Pierre Puget.

« 1 / 2 Pierre Puget Également peintre et architecte, Puget fut surtout l'un des plus célèbres sculpteurs du XVIIe siècle.

Il acquit un métier de virtuose en sculptant des décors de vaisseaux.

Replié sur lui-même, souvent déçu dans ses ambitions, il exprima ses tourments dans des œuvres pathétiques et puissantes, proches du baroque italien.

Des galères aux vaisseaux du roi Après un apprentissage dans la construction des galères, Pierre Puget se familiarisa avec la sculpture sur bois.

A dix-sept ans, il se rendit à pied à Rome, où il travailla dans l'atelier de Pietro da Cortona.

De retour à Marseille en 1643, il sculpta des poupes de vaisseaux et peignit des tableaux italiani­ sants.

Le portique et les atlantes exécutés en 1656 et 1657 pour la façade de l'hôtel de ville de Toulon le rendirent célèbre.

En 1659 et 1660, il voyagea en Ile-de-France et en Normandie et sculpta à Vaudreuil un Hercule et l'hydre.

Reparti pour l'Italie vers 1662, il y travailla pour Fouquet à un Hercule gaulois au repos, qui arriva en France après la disgrâce de Fouquet, si bien qu'il fut confisqué par Colbert.

Puget décida alors de rester à Gênes, où il devint un représentant important du style baroque : il sculpta une Assomption pour le duc de Mantoue, un Bienheureux Alexandre Sauli et un Saint Sébastien (Santa Maria di Carignano), etc.

En juin 1668, il revint à Toulon, où il dirigea les ateliers de sculptu­ re navale, déployant une fantaisie inépui­ sable dans la décoration des vaisseaux du roi.

Mais, bientôt, Colbert décida la sup­ pression quasi totale du décor sculpté des navires, qui entravait la liberté de manœuvre.

Puget se consacra alors à plu- 1620- 1694 sieurs projets d'architecture et d'urbanisme ; toutefois, jugés trop extravagants, ils furent refusés.

Les grandes œuvres Ayant obtenu de Colbert l'autorisation de sculpter des blocs de marbre, Puget exécuta vers 1670 les dessins préparatoires pour un Milon de Crotone.

Dans cette œuvre, on peut voir un autoportrait de l'artiste victime de sa destinée ; terminée en 1682, elle fut placée à Versailles, au centre de la perspec­ tive du parc, avec en pendant un Persée délivrant Andromède.

Après 1685, l'artiste fut négligé par la cour et vécut dans l'isole­ ment.

Ses dernières œuvres furent le bas­ relief colossal d'Alexandre et Diogène (1687-1692) et un Saint Charles Borromée priant pour la cessation de la peste de Milan, scènes théâtrales pathétiques et un peu confuses.

Quelques œuvres Hercule et l'hydre (1659, musée de Rouen) -Hercule gaulois au repos (1661, Paris, musée du Louvre) - Le Bienheureux Alexandre Sauli (1666- 1667, Gênes, Santa Maria di Carignano) -Milon de Crotone (1670-1682, Paris, musée du Louvre) -Alexandre et Diogène (1687-1692, Paris, musée du Louvre). 2 / 2. »