Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Pierre Nicole 1615-1695 On a appelé ce janséniste célèbre " un Pascal sans style ". Ce document contient 83 mots soit 0 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Culture générale.
NICOLE Pierre. Moraliste français. Né le 13 octobre 1625 à Chartres où son père, juge à la chambre épiscopale, mort à Paris le 16 novembre 1695. Une santé chétive ne put entraver son ardeur à l'étude. Latiniste consommé, Nicole, qui avait deux tantes religieuses à Port-Royal, se rendit, âgé de dix-sept ans, à Paris pour se préparer à la prêtrise, mais il ne devait point dépasser les degrés de clerc tonsuré et de bachelier en théologie. Devenu le secrétaire, puis l’ami du Grand Arnauld, son destin de professeur, de controversiste et de moraliste se confond dès lors avec celui des messieurs de Port-Royal. Son œuvre (et bien souvent malgré qu’il en ait) sera toute consacrée désormais à la cause janséniste, à ses querelles, à ses polémiques interminables, qui entraîneront au combat le plus pacifique des hommes. Le jansénisme de Nicole est d’ailleurs essentiellement « un jansénisme modéré, non cyranien, parallèle au thomisme » dont la modération même lui valut plus d’un ennui, jusque dans le clan port-royaliste. Ce qui distingue Nicole, en effet — malgré le recours d’une plume parfois acérée — c’est cette tendance où le portait son sens chrétien, comme aussi une modération naturelle, à mitiger le jansénisme. Seuls les spécialistes de l’histoire religieuse consultent encore les écrits sur la grâce, les ouvrages de controverse — en français ou en latin — de Nicole janséniste, à propos des cinq propositions tirées de l'Augustinus de Jansénius, ses livres contre le calvinisme et ses réfutations des mystiques (du quiétisme en particulier). Citons cependant les Disquisitiones sex Pauli Irenaei (1657); la traduction latine : Ludovici Montaltii epistolae, avec commentaires, des Provinciales de Pascal, ouvrages signés de pseudonymes (les commentaires furent traduits en français dans l’édition des Provinciales de 1699); les dix Lettres imaginaires (1664-1665) imitées des Provinciales dont la première — « sur l’hérésie imaginaire » (le jansénisme) — a donné son titre au recueil; les Visionnaires (huit lettres, 1664-1665) principalement dirigées contre le poète et dramaturge Desmarets de Saint-Sorlin, adversaire des jansénistes. Nicole y expose l’ensemble de ses doctrines antimystiques et traite les hommes de théâtre d’« empoisonneurs publics ». Ce recueil lui valut deux lettres cinglantes de Racine, qui allait devenir plus tard son ami. Citons encore la Perpétuité de la foi touchant l'Eucharistie (trois volumes, 1669-1672-1673). Éducateur né, Nicole fut un des cinq maîtres de Port-Royal de Paris, puis il pro fessa à l’Êcole des Granges, à Port-Royal-des-Champs. On lui doit une Logique de Port-Royal ou Art de penser, composée avec Arnauld. Il fonda à Chartres, à Troyes et à Beauvais, des écoles de filles. Nicole, affamé de solitude, fut, au plus fort de la bataille janséniste, jeté dans l’action par le Grand Arnauld, et plusieurs fois contraint de se cacher en province ou aux Pays-Bas. Et lorsque, apres avoir dénoncé (pour une fois imprudent), en une lettre latine à Innocent XI, les « monstrueuses erreurs des casuistes » (1677), il fit sa soumission à l’archevêque de Paris, il déchaîna un tollé parmi ses amis. Cependant, pour important que soit son rôle dans l’histoire de Port-Royal, c’est le moraliste, le psychologue fin et pénétrant des Essais de morale (1671-1714) qui, seul, assure aujourd’hui à Pierre Nicole une survie discrète. De Mme de Sévigné à Henri Bremond, son profond pessimisme imprégné de douceur chrétienne et le regard si aigu qu’il porte sur les replis insoupçonnés du moi ou se terre l’amour-propre, ont trouvé des admirateurs. Les Essais de morale, qui comprennent six volumes (dont deux posthumes), contiennent maintes considérations des plus nuancées sur la difficulté d’établir la paix entre les hommes, la connaissance de soi-même et ses illusions, un Traité de l’éducation d’un prince, etc., qui font de Nicole, dans ses meilleures pages, un maître de la civilité chrétienne dont la réflexion suivante donne assez le ton : « L’homme veut se voir parce qu’il est vain. Il évite de se voir parce que, étant vain, il ne peut souffrir la vue de ses défauts et de ses misères. » Au cours de ses huit dernières années, Nicole, sans jamais cesser d’écrire, put connaître enfin cette tranquillité à laquelle il aspirait. Sa correspondance (trois volumes) a été publiée au XVIIIe siècle par son biographe, l’abbé Goujet. ♦ « Mais surtout témoignez bien à M. Nicole la profonde vénération que j’ai pour son mérite, et pour la simplicité de ses mœurs encore plus admirable que son mérite. » Boileau a Racine. ♦ « Cependant nous perdons M. Nicole, c’est le dernier des Romains. » Mme de Sévigné. ♦ « Nicole n’était plus et n’avait jamais été de la race et de la tige des Port-Royalistes purs; il n ’en a ni l’esprit ni la ferveur... Il nous charme par ses contrastes; il est sceptique autant qu’on peut l’être dans la foi, curieux autant qu’on peut l’être avec des scrupules et des interdictions sévères : âme tremblante, timorée et qu’on ne fait pas sortir de la ligne; pleine d’ingénuité et de candeur, au milieu de la plus sagace clairvoyance.» Sainte-Beuve.