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Portugal (2005-2006): Aníbal Cavaco Silva élu pour un mandat « économique »

Publié le 21/09/2020

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« Portugal (2005-2006): Aníbal Cavaco Silva élu pour un mandat « économique » Le 22 janvier 2006 les Portugais ont été appelés aux urnes pour la troisième fois en un an, pour élire un nouveau président de la République, après les élections législatives (février 2005) et municipales (octobre 2005).

Seul candidat représentant de la droite, Aníbal Cavaco Silva, 66 ans, a été élu dès le premier tour avec 50,59 % des suffrages, devançant cinq adversaires de gauche, parmi lesquels l’ancien président socialiste, Mario Soares.

Aníbal Cavaco Silva s’est présenté aux électeurs comme le sauveur de l’économie nationale, fort de la légende qui lui attribue le redressement du Portugal entre 1985 et 1995 (4 % de croissance annuelle), quand il en était le Premier ministre.

Cependant, il a hérité cette fois d’une économie stagnante que ces dernières années ont éloignée davantage de la moyenne des pays de l’Union européenne (UE).

L’année 2005 a été difficile.

La croissance du PIB a atteint tout juste 0,4 % et le taux de chômage officiel a doublé en trois ans pour s’établir à 7,6 % en 2005.

Quant au déficit budgétaire, il s’est élevé à 6,2 % du PIB, contre 5,3 % en 2004, malgré l’augmentation des impôts et la réduction des dépenses publiques. En parvenant au pouvoir en février 2005, le Premier ministre socialiste, José Socrates, avait promis un « choc technologique » fondé sur la formation et la recherche scientifique pour relancer la compétitivité de l’économie portugaise. Par ailleurs, les fonds européens, qui représentent 2 % du PIB, sont demeurés garantis jusqu’en 2013 et Lisbonne a obtenu de Bruxelles un sursis de trois ans pour ramener le déficit public sous la barre des 3 %.

Mais les perspectives pour les deux prochaines années n’étaient guère réjouissantes, renforçant le découragement parmi la population.

Les prévisions de l’UE ont tablé sur une croissance de 0,9 % en 2006 et de 1,1 % en 2007.

Le chômage devrait se hisser à 8,1 % en 2006 et 8,3 % l’année suivante.

De plus, personne à Bruxelles n’a cru vraisemblable que le déficit budgétaire soit jugulé d’ici à 2008. Facteur aggravant, les inégalités dans la redistribution des richesses se sont creusées au cours des dernières années.

En 2004, selon Eurostat, l’organisme chargé des statistiques pour le compte de l’UE, les 20 % les plus riches de la population percevaient des revenus 7,2 fois plus élevés que les 20 % les plus démunis.

En comparaison, l’écart moyen parmi les 25 membres de l’UE était de 4,8.

L’ancien « bon élève de l’Europe » a ainsi été relégué au rang de « cancre ».

La décélération de la croissance portugaise est due notamment à une chute des investissements privés (– 15 % entre 2002 et 2005) et des exportations, qui ont plafonné à 0,9 % du PIB en 2005, contre 5,3 % en 2004.

Dépendant à 75 % de l’UE quant aux débouchés de ses exportations, Lisbonne a essayé en 2006 de les diversifier, en particulier vers l’Afrique et son ancienne colonie d’Angola.. »

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