Pie XII1PRÉSENTATIONPie XII (1876-1958), pape (1939-1958).
Publié le 18/05/2020
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Pie XII
1 PRÉSENTATION
Pie XII (1876-1958), pape (1939-1958).
Né à Rome, Eugenio Pacelli est le fils de Filippo Pacelli, doyen du Collège des conseillers du Vatican.
Il s'écarte partiellement de la tradition familiale d'avocat en suivant desétudes de droit à l’Université grégorienne.
Ordonné prêtre en 1899, il obtient une licence de théologie et devient professeur de droit canon et de diplomatie.
2 AU SERVICE DU SAINT-SIÈGE
En 1901, il entre au secrétariat d'État du pape et, à partir de 1904, il seconde l'archevêque Pietro Gasparri dans l’établissement d’une nouvelle codification du droit canon(promulguée en 1917).
En 1914, il lui succède au secrétariat du Service pontifical des Affaires ecclésiastiques extraordinaires, avant d’être titularisé archevêque de Sardes(1917).
Ses talents de diplomate l’amènent à voyager en Europe, à devenir nonce apostolique en Bavière (1920) et à Berlin (1924-1927), puis à préparer les concordats de Bavière(1924) et de Prusse (1929).
En tant que légat et devenu une des personnalités en vue du Vatican, il parcourt ensuite le monde entier, renforçant sa réputation d'habilediplomate.
Qu’il devienne cardinal en 1929 n’étonne donc personne.
En revanche, son accession au poste de secrétaire d'État de Pie XI en 1930, en succession du vieuxcardinal Gasparri surprend.
Elle s’explique cependant : étranger aux querelles vaticanes, il apparaît à Pie XI comme un secrétaire idéal.
Il lui succède d’ailleurs le 2 mars1939.
Entre-temps, il a été l’artisan du concordat de 1933 avec l’Allemagne hitlérienne, ce qui lui vaut quelques accusations de germanophilie, réfutées par la fermeté dontil semble avoir fait preuve vis-à-vis des faiblesses du catholicisme allemand et autrichien à l’égard du nazisme.
3 LE PONTIFICAT
3.1 Pie XII face à la guerre
En 1939, son pontificat s’ouvre sous de noirs auspices.
Dès l’invasion de la Tchécoslovaquie, conscient de l’aspect totalitaire du régime hitlérien, Pie XII tente, par desactions diplomatiques personnelles, d’empêcher la guerre.
Après la signature du pacte germano-soviétique (août 1939), il se consacre à essayer d’empêcher l’Italie d’entrerdans la guerre, ce en quoi il s’attire l’inimitié des fascistes.
« Rien n’est perdu avec la paix.
Tout est perdu avec la guerre », déclare-t-il encore à cette époque (24 août1939).
Mais, quoiqu’il prenne des mesures d'assistance pour les victimes de la guerre, et qu’il condamne le fascisme et le nazisme, son silence délibéré face aux persécutions (bienqu’il facilite l’accueil de juifs), sa volonté de préserver l’impartialité médiatrice du Vatican (au reste paralysée par le conflit) et son choix de privilégier la vie interne del’Église, en négligeant la contingence historique, ne militent pas en faveur de l’image d’une papauté réellement pacifiste et antitotalitaire.
Cette situation lui vaut de vifsreproches dès l’après-guerre et nourrit une polémique durable sur sa vraie personnalité et sur ses penchants politiques.
En partie endiguée par la publication des Actes et Documents du Saint-Siège relatifs à la Seconde Guerre mondiale (1965-1981, présentant le point de vue romain), la polémique rebondit pourtant sporadiquement.
En témoignent les publications en 1998 et 1999 des ouvrages de Pierre Blet et John Cornwell, qui présentent des analysescontrastées.
3.2 Un conservatisme teinté d’anticommunisme
L’anticommunisme notoire de Pie XII (suscité notamment par les persécutions antireligieuses) confère aussi une coloration politique très conservatrice à son personnage età son pontificat, d’autant qu’il a condamné par deux fois le marxisme, en 1942, puis en 1949 (choix qui ne pouvait qu’être partisan dans un monde saisi par la guerrefroide).
Indubitablement, Pie XII est ici prisonnier d’un temps où la bipolarité des relations internationales oblige la quasi-totalité des acteurs de l’arène internationale, dont leVatican, à une certaine partialité — mais il manifeste aussi une certaine américanophilie.
En outre, quoiqu’il défende le principe de l’impartialité et de la paix avant tout, Pie XII se prononce pourtant pour l’Europe (1957) et condamne l’expérience des prêtresouvriers (1954, une aventure aussi religieuse que politique et, pour tout dire, gauchisante).
Il montre, ici encore, ce profil politique et conservateur, marqué par une réelleprésence dans le siècle.
3.3 Questions ecclésiales
Sur le plan dogmatique, Pie XII est convaincu que l’Église a une fonction capitale et « supranationale », « d’éducatrice des hommes et des peuples » (1945).
Aussi porte-t-ilau tiers-monde et à l’évangélisation des ex-pays colonisés une grande attention.
De même, il internationalise le Sacré Collège (intégration d’une majorité de non-Italiens)et multiplie les diocèses en pays de mission.
Mais ce volontarisme reste, là encore, assez conservateur.
Pie XII fait de l'Église le corps mystique du Christ (encyclique Mystici Corporis Christi, 1943).
Il réhabilite des méthodes d'exégèse biblique jadis jugées suspectes (encyclique Divino Afflante Spiritu, 1943).
Il renouvelle la liturgie (encyclique Humani Generis, 1950) contre la « nouvelle théologie » (très pratiquée en France).
Enfin, il érige en dogme l'Assomption de la Vierge (bulle Munificentissimus Deus, 1950).
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