Platon: LA CONVERSION DE L'ÂME VERS LE VRAI, LE BIEN, LE BEAU
Publié le 18/06/2020
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«
Platon (~428-~348 av.
J.-C.)
LA CONVERSION DE L'ÂME VERS LE VRAI,
LE BIEN, LE BEAU
I
m ag in on s un homme j us te , c on d a mn é à m or t, attendant da ns
sa c e ll u l e une ex é cu ti on p a r le p oi so n à l aq u e ll e il a r ef us é
d' éc hap pe r p ar l a f u i t e : c' est l a s i tu a t io n d e S oc ra t e, racontée da ns le
Phédon.
Lo in d e man ifeste r a m e r tu m e ou ac rimo nie, le sage a th é ni e n
par le en to ut e sérénité d e s a m o r t pr och ai ne, dissertant s u r l'immorta
l i té d e l ' â m e .
C ' es t q ue l a re cher che d e l a vér ité, q u i caractéris e le p hi
losophe, e x i ge qu'il s e d ét ac h e de s t ro u b le s qu e le cor ps y susc ite ; le
co rp s (en g r ec soma) e st u n t om be au (sèma) d e l ' â m e .
Se dé to ur nan t
du v is ib le vers l'invisible, de ce q u i n 'e st qu ' ill us oi rem en t vers ce qui
est r é e ll e m e n t , le ph il osop he, to ut e sa vie, s 'e x e r ce à mo urir ; c' est au
mo me nt d e la m o r t q ue l'on v o i t s'il est un vr ai sa ge, ou s'il n'est qu ' un
b av ar d : et S o c ra t e é t a it un sage.
1.
Le v ra i
A .
L ' é v e i l d e l ' â me à p ar ti r d e la s en s at i on
Ili Tout ce qui tombe sous les sens est en perpétuel devenir : les vivants
vieillissent, les choses s'usent.
Tout change et passe: une seule chose
qui se modifie est à
la fois la même et une autre qu'un instant aupara
vant.
Contradictoire parce que en devenir par essence, le sensible
n'est pas objet de science, mais seulement d'opinion.
111 Pourtant, les impressions que procurent les organes des sens sont
muettes par elles-mêmes; c'est que les sens n'ont aucune intelligence critique, recevant sans jugement ce qui s'offre à
eux.
Ainsi, il arrive
que les diverses impressions sensibles se contredisent : une seule et
même chose peut m'apparaître grande ou petite, une et multiple.
À
l 'ori
gine de l'activité de la pensée, la contradiction des sens suscite
l'étonnement.
■ La pensée ne naît pas à proprement parler de la contradiction des
s en s : c'est seulement à l'occasion de cette dernière qu'est éveillé
le désir de savoir.
En effet, l'activité de la pensée est déjà manifeste dans la perception : ce que les sensations des divers sens ont de commun
n 'e s t saisi que par la pensée.
Ce que je vois n ' a rien à voir avec ce
que j'entends : seule l'âme peut concevoir ce qu'ils ont de commun.
L'âme est active dès la perception, et s'étonne seule des contradic tions sensibles.
Ill! L'étonnement est le point de départ et le principe de la philo
sophie.
État affectif propre
du philosophe, l'étonnement est la source de
la curiosité et de la volonté de savoir.
C'est donc une passion qui donne
à la raison l'occasion de son développement.
36 m Séquen ce 1 "' P la to n.
»
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