Pierre LOTI: Pêcheur d'Islande (Résumé & Analyse)

« Pierre Loti (1850-1923) publie Pêcheur d'Islande, best-seller de l'époque, en 1886.

Dès cette date, il partage sonexistence entre sa carrière d'officier de marine, grâce à laquelle il voyage beaucoup, et son activité littéraire. Yann part chaque été pêcher en Islande ; à l'un de ses retours, il épouse enfin Gaud, qu'il aime depuis longtemps.

Ilreprend la mer pour ne jamais revenir. Des destins tragiques Yann et Sylvestre, amis inséparables, quittent chaque été leur Bretagne natale pour aller pêcher au large des côtesd'Islande.

Yann, marin secret et taciturne, aime sans se déclarer Gaud, la cousine de Sylvestre.

Celui-ci, désignépour partir combattre au Tonkin, y est grièvement blessé et meurt sur le bateau du retour.

Yann ose enfin demanderla main de Gaud et l'épouse.

Six jours après les noces, il reprend la mer pour l'Islande.

Gaud attendra en vain leretour de son mari, disparu dans les eaux glacées. Le roman de la mer contrées exotiques (Polynésie, Afrique, Extrême-Orient) qui ont largement contribué à sa gloire littéraire pour seconcentrer sur ce qu'il connaît le mieux : la mer.

Elle occupe la plus grande part du livre et ne laisse une petiteplace aux personnages de chair et d'os que pour mieux les engloutir.

Yann, Sylvestre et Gaud sont en quelque sortedes esquisses : Loti ne s'étend guère sur leur description physique et n'évoque jamais leurs pensées.

Ce sont en faitdes stéréotypes.

Ils nous resteraient étrangers si un destin tragique et implacable ne frappait ces personnages, neles rendait terriblement humains.

Pour Loti, on ne peut lutter ni contre la mort ni contre la mer.

Yann et Sylvestremeurent en mer et Loti signe alors les plus belles pages du livre.

Elles frappent l'imagination par des descriptionssublimes et prenantes, d'une grande originalité.

Une angoisse profonde imprègne les atmosphères de Pêcheur d'Islande et les personnages sont plongés dans une solitude définitive qui ne s'achève que par la mort.

Tout le livre est rempli d'une infinie résignation et le plus remarquable est la pudeur avec laquelle Loti raconte ces événements sisombres et la sobriété des sentiments de ses personnages : on trouve ici une sorte d'objectivité qui fait refuser àl'auteur le sentimental, et même la pitié.

Il présente simplement l'histoire en laissant le lecteur juger.

Tout cela faitde Pêcheur d'Islande une œuvre totalement à part, qui résiste bien au temps.. »