poème à Lou Apollinaire
Publié le 20/11/2021
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«
POEMES A LOU
Esthétique de la surprise : façon de lier fortement 2 thèmes : amour / guerre en général antinomiques , vision
subjective du réel ( art poétique : montrer l’incohérence du monde , réel ou mental, => peinture d’un monde
halluciné)
La guerre est partout présente ds le poème : comme si tout le champ de vision du poète – soldat qu’il est
devenu était soudain envahi par la gigantesque machine militaire et guerrière : on retrouve tt ce qui concerne
l’environnement traditionnel du cavalier : « caserne ; chevaux ; luzerne « .
Ces chevaux , plus loin, sont
encore évoqués de façon métaphorique : cf hennir , ruer ..
« Le ciel lui-même est plein , non d’étoiles, mais
d’ »éperons : comme si peu à peu l’environnement effectuait une prise de possession complète de l’esprit
du poète et qu’il ne pouvait plus s’en dégager.
La réalité est vue « terre à terre » , ac ses « canonniers qui « s’en vont dans l’ombre lourds et prompts « -
assonances nasales en « on » ; rythme pesant de leurs pas - ; ou cet « obus / qui éclate au nord » : réel
authentique.
Cette guerre apparaît aussi sous une forme plus « musicale » ac ces « fanfares » qui éclatent et qui sonnent
ensuite ds la dernière str en une « heureuse fanfare » .
Puis les termes renvoient à des notions moins pacifiques :
les « sabres » qui parsèment le soir ; les « canonniers » s’en vont ; plus loin le « 75 », figure emblématique de
cette 1 ère
guerre , redoutable engin de mort, est évoqué, puis les « obus » ac leur « feu » qui « éclate ».
Ces
instruments de mort deviennent comme une obsession lancinante : le monde est dès lors imprégné de cette fureur
, qui peu à peu modifie la vision qu’a le poète du monde qui l’entoure.
Les dernières images de la guerre sont celles de la « blessure » et du « courage » : csqs physiques d’une part, de
l’autre les qualités morales que la guerre suppose, ici liées très étroitement par la présence , ds le souvenir, d’une
autre obsession : la femme, cette Lou dt le poème ne nous dit que prénom magique, ms nous raconte la présence
lancinante ds le souvenir de celui qui l’a quittée pour se battre .
Si la guerre est présente comme une obsession, elles est tjrs associée à cette autre obsession : le
souvenir de Lou, ce que le 1 er
vers déclare nettement et simplement : le verbe « penser au 1 er
vers comme le
mot « souvenir » au 2 ème
et au 12 ème
montre que la femme est présente par son absence => elle envahit ,
comme la guerre, l’univers mental du poète cf v 5 : Lou est partt présente , à côté des objets de la réalité,
comme un fantôme fascinant => cette image de la femme devient même plus réelle que les réalités qui, elles,
ne sont vues que par les yeux « de la chair »…
toutes les images traditionnelles de la femme, tt ce qui constitue son corps ( blason) : « bouche, corps,
cheveux, mains » : une femme en morceaux qui éclate ds le souvenir , ms chaque « partie » du corps prend
un exceptionnel rayonnement ds le souvenir et se superpose aux images réelles, jusqu’à faire basculer
celles-ci ds le rêve :
- « ton cœur est ma caserne » : par le biais de la métaphore ( = allitération en « c ») qui les absorbent , la
femme et l’univers militaire ne font qu’un : le cœur de la femme protège le soldat aussi bien que la caserne
qui à son tour protège l’amour aussi bien que le soldat …
- « mes sens sont tes chevaux » : fusion encore plus grande par le jeu des pronoms et leur subtile glissement :
sorte de transfert , comme si, d’où il était, le poète envoyait à celle qu’il aime des influx au moyen de ses
sens et que ceux-ci se métamorphosaient en ces « chevaux » qui constituent son univers à lui, lui-même
devenu ce « cheval » ac qui il vit depuis qu’il s’est engagé.
- « ton souvenir est ma luzerne» : claire métaphore, qui montre le souvenir de la femme aussi vital que
l’aliment pour le cheval.
- « quand je suis à cheval tu trottes près de moi » : femme et cheval ne font plus qu’un : force du souvenir
transformé en une espèce d’hallucination et force de l’amour qui impose part la forme de l’être aimée
- Les métaphores et non les comparaisons ac le verbe « être » répété 7 x disent bien que Lou est réellement
présente=> « Ta bouche est la blessure ardente du courage » : se télescopent 2 images fortes, celle d’une
bouche de femme, ( érotisme), celle d’une blessure, rouge aussi, ms de sang, l’adj « ardente « renvoie au
feu qui est aussi bien le feu que traverse le soldat que le feu de la passion.
Quant au « courage », il est celui
que doit éprouver le soldat et l’amant confronté à la blessure de l’absence.
- « nos fanfares éclatent ds la nuit comme ta voix » : ici pas de superposition véritable de 2 sensations , ms
une pensée permanente : le rapprochement « fanfare/voix » provient d’un esprit entièrement habité par la
présence de la femme aimée.
Ce que confirment les vers suivants quand les images deviennent de plus en
plus étranges , voire choquantes : « Nos 75 sont gracieux comme ton corps « : A part d’une vision peu
attirante pour la transformer en corps sublime de Lou, par le biais de la forme allongée et effilée de l’objet
=> le regard du poète ne peut s’empêcher d’être esthétique même quand il s’agit de choses qui tuent : l’adj
« gracieux » associé au terme technique « 75 » dénué de tte poésie crée certes un effet de surprise mais
montre aussi cette superposition complète de 2 mondes apparemment incompatibles : guerre et femme.
De même le vers, « Et tes cheveux sont fauves comme le feu de l’obus » est construit sur un schéma voisin ,
ms inversé ( c’est le canon qui fait penser au corps ; puis c’est ce corps ( cheveux) qui évoque les obus) en.
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