peinture des hommes
qui peut prendre la forme d’une maxime, c’est-à-dire l’expression d’une vérité morale
d’ordre général en une phrase évocatrice et assertive.
On en trouve par exemple dans
les tragédies de Corneille, dans les Caractères de La Bruyère, les Pensées de Pascal…
II/Éviter d’être relégué dans le registre du texte superficiel et fantaisiste :
· Il convient de souligner ce fait : si le genre de l’apologue possède de véritables
enjeux, celui d’offrir une morale et de défendre ses idées comme nous l’avons évoqué
précédemment, il est nécessaire que celui-ci ne bascule pas dans le registre artificiel
et fantaisiste.
En effet la morale devenue « trop explicite » et l’histoire trop
« ubuesque » pourraient perdre de leur valeur.
Ainsi, il semble vraisemblable que pour
réaliser son dessein, l’auteur de l’apologue puisse prendre à son compte des éléments
appartenant à la réalité et jouer sur l’ambiguïté, sur le double sens, afin d’attiser les
curiosités et d’installer une complicité entre lui et son lecteur.
Prenons l’exemple du
dialogue, car avec ce type de texte la morale est davantage implicite et permet une
véritable réflexion de la part de l’écrivain, mais aussi de son lecteur.
Le dialogue
emprunte plusieurs formes dont celles du traité de philosophie ou de l’ouvrage de
vulgarisation scientifique.
Leurs formes dialoguées sont plus souvent un artifice de
présentation masquant un développement didactique.
Un concept qui les éloigne d’un
texte où la morale peut être grossière, scabreuse et donc négligée (ce genre de textes
se rencontrent aussi bien au Moyen Âge qu’aux XVI eet XVII esiècles)..
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