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Pompéi

Publié le 06/12/2021

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1   PRÉSENTATION

Pompéi, cité antique située dans la baie de Naples, en Campanie (Italie), au pied du Vésuve et, à l’origine, à l’embouchure du Sarno.

Ensevelie le 24 août 79, lors de la violente éruption volcanique du Vésuve, Pompéi est restée sous une couverture de cendres jusqu’à sa redécouverte au xviiie siècle. La cité romaine, exceptionnellement conservée, est inscrite depuis 1997 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

2   POMPÉI, UNE CITÉ ANTIQUE ORDINAIRE
2.1   De la fondation à la ville de villégiature

Fondée vers 600 av. J.-C. par les Osques, Pompéi est plus tard occupée par les Grecs et les Étrusques. Vers 425 av. J.-C., les Samnites s’emparent de la cité, qui devient finalement romaine en 80 av. J.-C., après la conquête du dictateur Sylla.

Située entre Herculanum et Stabies, à l’embouchure du Sarno, Pompéi joue un rôle commercial non négligeable dans l’opulente vallée du fleuve, en tant que port des cités de Nola, Nuceria et Acerra. Durant l’Empire romain, Pompéi — cité provinciale de taille moyenne, peuplée de commerçants et d’artisans — est particulièrement appréciée pour son cadre exceptionnel, et devient une véritable ville de villégiature pour les riches Romains.

2.2   L’éruption du 24 août 79

La cité est fortement endommagée par un violent tremblement de terre, le 5 février 62 apr. J.-C. (prémices de l’éruption volcanique). Certains édifices sont encore en restauration lorsque, dans l’après-midi du 24 août 79, le Vésuve se réveille et, en quelques heures, ensevelit tout ce qui se trouve dans son voisinage ; Pompéi n’est pas épargnée et, le 25 au matin, il ne reste aucune trace de la cité.

Pompéi ne disparaît pas sous une coulée de boue — comme c’est le cas de sa voisine Herculanum —, mais sous une couche de 4 à 6 m de cendres ardentes et de lapilli de pierres ponces. L’éruption est tellement violente qu’elle modifie également le cours du fleuve et soulève le front de mer, plaçant le fleuve et le rivage à une distance considérable des vestiges de la ville actuellement visible.

La plupart des habitants parviennent à s’échapper avant que l’éruption n’atteigne Pompéi, parfois en emportant leurs biens les plus précieux. Peu après la catastrophe, certains reviennent sur les lieux et percent des tunnels vers les bâtis ensevelis afin de récupérer quelques objets de valeur. Averti de l’éruption, l’empereur Titus tente vainement d’organiser un sauvetage des victimes et, probablement, fait exhumer des cendres les statues et les marbres des édifices publics. Du fait de ces premières fouilles, contemporaines de la catastrophe, peu de trésors véritables ont été découverts sur le site archéologique de Pompéi.

3   POMPÉI, UN SITE ARCHÉOLOGIQUE D’EXCEPTION
3.1   Les fouilles de « la cité ensevelie «
3.1.1   Les balbutiements archéologiques

Pendant près de 1 700 ans, la cité de Pompéi reste ensevelie sous un linceul de cendres et de lapilli. Ce n’est qu’au printemps 1748 que sont entreprises les premières fouilles ; elles relèvent alors plus d’une chasse au trésor que d’un véritable travail archéologique. S’il révèle par ses écrits l’existence de « la cité ensevelie « au monde entier, l’archéologue allemand Johann Joachim Winckelmann n’en est pas moins écœuré par les méthodes employées et proteste devant l’anarchie qui préside aux fouilles. Néanmoins, ces premières découvertes sont d’une telle importance que Pompéi attise l’engouement du monde entier : diplomates, écrivains, artistes ou simples curieux viennent arpenter les rues nouvellement dégagées. Les fouilles se poursuivent de manière discontinue, jusqu’à l’unification de l’Italie.

3.1.2   La systématisation des fouilles

C’est avec la création du royaume d’Italie que sont mises en place des fouilles rationnelles. Giusseppe Fiorelli, nommé directeur des recherches par Victor-Emmanuel II en 1860, lance la voie d’une méthode et d’une systématisation du travail archéologique : la ville est divisée en régions, îlots et maisons, ce qui permet de répertorier chaque bâtiment et de dresser un plan de la cité ; c’est également lui qui propose la technique du moulage des corps des victimes, encore utilisée de nos jours. À partir de 1924, les archéologues conduits par Amedeo Maiuri engagent des fouilles stratigraphiques afin de reconstituer l’architecture des bâtiments enfouis. Quelques vestiges sont endommagés par les bombardements aériens de la Seconde Guerre mondiale, d’autres par le tremblement de terre de novembre 1980.

De nouvelles fouilles et des restaurations de bâtis précédemment mis au jour sont régulièrement entreprises. Aujourd’hui, environ un tiers de la ville reste à découvrir, une partie se trouvant sous les déblais de fouilles anciennes.

3.2   Les découvertes archéologiques

Un aspect important des découvertes faites à Pompéi est le degré de conservation remarquable du site. La pluie de cendres et de lapilli qui a accompagné l’éruption a en effet hermétiquement scellé la cité. Les fouilles successives ont permis de mettre au jour une ville de plus de 65 ha, protégée par 3 km de murs d’enceinte dotés de huit portes d’accès. Si Pompéi a été fondée au vie siècle av. J.-C., la structure urbanistique de la ville exhumée date de la période samnite : la cité présente un maillage serré de rues étroites, formant des îlots de maisons accolées les unes aux autres ; quelques artères (via dell’Abbondanza) et édifices publics (forum) aèrent ce paysage urbain.

3.2.1   Édifices publics

La majeure partie des bâtiments publics date de la fin du iie et du début du ier siècle av. J.-C. D’une manière générale, les bâtiments publics allient des éléments architectoniques de l’art grec — par exemple les chambres centrales des temples (cellas) — aux éléments caractéristiques de l’architecture romaine.

Dans le sud-ouest de la ville, les édifices religieux, administratifs et commerciaux majeurs de Pompéi se concentrent autour de l’esplanade du forum (142 × 38 m) : basilique, temples de Jupiter et d’Apollon, marchés et greniers. Plus au sud, autour d’un second forum (le forum triangulaire) se trouvent le temple de la déesse égyptienne Isis, le grand théâtre, l’odéon et la palestre samnite (sorte de gymnase). La grande palestre et le cirque se trouvent dans le sud-est de Pompéi. Enfin, la cité est dotée de plusieurs thermes, dont deux publics : les thermes du forum et les thermes stabiens.

3.2.2   Habitations et échoppes

La cité regorge de maisons patriciennes richement décorées (maisons du Faune, des Vettii, de Salluste, de Ménandre, du Chirurgien, des Petits Amours dorés ou des Dioscures) mais aussi et surtout d’une multitude de petits bâtis (boulangeries, teintureries, échoppes, « bistrots «, maisons modestes ou lupanar).

Hors des murs de la ville se trouvent les nécropoles urbaines ainsi que des villas agricoles comme la villa de Diomède ou celle des Mystères, toutes deux situées au nord de la cité, au-delà de la porte d’Herculanum. Dans les pièces d’habitation de la villa des Mystères, de splendides fresques ornent les parois des salles d’apparat, notamment celle du triclinium (salle à manger) qui a donné son nom à la villa ; d’interprétation discutée, l’œuvre présente un rite d’initiation de la femme, lié au culte de Dionysos.

3.2.3   Objets et éléments décoratifs

L’ensemble des édifices, des objets et des œuvres d’art mis au jour donne une image exceptionnellement complète de la vie d’une cité italienne provinciale du ier siècle apr. J.-C. Jusqu’en 1982, les objets du quotidien (vaisselle, verrerie, bijoux, meubles, etc.), ainsi que de nombreuses statues, fresques et mosaïques recueillis à Pompéi étaient placés au Musée archéologique national de Naples ; désormais, le site de Pompéi garde ses nouvelles découvertes. À ce jour, quelque 100 000 pièces sont conservées à Pompéi et environ 1 million au musée napolitain.

3.2.4   Corps des victimes

Le site de Pompéi a également livré les restes d’environ 2 000 victimes de la catastrophe : hommes, femmes et enfants en fuite, gladiateurs encore enchaînés, animaux. Les cendres, mêlées d’eau de pluie, ont formé autour des corps une sorte de moule qui a subsisté après que les cadavres sont tombés en poussière. Selon la méthode de l’archéologue Giusseppe Fiorelli, du plâtre liquide a été versé dans certains de ces moules naturels, afin de retrouver la forme des corps au jour de la catastrophe. Plusieurs de ces moulages sont exposés dans différents bâtiments de la ville.

Estimation de la population de la cité en 79 apr. J.-C. : 20 000 habitants (12 000 hommes libres et 8 000 esclaves).

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