Pierre Laval

« Fils d'un aubergiste d'Auvergne, Pierre Laval se veut l'avocat des pauvres avant de commencer unecarrière politique en tant que député socialiste pacifiste.

Lorsqu'il est réélu à la Chambre des députés en1924, il porte l'étiquette de socialiste indépendant.

En 1927 il passe au Sénat.

Il occupe au sein de diversgouvernements plusieurs fonctions ministérielles.

Il est, à deux reprises dans la même période, présidentdu Conseil.

L'anglophobie devient une ligne de force de sa politique après l'échec du rapprochement qu'il atenté avec l'Italie fasciste et que l'Angleterre — que la politique de conquête de l'Italie en Afrique inquiète— n'a pas admis.

Laval ne revient au pouvoir qu'après la défaite de 1940.

Il a recours autant à lapersuasion qu'à l'intrigue, ou à la menace, pour convaincre la Chambre de voter les pleins pouvoirs aumaréchal Pétain.

Celui-ci en fait, en tant que chef de l'Etat français, le vice-président du Conseil.Favorable à la collaboration, il prépare l'entrevue de Montoire.

En 1941 la mésentente entre Laval etPétain amène ce dernier à faire appel à Darlan.

C'est sous la pression allemande que le maréchal Pétainfait libérer Laval et le rappelle au gouvernement.

Il cumule les ministère de l'Intérieur, des Informations etdes Affaires étrangères, et met en œuvre tous les aspects de la politique de collaboration, qui vont del'instauration du service du travail obligatoire, en 1943, à la création de la milice.

Celle-ci implique unelutte implacable contre la résistance intérieure, comme la déportation des Juifs de France.

Arrêté par lesAméricains, qui le livrent à la France, Laval est condamné à mort pour haute trahison et fusillé à Fresnesen octobre 1945. Pierre Laval Le second et le rival de Pétain. Pierre Laval (1883-1945) fut, avec le maréchal Pétain, qu'il supplanta à partir d'avril 1942, le personnage le plusimportant du régime de Vichy.

Cet avocat du Puy-de-Dôme avait commencé sa carrière politique comme députésocialiste en 1914.

Avec le soutien de Clemenceau, en 1917, commença son orientation vers la droite.

Deux foisprésident du Conseil entre 1931 et 1936, Laval se montra favorable aux régimes autoritaires, ménagea Mussolini etHitler.

Les avantages qu'il accorda à l'Italie en Afrique, se firent l'année même où il signa le pacte d'assistancemutuelle avec l'URSS (1935).

Lorsque la Société des Nations prit des sanctions contre l'Italie fasciste, agresseur del'Ethiopie, Laval refusa d'y associer la France.Laval contribua à la chute de la IIIe République et à l'établissement du régime de Vichy.

Selon lui, pour que laFrance soit sauvée, le pays avait besoin de discipline et de patriotisme, c'est-à-dire de Pétain.

Devenu vice-président du Conseil du premier gouvernement du maréchal, Laval s'occupa essentiellement de politique étrangère.Le choix de Pétain, malgré l'antimilitarisme connu de Laval, s'expliquait par la certitude du maréchal que Laval étaitle seul homme politique français capable de négocier utilement avec l'Allemagne et l'Italie, son expérience et sessympathies personnelles pour cesdeux pays étant connus d'avant-guerre.

Dauphin de Pétain, Laval était détesté par la plupart des membres dugouvernement.

Pétain, aussi, se méfiait de son ambition de s'emparer du pouvoir.

Après l'avoir totalement isolé(Pétain avait négocié lui-même avec Hitler à Montoire), il limogea Laval le 13 décembre 1940, l'arrêta et le plaça enrésidence surveillée.

Dès le début de 1942, les Allemands menacèrent cependant Pétain: si Laval n'était pasréintégré dans le gouvernement, la France serait placée sous l'autorité d'un Gauleiter.

Devant ce choix, Pétain cédaet nomma Laval chef de gouvernement, ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur et de l'Information, le 19 avril.Le pouvoir réel fut désormais concentré dans les mains de Laval.

Pierre Laval pratiqua une très active politique decollaboration avec le IIIe Reich.

Il déclara le 22 juin 1942: «Je souhaite la victoire de l'Allemagne parce que, sanselle, le bolchevisme s'installerait partout.» Laval crut jusqu'au dernier moment à une paix de compromis et à son rôled'arbitre dans une telle grande négociation internationale.

Il fut cependant arrêté, condamné à mort et exécuté le 15 octobre 1 945.. »