PORTRAIT DU PERSONNAGE DE JULIEN SOREL
Publié le 17/05/2020
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«
PORTRAIT DU PERSONNAGE DE JULIEN SOREL
Comme la description chez Stendhal n’a pas une fonction dramatique, elle est très simple et n’a aucune
relation avec le destin du héros.
Stendhal se borne à un simple vague rapprochement du visage du héros
et de son âge.
« Il avait les joues pourpres et les yeux baissés.
C’était un petit jeune homme de dix-huit à
dix-neuf ans, faible en apparence avec des traits irréguliers, mais délicats, et un nez aquilin.
De grands
yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles, annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet
instant de l’expression de la haine la plus féroce.
Des cheveux châtain foncé, plantés fort bas, lui
donnaient un petit front, et, dans les moments de colère, un air méchant.
[...] Une taille svelte et bien prise
annonçait plus de légèreté que de vigueur.
» (I, ch.4) Par cette description, Stendhal nous présente son
personnage principal.
Il nous l’approche un peu plus par l’indication de son tempérament qui se reflète
dans son visage.
Julien Sorel, comme tous les héros stendhaliens, est un personnage qui est doué.
Les héros
stendhaliens excellent, dépassent les ordinaires.
Même Julien a cette capacité du savoir-faire pour avoir
du succès.
Sa capacité est celle d’une très bonne mémoire.
Il est intelligent, il sait résoudre des
problèmes, apprendre des choses, s’accommoder.
Il est admiré par tout le monde parce qu’il sait parler
latin
et qu’il connaît la Bible par coeur.
« Sur la réponse de Julien, une demi phrase latine fut lue au hasard.
Il
récita : sa mémoire se trouva fidèle, et ce prodige fut admiré avec toute la bruyante énergie de la fin d’un
dîner.
» (I, ch.
22).
Il a de bonnes connaissances d’Horace et d’autres poètes latins.
Le marquis exploite
une fois sa parfaite mémoire et son savoir-faire d’apprendre un texte par coeur en l’envoyant à un prince
avec une note secrète qu’il doit tenir seulement dans sa mémoire en cas d’être arrêté par des ennemis.
(II, ch.
21 – 24)
Le tempérament est une qualité psychique innée qui détermine le dynamisme de toute impression et de
tout comportement du personnage.
Il peut changer durant la vie ce qui est influencé par les actions, par
les conditions de vie, l’environnement et essentiellement par l’éducation et l’auto-éducation du héros.
Julien représente quelqu’un entre l’homme colérique et l’homme flegmatique, dont parle la citation : « Son
air impassible, ses yeux sévères et presque méchants, sa pâleur, son inaltérable sang-froid
commencèrent sa réputation dès le premier jour.
Peu après, sa politesse parfaite et pleine de mesure
[...].
» (II, ch.
35).
Il est introverti, à tendance à se replier sur lui -même, à s'intéresser uniquement à sa vie
intérieure.
En effet, du point de vue de sa vie intérieure trop intense et par la profondeur de ses
sentiments, il s’oriente plutôt
dans son dedans, il est impassible.
« De grands yeux noirs, qui, dans les moments tranquilles,
annonçaient de la réflexion et du feu, étaient animés en cet instant de l’expression de la haine la plus
féroce.
» Dans la première partie de la citation sa qualité d’un introverti se trouve dans « la réflexion »,
même un peu plus loin, nous voyons qu’il sait bien rester maître de lui car après l’attaque de son père, il
reste tranquille, il ne crie ni ne se rebelle.
Sa « haine » ne se reflète que dans ses yeux, donc son énergie
reste cachée.
Sa révolte est aussi visible dans la phrase « Mon père voudra m’y forcer ; plutôt mourir.
»
(I, ch.
5).
Il s’agit de ses pensées, il ne les dit pas à voix haute.
Julien mène avec lui -même de longs monologues intérieurs ce qui montre aussi son tempérament plutôt
introverti.
Mais dans ces monologues, il réfléchit souvent des actes courageux, d’avance comptés à son
avantage.
Et il doit produire une certaine énergie pour les accomplir.
Le monologue le plus long est celui
qui est suscité par un message et puis une lettre de Mathilde.
Au début, il se décide avec réflexion à ne
pas lui répondre et partir, donc il veut à tout prix rester maître de son calme.
Il a compté tous les risques
mais il commence à penser qu’il serait un lâche s’il ne monte pas l’échelle pour entrer dans sa chambre.
Pendant tout ce long monologue, sa réflexion et sa prudence se montrent toujours.
Enfin.
»
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