Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye1685-1749Dans l'histoire de la découverte du continent américain, La Vérendrye ne fait passeulement figure d'explorateur.
Publié le 22/05/2020
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Pierre Gaultier de Varennes de La Vérendrye
1685-1749
Dans l'histoire de la découverte du continent américain, La Vérendrye ne fait pas
seulement figure d'explorateur.
Commerçant, colonisateur, arbitre des conflits qui divisent
les tribus indigènes, il ne limite pas ses préoccupations au seul objet de la découverte.
Aussi le rôle qu'il a joué présente-t-il une ampleur et une diversité d'aspects qui surclassent
le rôle plus étroit des explorateurs uniquement soucieux de pénétrer le plus loin possible
de leurs bases de départ, sans réaliser cette incorporation au milieu primitif qui distingue
l'œ uvre de La Vérendrye.
Cette diversité impliquait naturellement une dispersion d'efforts
préjudiciable à la découverte proprement dite.
Celle-ci doit relativement plus à un
Anthony Henday, à un Alexander Mackenzie, et même, dans une certaine mesure, à ces
modestes représentants de la Compagnie de la Baie d'Hudson qui, au milieu du XVIIIe
siècle, abandonnaient périodiquement les postes du littoral pour faire de brefs séjours dans
l'intérieur.
Mais, si La Vérendrye n'accomplit pas dans ce domaine une œ uvre
correspondant à la longue durée du séjour qu'il effectua dans l'Ouest canadien, il permit à
la race française de s'y établir sur des positions solides et d'y étendre son rayonnement
parmi les indigènes.
Il amorça, timidement il est vrai, l'évangélisation de ces derniers.
Il
assura à la colonie de la Nouvelle-France la domination économique des espaces qu'il
occupa.
Sur le plan de la découverte enfin, son œ uvre, malgré ses faiblesses, n'est pas sans
importance.
Lorsqu'en 1731 il aborda, en compagnie d'une cinquantaine d'hommes, sur la rive
occidentale du lac Supérieur, des aventuriers anonymes venaient d'atteindre les bords du
lac Winnipeg, forçant ainsi la cloison rocheuse que forme entre ces deux grands paliers
lacustres la base méridionale du Bouclier canadien.
Le lac Winnipeg marquait donc, à cette
date, le point extrême de la pénétration française.
La mission que lui avait assignée le
secrétaire d'État à la Marine, le comte de Maurepas, était la découverte de la “ mer de
l'Ouest ”.
La question était à l'ordre du jour : elle avait fait l'objet de plusieurs enquêtes, et
La Vérendrye lui-même avait réuni des données qui, reposant sur les récits des indigènes,
l'empêchaient de mesurer exactement l'éloignement de l'océan Pacifique et les difficultés
de l'entreprise.
Mais La Vérendrye, d'accord avec le gouverneur de la Nouvelle-France, le
marquis de Beauharnais, se proposait moins d'atteindre la mer de l'Ouest que de gagner à
la colonie du Saint-Laurent l'alliance commerciale des tribus indigènes situées au delà du
lac Supérieur, dont les fourrures enrichissaient les postes anglais de la baie d'Hudson.
En
cela il s'inspirait de motifs patriotiques, son expédition devant, à ses yeux, aboutir à dévier
vers la vallée du Saint-Laurent le courant commercial qui s'orientait vers les comptoirs
britanniques.
Il obéissait aussi à des fins intéressées.
Mais il n'y a pas lieu de lui en faire
grief, car les bénéfices de ses opérations devaient lui permettre de couvrir les frais d'une
entreprise dont la charge lui incombait entièrement.
La conséquence de cette dualité
d'objectifs, ce fut que La Vérendrye, s'attachant au côté commercial de sa mission, en
négligea relativement le côté scientifique.
Pour s'assurer le monopole des pelleteries des tribus indiennes, il édifia, aidé de ses fils et
de son neveu La Jemeraye, sur les voies d'eau qui relient le lac Supérieur au lac Winnipeg,
une série de forts de traite bien aménagés, suffisamment spacieux pour contenir des
garnisons de vingt à quarante hommes : le fort Saint-Pierre (1731), au débouché du lac La.
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