Pologne (2003-2004): Déconvenues diplomatiques
Publié le 21/09/2020
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Pologne (2003-2004):
Déconvenues diplomatiques
En juin 2003, 58,82 % des Polonais ont participé au référendum pour l’adhésion à
l’Union européenne – UE – (pour un seuil de participation obligatoire de 50 %)
et 77,41 % d’entre eux l’ont approuvée.
Malgré ce résultat, le gouvernement de
Leszek Miller, qui redoutait un vote sanction, n’a cessé de baisser dans les
sondages, jusqu’à atteindre des scores à un chiffre.
De même, s’aligner sur le
slogan prôné par l’opposition, «Nice ou la mort», n’a pas augmenté sa
popularité.
L’acharnement des diplomates polonais au «sommet» de Bruxelles des
12-13 décembre 2003 à empêcher que le traité de Nice (2000) – conférant à la
Pologne et à l’Espagne 27 voix au Conseil européen des ministres, juste après
l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie – ne soit défait dans le
projet de traité constitutionnel européen a desservi sa politique étrangère.
L’isolement de la Pologne s’est encore accentué après le changement de majorité
en Espagne (mars 2004).
Une telle délégitimation a eu de multiples effets : annonce de la démission du
Premier ministre pour le lendemain de l’adhésion de la Pologne à l’UE (2 mai
2004), scission du parti gouvernemental SLD (Parti social-démocrate) et
naissance d’un Nouveau parti social-démocrate de Pologne (SDPL), formé par le
maréchal de la Diète Marek Borowski, mission de formation du nouveau
gouvernement confiée à Marek Belka, ancien ministre des Finances proche du
président Aleksander Kwasniewski.
Cette crise gouvernementale a avantagé les partis de l’opposition tout au long
de 2003-2004.
Les sondages plaçaient en tête des intentions de vote les libéraux
conservateurs de la Plate-forme civique (PO), dirigée par Jan Maria Rokita et
Donald Tusk, talonnée de près par le parti populiste d’Andrzej Lepper,
Samoobrona (Autodéfense paysanne).
L’ambassadeur du Royaume-Uni, au nom de la
Realpolitik, a même reçu les leaders de ce dernier pour une «réunion de
travail», agréant ainsi l’hypothèse que la formation d’A.
Lepper pourrait
devenir majoritaire lors des futures élections législatives.
Et ce nonobstant
les idées que ce dernier avance.
Par exemple, dans un débat à la rédaction du
journal Zycie Warszawy («La vie de Varsovie»), A.
Lepper a fait l’éloge d’Adolf
Hitler : celui-ci aurait eu «vraiment un bon programme».
«Il a remis sur pied
l’Allemagne, liquidé le chômage et créé un large front de l’emploi.»
Le chômage (environ 19 % en 2003), considéré comme le plus grand échec de la
coalition de gauche, avait de quoi inquiéter.
En même temps, un ambitieux projet
d’assainissement des finances proposé par le vice-premier ministre Jerzy
Hausner, comportant des coupes drastiques dans les dépenses publiques et
instaurant une réforme du système fiscal, n’était pas fait pour rassurer.
D’autres indicateurs apparaissaient plus favorables : 3,7 % de croissance du PIB
en 2003 et 8 % de croissance de la production industrielle.
Les difficultés rencontrées par la coalition menée par les États-Unis en Irak
ont aussi pesé sur l’opinion publique.
D’autant que la Pologne a offert son
soutien inconditionnel au président américain G.
W.
Bush, au point d’obtenir la
responsabilité du contrôle de l’une des quatre zones de stabilisation en Irak.
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