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politique, n.

Publié le 08/12/2021

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politique, n.f., science du gouvernement des États, et en général ce qui concerne la vie
collective d'une société ; comme le mot « histoire », la politique désigne aussi bien la réalité
que la science de cette réalité (qu'on nomme souvent le politique) ; mais, tandis que
l'historien se distingue de l'acteur historique au nom du souci de l'objectivité, l'idéal du citoyen
impose d'être à la fois acteur et savant.
La politique est une activité sociale éminente, au sens où toute société dégage dans son
fonctionnement un lieu proprement politique, que nous assimilons, conformément à notre
expérience historique et présente, à l'État. Sans doute s'agit-il là d'un préjugé puisque cela
reviendrait à priver les sociétés que nous avons l'habitude d'appeler « sociétés sans État » de
toute instance politique. Or la politique est le moyen que se donne une société pour prendre
des décisions qui la concernent dans son ensemble. Il n'est donc pas possible qu'une société
ne pratique pas, sous quelque forme que ce soit, une politique. Les modes de prise de
décision, ainsi que ceux de leur mise en application, sont évidemment divers, depuis la
tyrannie jusqu'à la démocratie, en passant par les systèmes aristocratiques et monarchiques.
Il faut ajouter que, si l'activité politique est essentielle, elle est cependant une activité humaine
parmi d'autres, comme les activités économiques et artistiques par exemple. L'analyse
marxiste a toutefois tendance à relativiser la politique pour n'en faire que l'instrument des
intérêts économiques.

Sécurité et liberté.
Si nous essayons de construire, en simplifiant, l'essence de la société, il apparaît que le fait
fondamental est le « vivre ensemble », qui caractérise la condition humaine pour autant
qu'il est aux yeux des êtres humains problématique, c'est-à-dire occasion de
problématisation, de réflexion, de mise à distance et de jugement. Ce fait premier peut
être appréhendé à la manière de Claude Lévi-Strauss caractérisant la prohibition de
l'inceste : universel - tout être humain étant un être social -, il s'apparente à la nature ;
particulier - cette socialité se répartissant selon diverses formes de société, dans le temps
et dans l'espace -, il relève de la culture. C'est ce qu'entérinait déjà la formule d'Aristote
selon laquelle « l'homme est par nature un animal politique », sans que cela veuille dire que
l'homme soit naturellement attaché à tel ou tel ordre social, mais qu'il ne se réalise
pleinement que dans la cité. Les théoriciens du droit divin ont interprété cette formule à la
lumière du précepte paulinien selon lequel « toute puissance vient de Dieu » et ont
confondu l'ordre social avec un ordre naturel, expression de la volonté divine. Conclusion
qu'ont contestée les philosophes du « contrat social » en montrant que le social relevait de
la décision volontaire. Il reste que ce vivre ensemble diversifié impose à toute société
d'assurer sa sécurité, intérieure et extérieure. À la première participent l'économie et
l'usage de la force fondé sur le droit, tandis que la seconde est confiée à la fonction
militaire. La politique a pour tâche de coordonner ces différentes fonctions qui garantissent
la survie d'une société. Cette survie, de toute évidence, se joue dans un contexte de
rareté, qui n'a pu être levé jusqu'à présent, dans lequel l'appropriation des biens par les uns
(minoritaires) signifie la privation des autres (constituant la majorité). Les penseurs
libéraux et socialistes ont en commun de promettre l'abondance ; promesse qui sera
tenue, pour les premiers, grâce au libre jeu de la concurrence, pour les seconds, par
l'appropriation collective des moyens de production. Néanmoins, le principe de
l'appropriation inégalitaire a jusqu'à présent manifesté sa redoutable efficacité aussi bien à
l'intérieur de chaque société que dans les relations entre les sociétés. Il n'a pourtant pas
empêché que l'exigence de liberté s'affirme, au point de devenir la fonction spécifique de la
politique. Soucieuse de sécurité, la politique a également et nécessairement affaire à la
liberté, pour l'entraver ou la favoriser. Mieux, la liberté est la condition de possibilité de la

politique, car sans une telle condition le fonctionnement social serait réductible à un
mécanisme naturel qui, par définition, dispense de toute décision. La politique est ainsi
sollicitée par deux logiques : une logique sécuritaire et une logique libertaire. Les choix
politiques reviennent en dernière instance à ces deux tendances, selon que l'on s'accorde
pour privilégier l'une ou l'autre. Les deux formes extrêmes de choix, qui correspondent aux
cas où l'une des logiques a éliminé l'autre à son profit exclusif, sont des concepts limites
pertinents, qui n'ont cependant pas eu d'équivalents dans l'histoire. Pas plus qu'aucun
fanatisme sécuritaire n'a réussi à étouffer l'esprit de révolte, aucune société n'est viable si
elle se désintéresse de sa sécurité. Sans doute faut-il suivre ici la recommandation
rousseauiste qui rappelle que la sécurité doit toujours être le moyen de la liberté. Encore
devons-nous nous empresser d'ajouter que la liberté elle-même n'est qu'un moyen,
promettant la réalisation de toutes les possibilités humaines. Kant a su parfaitement
montrer que, si la liberté devait être considérée comme une fin, le moyen de sa réalisation
ne pourrait être que de l'ordre du non-libre, ce qui serait contradictoire. C'est dire que la
démocratie, comprise comme le seul système politique qui interroge en permanence sa
légitimité, actualise pleinement la finalité politique. Cette dernière remarque indique
clairement que la politique ne saurait être seulement descriptive, mais s'affiche d'emblée
prescriptive.
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Les corrélats
cité
citoyenneté
contrat social (Du)
décision
démocratie - Introduction
droit
droits de l'homme
État
gouvernement
idéologie
Lévi-Strauss Claude
liberté
Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de)
nation
oligarchie
Platon
Politique
pouvoir - 1.POLITIQUE
société civile

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