Poincaré

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Poincaré, républicain sincère, patriote ardent (il est né en Lorraine en 186o et a directement éprouvé la défaite de 1870), est un juriste précis et méticuleux. Par sa puissance de travail, ses qualités d'intelligence et de courage, il est respecté de tous les partis.Président du Conseil en 1912, élu en 1913 président de la République, il se montre alors très attentif aux questions extérieures. Il joue un rôle important dans le resserrement de l'alliance franco-russe après Agadir, en 1912. Il est aussi à l'origine de la « loi de trois ans », qui prolonge d'un an le service militaire. Pendant la guerre, il a le mérite de soutenir Clemenceau dans l' « organisation de la victoire ».Après la guerre, Poincaré intervient à trois reprises, de façon décisive, dans la politique française :1920. Président de la Commission des réparations, il contribue, en acceptant la revendication française de 300 milliards de marks-or, à répandre de dangereuses illusions sur les possibilités allemandes de réparations.1922-1924. Président du Conseil et ministre des Affaires étrangères, ses préoccupations sont exclusivement extérieures. Devant la mauvaise volonté allemande, il réclame des gages et, le 11 janvier 1923, décide l'occupation de la Ruhr.1926-1929. Président du Conseil et ministre des Finances, il laisse faire Briand et se consacre au redressement financier. Par son nationalisme et son rigorisme financier, il rassure la droite ; par son attachement aux institutions parlementaires et à la laïcité, il rassure la gauche. Il obtient les pleins pouvoirs pour stabiliser le franc à 20 p. 100 de sa valeur de 1914 : stabilité qui entraîne la reprise économique (assez artificielle) et l'afflux de capitaux étrangers. Poincaré, épuisé de travail, démissionne en juillet 1929 ; il mourra en 1934.