Platon, l'art
Publié le 23/05/2020
Extrait du document
«
Ce texte nous permet de nous pencher sur la question de l'art et de la perception.
Mais de
quelle manière l'auteur présente t-il cette notion ? Ici, Platon effectue une critique de l'art qu'est la
peinture car, elle n'est, selon lui, qu'une imitation de l'apparence et non une représentation de la
réalité, de la vérité.
Ce texte constitue un dialogue entre Socrate et Glaucon, tiré du livre de Platon :
La République .
Nous pouvons diviser le texte en trois parties, correspondant aux différentes
répliques du personnage de Socrate : dans un premier temps l'auteur expose, via les paroles du
philosophe, sa thèse sur la peinture comme imitation de l'apparence ; dans un second temps il
illustre à Glaucon cette thèse d'un exemple afin de mettre en lumière le concept d'imitation ; enfin,
dans la dernière partie, Socrate poursuit son raisonnement afin d'en tirer une conclusion qui est une
critique de l'art de la peinture, voire des arts en général.
Platon expose d'abord, dans ce dialogue, sa thèse sous forme de différentes questions où
Socrate s'interroge sur le but de la création de l'art de la peinture.
Dans la première réplique de
Socrate cet art est clairement défini comme un art d'imitation, il se demande alors de quoi l'art de la
peinture est l'imitation.
Pour répondre à cette interrogation, il oppose l'apparence et la réalité, ce qui
pourrait correspondre à l'idée de Platon de dualité entre les apparences sensibles et le monde
intelligible développée dans l'Allégorie de la Caverne: « chaque objet dans son être » correspond à
l'Idée, « représenter une apparence, telle que l'objet apparaît » au sensible.
C'est au début de sa
seconde réplique et suite à la réponse de Glaucon que la thèse se confirme : « l'art de l'imitation est
donc bien éloigné du vrai », la peinture est une imitation de l'apparence et ne reflète pas la réalité.
Il
continue à développer sa thèse en affirmant que pour toutes choses la peinture « n'atteint qu'une
petite partie et cette partie n'est elle-même qu'un simulacre » : le peintre ne représente même pas
l'objet en lui même mais qu'une partie de l'objet, qu'un point de vue de celui-ci.
De plus, pour
reprendre l'allégorie de la caverne, la réalité n'est déjà qu'une « imitation » du monde sensible, de ce
fait la peinture est l'imitation d'une imitation, et cela l'éloigne encore plus de la vérité.
Le personnage de Socrate poursuit son raisonnement et le concept d'imitation de l'apparence
dont il parle est ensuite illustré par un exemple.
L'artiste est capable de peindre n'importe quelle
personne effectuant son métier, ici un menuisier, cordonnier ou artisans, sans pour autant « maîtriser
leur art », c'est à dire sans être doté de leur savoir-faire ou de leur technique.
Le peintre n'a alors pas
besoin de connaître la nature de ce qu'il peint mais seulement son apparence, le but de son œuvre est
de plaire au spectateur, qu'importe ses connaissances.
Comme l'explique Socrate, le menuisier, s'il
est bien peint, ressemblera toujours à un menuisier à nos yeux, à l'apparence, le spectateur ne
pourrait juger de la maîtrise du peintre de l'art de ce menuisier.
C'est d'ailleurs la différence entre
l'art de l'artisan et l'art du peintre : le premier fabrique les choses quand le second se contente de les
imiter.
C'est à ce moment de l'explication que la critique de l'auteur vis à vis de la peinture se fait
ressentir : le peintre « trompera les enfants et les gens », le terme tromper insiste sur le fait que
l'artiste est une sorte d'illusionniste, qui pourrait user de ses qualités afin de tromper les gens.
La dernière réplique du texte permet de tirer une conclusion et d'accentuer l'aspect négatif
qu'a Platon/Socrate de l'art.
Quelqu'un qui revendiquerait posséder « une connaissance telle qu'il ne
connaît rien avec moins de précision que n'importe quel expert » ne serait qu'un charlatan.
L'auteur
utilise de nombreux termes péjoratifs et dévalorisants pour définir ce comportement : « un
enchanteur », « imitateur », « dupé », « se faisant passer », selon lui un homme capable de produire
et comprendre toutes les techniques se joue de son auditoire, de son spectateur.
Il le trompe et son
œuvre n'est que le reflet des techniques, l’œuvre est comme le miroir des apparences, l'imitateur n'a
aucune connaissance valable de ce qu'il produit même s'il revendique que ce qu'il a peint est la.
»
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