Pierre Drieu la Rochelle 1893-1945 ou les Risques du fanatisme

« Pierre Drieu la Rochelle ou les Risques du fanatisme 1893-1945 Drieu la Rochelle appartient à une génération précipitée dans la guerre à 20 ans, qu'une autre guerre anéantit à 50 ans.

A cet égard, il ressemble au héros du roman d'Aragon, Aurélien, jeune ancien combattant qui ne trouve plus son équilibre après la guerre, rate sa vie sentimentale et sombre peu à peu dans le scepticisme.

Entre les deux guerres, Drieu subit à la fois les influences nationaliste de Barrès, royaliste de Maurras, communiste de Malraux et Aragon.

Il ne sait ni concilier ses aspirations politiques contradictoires et ses engage­ ments d'écrivain, ni choisir entre sa propension au rêve et son besoin d'énergie.

Ce double déchirement le perd.

Il opte pour le fascisme dans lequel il voit une issue possible.

Pendant l'Occupation, il accepte de reprendre la Nouvelle Revue Française sous les auspices des autorités allemandes.

Collaborateur notoire, il se suicide en 1945 quand on vient l'arrêter pour intelligence avec l'ennemi.

Son meilleur roman, Gilles (1939), raconte l'histoire d'un jeune homme de 1918 à 1939, fasciste comme Drieu, et comme lui voué à la solitude et à la mort.

Même dans ses engagements politiques, Drieu est guidé par un idéal moral.

Il définit le fascisme comme « le mouvement qui va le plus radicalement dans le sens de la restauration du corps -santé, dignité, plénitude, hé­ roïsme».

Il se rallie à l'Allemagne parce qu'il est partisan de l'union européenne.

Il incarne mieux que quiconque des erreurs politiques engendrées de bonne foi.. »