Portugal (1999-2000): Désenchantement
Publié le 21/09/2020
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Portugal (1999-2000):
Désenchantement
En l'an 2000, les Portugais ont sombré dans un pessimisme en total contraste
avec l'optimisme, voire l'euphorie qu'ils avaient affiché au cours des six
années précédentes.
Ce changement avait des raisons tant politiques
qu'économiques.
Les premiers signes de désenchantement ont touché le
gouvernement socialiste, reconduit au pouvoir par le résultat des législatives
du 10 octobre 1999.
Les électeurs ont refusé la majorité absolue au Premier ministre sortant António
Guterres.
Le Parti socialiste (PS) a tout de même recueilli 43,9 % des
suffrages, contre 32,3 % au principal parti de l'opposition de droite, le Parti
social-démocrate (PSD).
Avec 9 % des voix, le Parti communiste portugais (PCP) a
dépassé de justesse le très conservateur Parti populaire dont les thèses
populistes ont séduit 8,3 % de l'électorat.
Le recentrage idéologique constaté
dans le pays dès la fin des années quatre-vingt avait engendré une vie politique
sans ruptures, vécue dans le dialogue consensuel.
Mais cette situation s'est
figée à partir de 1995 en une simple concurrence politique entre le PS et le PSD
dans le même espace idéologique de centre droit.
Dès la fin 1999, A.
Guterres s'est vu reprocher de consacrer le plus clair de
son temps à la présidence de l'Union européenne (que le Portugal a assurée au
premier semestre 2000), ou encore à l'Internationale socialiste, dont il a été
élu président en novembre 1999.
L'opinion doutait aussi de sa volonté de mener à
bien les réformes promises lors des législatives.
Le malaise était si profond
que des figures importantes du PS ont quitté le parti en juin et juillet 2000,
pour protester contre l'absence de direction politique définie.
Dans
l'opposition, le PSD était, quant à lui, occupé par ses divisions internes, son
leader, Durão Barroso, étant vivement contesté par les barons du parti.
Les
sondages portant sur les intentions de vote pour l'élection présidentielle
(janvier 2001) donnaient gagnant le président de la République sortant, le
socialiste Jorge Sampaio.
Signe des temps, la loi de dépénalisation de la
possession de drogues pour consommation privée a été approuvée en juillet 2000
sans soulever de débat public.
L'indépendance de Timor oriental à l'été 1999, ainsi que la rétrocession du
territoire de Macao à la Chine le 20 décembre 1999 ont mis fin à 442 ans de
présence portugaise sur le continent asiatique.
Les deux événements ont été
vécus avec beaucoup d'émotion par les Portugais.
Mais, dès le deuxième trimestre
2000, la population s'est montrée avant tout inquiète de la situation
économique, avec pour effet une contraction de la consommation et de la demande
internes, qui s'est traduite par une baisse des recettes de la TVA (taxe sur la
valeur ajoutée).
Cette appréhension résultait du fort endettement des ménages
consécutif à l'euphorie des deux années précédentes.
Cependant, les prévisions économiques officielles sont restées optimistes : la
hausse des exportations devrait soutenir, en 2000, une croissance de 3,4 %
(contre 3,0 % en 1999) avec un déficit public plafonné au taux de 1999 (1,5 % du
PIB).
L'inflation ne devrait pas dépasser 2,2 % (soit le même taux qu'en 1999),.
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