Populations et peuplement dans l'espace russe ?

« Introduction La nouvelle Russie est née de l'éclatement de l'URSS en 1991 ; c'est le plus grand État du monde.

L'essentiel de sonterritoire se trouve en Asie, au- delà de l'Oural qui marque, symboliquement, la délimitation entre l'Europe et l'Asie,mais l'essentiel de la population vit dans partie européenne.

La société russe est en pleine crise de transition, dueau passage à l'économie de marché, cette crise s'accompagne de changements démographiques importants.

Lecaractère multinational de la population est une source de tension.

Les contrastes de peuplement sont trèsmarqués.

Contrastes aggravés par les actuels mouvements migratoires. Première partie : une population multinationale La Russie, un État multinationalLa Fédération de Russie, qui comptait en 1997 plus de 147 millions d'habitants, est un État multinational composé de21 républiques dont 20 correspondent à des peuples non russes, et d'une multitude ' de régions, de territoires etrégions autonomes.

La Fédération est composée d'une mosaïque de 118 peuples dominés par les Russes.

Les Russes,peuple slave, sont majoritaires.

Ils représentent 81 % de la population soit 128 millions d'habitants.

Avec lesUkrainiens et les Biélorusses, minorités slaves, on arrive à 87 % de la population.

Le principal groupe non slave setrouve sur la Volga, il s'agit des Tatars, peuple turco-mongol de religion musulmane.

Le Caucase abrite de nombreuxpeuples de religion musulmane, dont le plus important est le peuple tchétchène.

Tous les peuples non russes, quiont dans le passé résisté à la russification, demandent aujourd'hui leur autonomie, voire leur indépendance etmenacent l'intégrité territoriale de la Russie qui a dû livrer, en 1996, une guerre meurtrière pour maintenir laTchétchénie dans la Fédération. La crise démographiqueUne crise démographique touche les populations de la Russie.

Aujourd'hui le solde naturel est négatif.

Le déficitnaturel s'accroît.

En 1996, le taux de natalité n'était que de 8,8 pour mille alors que le taux de mortalité atteignait14,3 pour mille.

Ce déficit naturel n'est pas compensé par un solde migratoire pourtant positif du fait du retour desRusses, désignés par le terme de Pieds-Rouges, qui vivaient dans les États devenus indépendants depuisl'éclatement de l'URSS.

Si le taux de mortalité est si élevé, c'est à cause de la surmortalité masculine due àl'alcoolisme et à la dégradation des conditions de vie et de l'état sanitaire.

La mortalité élevée s'explique aussi parun taux de mortalité infantile particulièrement élevé, de l'ordre de 20 pour mille ; ce taux atteint à peine 8 pour milledans un pays comme la France.

La fécondité est très basse (1,3 enfant par femme).

Les causes de cette situationdémographique sont à chercher dans la situation sociale et l'abandon par l'État de la politique nataliste.La crise démographique entraîne une baisse exceptionnelle de l'espérance de vie, aujourd'hui inférieure à celle denombreux pays du Sud (68 ans pour les deux sexes).

Par ailleurs, du fait du faible indice de fécondité, lerenouvellement naturel n'est plus assuré et on assiste à un vieillissement rapide de la population.

Les jeunes demoins de 15 ans ne représentent plus que 15 % de la population alors que les personnes âgées de plus de 65 ans enreprésentent 13 %. Transition La crise démographique aggrave les problèmes des déséquilibres et contrastes de peuplement sur un vaste territoiredont la mise en valeur est conditionnée par des contraintes naturelles fortes. Deuxième partie : une population inégalement répartie Les contrastes de peuplementLe contraste le plus important est celui qui oppose la Russie d'Europe et la Russie d'Asie.

La première concentre lestrois quarts de la population sur un quart du territoire et l'inverse pour la seconde ; la densité moyenne, qui pour laRussie plus encore que pour d'autres pays ne signifie pas grand-chose, est de 3 habitants au km'.

Le peuplementest discontinu : l'essentiel de la population est concentré à l'Ouest autour de Moscou et de Saint-Pétersbourg, ausud de l'Oural et à l'ouest du Caucase.

Puis, une bande étroite le long du tracé du Transsibérien avec quelquesgrandes villes, Novossibirsk, Irkoutsk, Omsk.

Le Grand Nord, la plus grand partie de la Sibérie et l'Extrême-Orientrusse sont quasiment vides, avec une densité inférieure à 1 habitant au km2. Les facteurs de peuplementCet inégal peuplement s'explique d'une part par des facteurs naturels, d'autre part par des facteurs historiques.

LaRussie est un pays immense, le plus grand du monde, et continental (10 000 km d'est en ouest et 3 000 km du nordau sud).

La continentalité du pays a encore été aggravée par la perte d'importants territoires du fait de l'éclatementde l'URSS.

Mais surtout 90 % du territoire russe est situé au nord du 50' parallèle en zone polaire où les conditionsfavorisent peu la vie d'importants groupes humains.

Historiquement le peuplement s'est fait depuis la région deMoscou, le long du fleuve Volga, vers l'Oural et le Caucase.

La colonisation de la Sibérie a été entreprise dès le xvilesiècle, mais l'implantation humaine s'est, limitée à la Sibérie « utile », le long du Transsibérien jusqu'à la ville deVladivostok.

Le régime soviétique, au XXe siècle, impulsa un front pionnier en direction de la Sibérie méridionale, del'Extrême-Orient russe et vers la Sibérie septentrionale où se trouvent les villes minières du cercle arctique.TransitionDéjà très inégalement répartie sur le territoire, la population de la Russie connaît depuis l'effondrement de l'URSS desmouvements migratoires importants qui tendent à renforcer les déséquilibres de la répartition spatiale.. »