Pierre Séguier1588-1672Parmi les grands commis qui durent à la monarchie française du XVIIe siècle l'illustrationde leur nom et l'éclat de leur fortune, Pierre Séguier n'apparaît pas, avec le recul du temps,comme un homme de premier plan.
Publié le 23/05/2020
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Pierre Séguier
1588-1672
Parmi les grands commis qui durent à la monarchie française du XVIIe siècle l'illustration
de leur nom et l'éclat de leur fortune, Pierre Séguier n'apparaît pas, avec le recul du temps,
comme un homme de premier plan.
Aucun service public ne resta durablement marqué
par son empreinte, aucune “ réformation ” ne fut même esquissée par cet administrateur
plus prudent qu'éclairé.
C'est sans doute par d'autres traits que son destin fut exemplaire.
Mieux qu'aucun autre il
représenta un certain milieu social et une conception très unitaire du monde que préparait
toute une tradition familiale.
Dans ces maisons de grands robins, dont l'ascension avait
duré près d'un siècle sous l'ombre tutélaire de la monarchie et des familles princières, le
service de Dieu et celui du roi se combinaient tout naturellement avec l'âpre souci de
construire une fortune et de se constituer une clientèle.
Quand Pierre Séguier reçut en 1633
la garde des Sceaux, sa promotion ne fut pas, pour les contemporains, choix scandaleux ou
novateur.
C'était moins un personnage qu'une famille dont on consacrait les services
passés et présents.
Cette famille ne méritait ni les panégyriques ni le dénigrement qu'une double et
contradictoire légende lui fit subir dès la fin du XVIe siècle.
Que les Séguier eux-mêmes
— et singulièrement le chancelier — aient cherché à s'ancrer le plus loin possible dans le
passé et dans la plus authentique noblesse, nous le savons aujourd'hui grâce à de
nombreux documents.
Il s'agissait pour les Séguier de Paris de se rattacher à une famille
languedocienne du même nom dont la noblesse est prouvée dès le XIIe siècle.
Il ne faut, à
l'inverse, attacher aucun crédit à tel “ pasquil ” de la Ligue qualifiant le père du chancelier
de “ petit-fils de mercier ”.
Trop d'honneur ou trop d'indignité : tel était le destin qui
menaçait toute lignée sortant du commun.
“ Messieurs les Séguier ” venaient en réalité d'une famille de Saint-Pourçain en Auvergne,
incrustée dans le haut commerce parisien dans le dernier quart du XVe siècle.
Ces
marchands apothicaires et épiciers virent s'ouvrir facilement à eux les offices municipaux
(l'Hôtel de Ville) et royaux (le Châtelet et le Parlement) de la capitale.
Des mariages
fructueux et d'interminables procès leur donnèrent accès aux seigneuries.
Le grand-père
du chancelier, Pierre Ier Séguier, fut le véritable artisan de leur réussite.
Avocat au
parlement dès 1532, avocat général du roi en 1550, président à mortier en 1554, il mourut
en 1580 baron de Saint-Brisson, seigneur d'Autry et de Sorel.
Il avait solidement installé ses
fils et ses gendres dans les plus grands offices des cours souveraines et constitué une
véritable dynastie.
Né en 1588 — quelques jours après les barricades qui chassèrent Henri III de Paris —Pierre
Séguier était le fils de Jean, seigneur d'Autry, le benjamin de la famille du président — et
de Marie de Tudert.
Mariage “ assorti ”, dirions-nous aujourd'hui, puisque les Tudert,
parents des Hennequin et des Molé, appartenaient comme les Séguier à la fine fleur de la
robe.
Mariage précocement brisé, car le lieutenant civil Jean Séguier, qui s'était dévoué
pendant la guerre civile à la cause d'Henri IV, fut enlevé par la peste en 1596..
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