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Plein emploi

Publié le 15/05/2020

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« 1 / 2 18 octobre 1967 Série C-51 Fiche N• 2030 Plein emploi 1.

Les gouvernements luttaient jadis contre le chômage.

Ils s'efforcent aujourd'hui de promouvoir le plein emploi.

Cette évolution de la terminologie n'est pas un simple artifice de politiciens.

Elle traduit une réalité plus profonde: la substitution d'une politique Interventionniste des pouvoirs publics, fondée sur la prévision et la préven­ tion, à une politique purement correctrice.

Il ne s'agit plus de secourir des chômeurs au moyen d'allocations diverses, mais d'assurer un fonctionnement équilibré de l'économie où toutes les forces de travail disponibles puissent trouver à s'employer.

2.

Le XIXe siècle et le premier tiers du XXe ont été jalonnés de crises violentes, brutales, qui condamnent des millions d'hommes au chômage et à la misère.'Entre les deux guerres mondiales, le chômage sévit de façon chronique en Grande­ Bretagne.

Aux Etats-Unis, la grande dépression de 1929 atteint son apogée en 1932 avec 12 500 000 chômeurs, soit 25 Ofo de la population active.

Les politiques libérales traditionnelles s'avèrent incapables de résoudre le problème.

3.

C'est alors que John Maynard Keynes élabore la "Théorie générale de l'Emploi, de l'Intérêt et de la Monnaie ..

, publiée en 1937.

Reprenant et intégrant certaines ana­ lyses antérieures, notamment les travaux de Sismondi, Marx et Rosa Luxemburg sur la sous-consommation ouvrière, Keynes met en relief le rôle stratégique joué par la demande.

Le volume de l'emploi n'est pas commandé par le taux de salaire, comme le croyaient les économistes classiques, mais par les anticipations des entrepreneurs.

En période de dépression, de basse conjoncture, Keynes préconise d'agir sur les investissements.

Par le jeu du multiplicateur, tout investissement additionnel doit en effet se traduire par un accroissement de revenu susceptible d'assurer le plein emploi.

4.

La République de 1848 avait fait scandale en proclamant le droit au travail.

Un siècle plus tard, la Charte des Nations Unies devait inscrire le plein emploi parmi ses objectifs prioritaires.

Le chemin parcouru est immense.

Les thèses keynesiennes ont inspiré de nombreuses politiques économiques.

L'encouragement à l'investissement privé, le financement des investissements publics par voie budgétaire qui ont, entr~ autres, marqué le New Deal de Roosevelt, appartiennent à ce type.

Interventionnistes, mais foncièrement conservatrices dans la mesure où elles ne remettent pas en cause les structures de la société, les théories de Keynes ne constituent pas cependant une panacée universelle.

5.

Depuis la deuxième guerre mondiale, les soubresauts violents ont disparu.

La conjoncture s'est tassée.

Ni l'inflation, ni le chômage n'ont cependant été éliminés.

Les sociétés industrielles se heurtent à la difficulté de faire coexister durablement plein emploi et stabilité des prix.

En France, les options du ve Plan sont sans ambi­ guïté: elles sacrifient l'expansion à la stabilité.

Le nombre de chômeurs recensés est en constante augmentation.

Un nombre croissant de jeunes ne trouvent pas d'emploi.

N'ayant encore jamais ·travaillé, ils échappent aux statistiques.

Au total, cela repré­ sente, en 1967, près de 500 000 demandes d'emploi non satisfaites. 2 / 2. »

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