Pierre BONNARD:LE BOXEUR, AUTOPORTRAIT.

« Pierre BONNARD LE BOXEUR, AUTOPORTRAIT Dans cet autoportrait inattendu et profondément émouvant, Bonnard exprime les doutes et les interrogations de l'artiste face aux combats qu'il doit mener ...

Bonnard a réa l isé un grand nombre d'auto­ portraits.

Ils se caractérisent tous par une très grande humilité, voire un certain pessimisme, contrairement à ceux d'autres peintres, qui affichent de la complaisance ou, même, de l'arrogance vis-à-vis de leur propre image Bonnard est allé jusqu'à se représenter en clown aux yeux ronds.

Une telle attitude est d'autant plus étonnante que les intérieurs, les natures mortes ou les nus qu'il a peints sont plutôt chaleureux et rayonnants .

LE CONTEXTE Il existe deux croquis de cette toile, que Bon­ nard avait dessinés sur son agenda, comme il avait l'habitude de le faire Ils datent des 27 et 31 novembre 1931.

A la date du 27, Bonnard ava it noté: «Pluie»! Mais le boxeur , contrairement à la composition finale, a le bras gauche levé et le bras droit le long du corps.

D' après son ami le critique Georges Besson , Bonnard griffonnait ses cro­ quis avec «le charbon d'une allumette, une plume mal ébréchée ...

Mais il avait une pré- C'est au soir de sa vie, en 1945 , que Bonnard réalisa, cet autre autoportrait , lui aussi sans concession .

Pierre BONNARD 1867-1947 • Le Boxeur, autoportrait • Huile sur toile 54cmx74cm • Signé en bas, à gauche • Peint en 1931 • Localisation: Suisse, collection particulière • Expositions: Paris, 1933, 1984; Zurich, 1949, 1984-1985; Rotterdam, 1953; Bâle, 1955 ; Washington, Dallas, 1984 dilection pour un inénarrable crayon noir mal taillé qui ne le quittait pas, un bout de crayon court, si court qu'un paysage ou un nu semblait surgir de trois doigts bossus cris­ pés sur une pointe invisible .» L'ŒUVRE Devant son miroir, le peintre s'est représenté comme un boxeur déchu, les poings serrés, le visage empreint d'une profonde tristesse.

Témoignage du combat que mène l' artiste contre son double, cette œuvre émouvante ré­ vèle un Bonnard aux antipodes de l'harmonie qui imprègne la majeure partie de ses œuvres.

Le visage rouge, légèrement penché, répond aux rouges des poings et tranche sur le jaune du co rps , ton sur ton avec le décor .

L'HISTOIRE Ce tableau fut acheté en janvier 1932 par la galerie d'art Bernheim-Jeune.

Puis il figura dans une vente de toiles modernes à l' hô t el Drouot en mars 1942.

Enfin , il fut acqu is par un collectionneur suisse en 1949 .

LA COTE Les huiles sur toile de Bonnard se sont négoCiées entre 160000 FF (29 000 dollars) et 1,96 million de francs français (356000dollars) en 1992.

Une aquarelle s'est vendue 45000FF (8200dollars).

Pour les encres sur papier, il faut compter de 8 300 FF (1500 dollars) à 44100 FF (8 000 dollars).. »