Pinter, Harold.
Publié le 06/12/2021
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Pinter, Harold..
1
PRÉSENTATION
Pinter, Harold (1930- ), auteur dramatique, acteur, metteur en scène et scénariste britannique, l'un des principaux représentants du théâtre anglais contemporain, prix Nobel de littérature en 2005.
2
UN JEUNE HOMME EN COLÈRE
Né à Londres, Harold Pinter est le petit-fils d'immigrés juifs installés dans l'East End au début du
XXe
siècle. Il grandit auprès de son père, modeste tailleur, dans un quartier populaire et ouvrier de Londres, Hackney, où il parle l'argot cockney, langue
qu'il n'aura de cesse de mettre à l'honneur dans son oeuvre dramaturgique à venir. Son enfance est marquée par la crise sociale, le chômage, la montée du nazisme, la campagne antisémite qui sévit en Grande-Bretagne, le racisme ordinaire et ses
persécutions. Après l'expérience des bombardements de Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, il affirme que « le sentiment d'être bombardé ne [l]'a jamais quitté «. À 18 ans, profondément antimilitariste, il est l'un des premiers objecteurs de
conscience. Il commence à écrire de la poésie et étudie brièvement à la Royal Academy of Dramatic Art, puis exerce le métier d'acteur au sein de diverses compagnies sous le pseudonyme de David Baron. Sa première pièce, en un acte, la Chambre
(The Room, 1957), comme celle qui suit, l'Anniversaire (The Birthday Party, 1958), reçoit un accueil mitigé. Il est cependant devenu « par surprise « dramaturge. Son théâtre est né, avec sa singularité, avec ses innovations, avec ses esquives. Il écrit
plusieurs pièces radiophoniques, notamment Une petite douleur (A Slight Ache, 1959), qui connaissent un certain succès. Il se trouve propulsé par la critique dans la mouvance « Angry Young Men « (« les jeunes hommes en colère «) auprès de ses
contemporains John Osborne, Arnold Wesker ou Edward Bond.
3
L'OEUVRE D'UN CONTESTATAIRE
C'est en 1960, avec le Gardien (The Caretaker), que le succès arrive. Il se prolonge et s'amplifie jusque dans les années 1970 avec l'Amant (The Lover, 1963), le Retour (The Homecoming, 1965), C'était hier (Old Times, 1971), No Man's Land (1965),
Trahisons (Betrayal, 1978)
Au fil de son oeuvre, Harold Pinter s'avère être un éminent représentant du mouvement de contestation culturelle et politique qui agite la Grande-Bretagne. Dès le début des années 1980, sa dramaturgie prend un tour de plus en plus politique.
Écrivain engagé, il « assume sa responsabilité « de citoyen et dénonce à travers ses pièces le libéralisme et l'oppression (notamment la dictature de Pinochet), critique les deux guerres du Golfe, le bombardements de l'Otan au Kosovo, l'invasion de
l'Afghanistan, fustige les politiques de Margaret Thatcher, puis de Tony Blair et se bat incessamment pour la défense des droits de l'homme et la liberté d'expression. Un pour la route (One for The Road, 1984), qui met en scène un individu se muant
en tortionnaire, le Nouvel Ordre du monde (New World Order, 1991), qui est une « courte réponse satirique à la guerre du Golfe «, ou encore Célébration (Celebration, 1999), dans laquelle se croisent des propos a priori superficiels et se révèle la
grossièreté des gens « branchés «, témoignent de cet engagement.
4
DRAMATURGIE DE LA MENACE ORDINAIRE
Les premières oeuvres de Harold Pinter, comme celles de Samuel Beckett ou d'Eugène Ionesco, ont été associées à l'idée d'un théâtre de l'absurde, mais il s'agit plutôt d'un théâtre de la menace ordinaire. Les personnages mis en scène semblent
privés de tout ancrage : même s'il existe entre eux des liens familiaux ou sociaux (les deux frères du Gardien, les couples, nombreux, dans l'Amant ou la Collection par exemple), les êtres demeurent toujours enfermés dans une absolue solitude,
inaccessibles à autrui et au spectateur. Leurs relations, de ce fait imprévisibles, sont tissées par d'obscurs désirs, nouées et dénouées par d'étranges mouvements de domination physique, souvent sexuelle, et psychologique. À l'intérieur des situations
les plus ordinaires plane toujours la menace d'une brusque explosion de violence. Simultanément, le langage très réaliste, souvent idiolectal, est perturbé par des silences, des redondances ou des contradictions qui témoignent d'une extrême
réticence devant le fait de dire, à soi ou à autrui : c'est l'idée même de la communication qui se trouve ainsi battue en brèche, de même qu'est dénoncée comme illusoire l'idée d'un lieu et d'une identité qui appartiendraient en propre à chacun. Dès
lors, il est impossible d'être sûr que ce qu'on croit réel l'est vraiment, comme il est impossible de deviner quels mouvements et quels actes peut provoquer une explosion du désir. Représentatif du monde bouleversé et monstrueux qui émerge de la
Seconde Guerre mondiale, le théâtre d'Harold Pinter l'est aussi, plus profondément, de toute solitude et de toute détresse humaine.
5
LE POÈTE ET SCÉNARISTE
Harold Pinter a également écrit un roman semi-autobiographique, les Nains (The Dwarfs, 1952-56, publié en 1990). Au début des années 2000, il se tourne vers la poésie (War, la Guerre, 2003) et annonce en 2005 qu'il abandonne le théâtre pour
« exprimer [s]a colère personnelle, et [s]on dégoût «, pour combattre autrement, notamment l'hégémonie de la politique américaine, au travers de poèmes et de discours. Il a publié aussi des recueils de textes poétiques et politiques ( Autres Voix,
Various Voices, 1998-1999 ; Oh Superman, 1990). Parallèlement à son écriture, il a mené une carrière de comédien, notamment en interprétant ses pièces.
Harold Pinter a aussi beaucoup travaillé pour le cinéma et la télévision en écrivant notamment pour Joseph Losey des scénarios, dont The Servant (1963), et les adaptations cinématographiques de Accident (1967) et le Messager (The Go-Between,
1971). Son adaptation de À la recherche du temps perdu (1972), qui n'a jamais été tournée, a été elle-même adaptée au théâtre en 2000 par Di Trevis, sous le titre Remembrance of last Things. Il a aussi réalisé, en 1973, un long-métrage adapté de
la pièce de Simon Gray, Butley, et adapté lui-même le Retour.
6
UNE CONSÉCRATION INTERNATIONALE
Harold Pinter a écrit 29 pièces et 22 scénarios. Il est le lauréat de nombreux prix (dont le Laurence Oliver Award en Grande-Bretagne ou le Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en France). Par ailleurs il a été anobli par la reine
Élisabeth II. L'adjectif « pinterian « (« pinteresque « ou « pinterien «) est même entré en 1996 dans le dictionnaire anglais pour qualifier « un univers absurde dans lequel les personnes s'expriment comme si leurs conversations devaient être
surprises «. En 2005, son oeuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature, l'académie reconnaissant un auteur « qui dans ses drames découvre l'abîme sous les bavardages et se force un passage dans la pièce close de l'oppression «. Elle ajoute
que « Pinter ramène le théâtre à sa base élémentaire, la pièce close et le dialogue imprévisible, où les êtres sont livrés les uns aux autres et où le déguisement se brise. Avec un minimum d'intrigue, le drame surgit de la lutte et du cache-cache dans
la confrontation verbale. «
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Pinter, Harold..
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PRÉSENTATION
Pinter, Harold (1930- ), auteur dramatique, acteur, metteur en scène et scénariste britannique, l'un des principaux représentants du théâtre anglais contemporain, prix Nobel de littérature en 2005.
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UN JEUNE HOMME EN COLÈRE
Né à Londres, Harold Pinter est le petit-fils d'immigrés juifs installés dans l'East End au début du
XXe
siècle. Il grandit auprès de son père, modeste tailleur, dans un quartier populaire et ouvrier de Londres, Hackney, où il parle l'argot cockney, langue
qu'il n'aura de cesse de mettre à l'honneur dans son oeuvre dramaturgique à venir. Son enfance est marquée par la crise sociale, le chômage, la montée du nazisme, la campagne antisémite qui sévit en Grande-Bretagne, le racisme ordinaire et ses
persécutions. Après l'expérience des bombardements de Londres pendant la Seconde Guerre mondiale, il affirme que « le sentiment d'être bombardé ne [l]'a jamais quitté «. À 18 ans, profondément antimilitariste, il est l'un des premiers objecteurs de
conscience. Il commence à écrire de la poésie et étudie brièvement à la Royal Academy of Dramatic Art, puis exerce le métier d'acteur au sein de diverses compagnies sous le pseudonyme de David Baron. Sa première pièce, en un acte, la Chambre
(The Room, 1957), comme celle qui suit, l'Anniversaire (The Birthday Party, 1958), reçoit un accueil mitigé. Il est cependant devenu « par surprise « dramaturge. Son théâtre est né, avec sa singularité, avec ses innovations, avec ses esquives. Il écrit
plusieurs pièces radiophoniques, notamment Une petite douleur (A Slight Ache, 1959), qui connaissent un certain succès. Il se trouve propulsé par la critique dans la mouvance « Angry Young Men « (« les jeunes hommes en colère «) auprès de ses
contemporains John Osborne, Arnold Wesker ou Edward Bond.
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L'OEUVRE D'UN CONTESTATAIRE
C'est en 1960, avec le Gardien (The Caretaker), que le succès arrive. Il se prolonge et s'amplifie jusque dans les années 1970 avec l'Amant (The Lover, 1963), le Retour (The Homecoming, 1965), C'était hier (Old Times, 1971), No Man's Land (1965),
Trahisons (Betrayal, 1978)
Au fil de son oeuvre, Harold Pinter s'avère être un éminent représentant du mouvement de contestation culturelle et politique qui agite la Grande-Bretagne. Dès le début des années 1980, sa dramaturgie prend un tour de plus en plus politique.
Écrivain engagé, il « assume sa responsabilité « de citoyen et dénonce à travers ses pièces le libéralisme et l'oppression (notamment la dictature de Pinochet), critique les deux guerres du Golfe, le bombardements de l'Otan au Kosovo, l'invasion de
l'Afghanistan, fustige les politiques de Margaret Thatcher, puis de Tony Blair et se bat incessamment pour la défense des droits de l'homme et la liberté d'expression. Un pour la route (One for The Road, 1984), qui met en scène un individu se muant
en tortionnaire, le Nouvel Ordre du monde (New World Order, 1991), qui est une « courte réponse satirique à la guerre du Golfe «, ou encore Célébration (Celebration, 1999), dans laquelle se croisent des propos a priori superficiels et se révèle la
grossièreté des gens « branchés «, témoignent de cet engagement.
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DRAMATURGIE DE LA MENACE ORDINAIRE
Les premières oeuvres de Harold Pinter, comme celles de Samuel Beckett ou d'Eugène Ionesco, ont été associées à l'idée d'un théâtre de l'absurde, mais il s'agit plutôt d'un théâtre de la menace ordinaire. Les personnages mis en scène semblent
privés de tout ancrage : même s'il existe entre eux des liens familiaux ou sociaux (les deux frères du Gardien, les couples, nombreux, dans l'Amant ou la Collection par exemple), les êtres demeurent toujours enfermés dans une absolue solitude,
inaccessibles à autrui et au spectateur. Leurs relations, de ce fait imprévisibles, sont tissées par d'obscurs désirs, nouées et dénouées par d'étranges mouvements de domination physique, souvent sexuelle, et psychologique. À l'intérieur des situations
les plus ordinaires plane toujours la menace d'une brusque explosion de violence. Simultanément, le langage très réaliste, souvent idiolectal, est perturbé par des silences, des redondances ou des contradictions qui témoignent d'une extrême
réticence devant le fait de dire, à soi ou à autrui : c'est l'idée même de la communication qui se trouve ainsi battue en brèche, de même qu'est dénoncée comme illusoire l'idée d'un lieu et d'une identité qui appartiendraient en propre à chacun. Dès
lors, il est impossible d'être sûr que ce qu'on croit réel l'est vraiment, comme il est impossible de deviner quels mouvements et quels actes peut provoquer une explosion du désir. Représentatif du monde bouleversé et monstrueux qui émerge de la
Seconde Guerre mondiale, le théâtre d'Harold Pinter l'est aussi, plus profondément, de toute solitude et de toute détresse humaine.
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LE POÈTE ET SCÉNARISTE
Harold Pinter a également écrit un roman semi-autobiographique, les Nains (The Dwarfs, 1952-56, publié en 1990). Au début des années 2000, il se tourne vers la poésie (War, la Guerre, 2003) et annonce en 2005 qu'il abandonne le théâtre pour
« exprimer [s]a colère personnelle, et [s]on dégoût «, pour combattre autrement, notamment l'hégémonie de la politique américaine, au travers de poèmes et de discours. Il a publié aussi des recueils de textes poétiques et politiques ( Autres Voix,
Various Voices, 1998-1999 ; Oh Superman, 1990). Parallèlement à son écriture, il a mené une carrière de comédien, notamment en interprétant ses pièces.
Harold Pinter a aussi beaucoup travaillé pour le cinéma et la télévision en écrivant notamment pour Joseph Losey des scénarios, dont The Servant (1963), et les adaptations cinématographiques de Accident (1967) et le Messager (The Go-Between,
1971). Son adaptation de À la recherche du temps perdu (1972), qui n'a jamais été tournée, a été elle-même adaptée au théâtre en 2000 par Di Trevis, sous le titre Remembrance of last Things. Il a aussi réalisé, en 1973, un long-métrage adapté de
la pièce de Simon Gray, Butley, et adapté lui-même le Retour.
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UNE CONSÉCRATION INTERNATIONALE
Harold Pinter a écrit 29 pièces et 22 scénarios. Il est le lauréat de nombreux prix (dont le Laurence Oliver Award en Grande-Bretagne ou le Molière d'honneur pour l'ensemble de sa carrière en France). Par ailleurs il a été anobli par la reine
Élisabeth II. L'adjectif « pinterian « (« pinteresque « ou « pinterien «) est même entré en 1996 dans le dictionnaire anglais pour qualifier « un univers absurde dans lequel les personnes s'expriment comme si leurs conversations devaient être
surprises «. En 2005, son oeuvre est couronnée par le prix Nobel de littérature, l'académie reconnaissant un auteur « qui dans ses drames découvre l'abîme sous les bavardages et se force un passage dans la pièce close de l'oppression «. Elle ajoute
que « Pinter ramène le théâtre à sa base élémentaire, la pièce close et le dialogue imprévisible, où les êtres sont livrés les uns aux autres et où le déguisement se brise. Avec un minimum d'intrigue, le drame surgit de la lutte et du cache-cache dans
la confrontation verbale. «
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