Philosophie, nature (leçon) Avons-nous des devoirs envers la nature ?
Publié le 26/06/2024
Extrait du document
«
Avons-nous des devoirs envers la nature ?
Définition :
Nature : ce qui ne vient pas de l’homme (sens anthropologique)
Ensemble de ce qui existe sans l’intervention de l’homme (sens cosmologique)
Ce qui croît en vertu de son propre principe (sens biologique)
Ce qui définit les vertus spécifique d’une chose, sa « nature » (sens ontologique)
Culturel : tout ce qui vient de l’homme
Naturel : de conception spontanée, échappant à une volonté extérieure
Artificiel : fabriqué, finalisé
Thèse centrale : spécificité de l’être humain
L’espèce humaine dispose de caractéristiques singulières la distinguant des autres vivants.
Elle agit
sur son milieu qui lui-même impulse des transformations de l’espèce visant à son adaptation à ce
milieu.
Ce sont donc des relations à « double-sens » que l’homme entretient avec son milieu à la
différence des autres vivants qui n’agissent pas sur leur milieu, mais s’y adaptent.
Argument d’anthropologue : observation du terrain
Levi-Strauss
Nature et culture constituent deux règles distincts, mais non pas séparés.
Il existe en effet
une règle, comme l'établit ici l’anthropologue français Claude Lévi-Strauss, autrement dit une
convention, qui est universelle.
Il s'agit de la prohibition de l'inceste, c'est-à-dire de l'interdiction
des rapports sexuels à l'intérieur d'un champ de parenté déterminé.
Pour Levi-Strauss , dés qu’un groupe humain apparaît , il agit sur la nature , qui devient ainsi une
« nature/culture »rendant la distinction entre les deux hasardeuse.
Argument d’anthropologue : l’idée de la nature appartient à la culture occidentale
Cf.
Descola
Depuis quelques années, la séparation nature/société est remis en cause.
Au sein des sciences
sociales, on questionne son universalité.
Des science nouvelles à l’anthropologie, on remet le
naturalisme à sa place en rappelant qu’il est seulement une cosmologie parmi d’autres : celle de la
modernité occidentale.
Descartes : « se rendre comme maître et possesseur de la nature.
» Discours de la méthode
Spinoza : « L’homme n’est pas un empire dans un empire.
» Éthique III
Cosmologue : L’étude de notre monde, son fonctionnement et la place que nous y occupons
Bruno Latour et le « Grand Partage »
L’Anthropocène est une nouvelle géologique qui se caractérise par l’avènement des hommes
comme principale force de changement sur Terre, surpassant les forces géophysiques.
C’est une ére
géologique sans commune mesure avec les ères géologiques précédentes, au cours desquelles on
mesurait des transformations de la planète sur des dizaines de milliers d’années.
Aujourd’hui, les
changements significatifs se mesurent sur des dizaines d’années, privant le vivant du temps
nécessaire à l’adaptation à ces changements.
Bruno Latour, dès la fin des années 1990, a montré que cette manière d’opposer strictement nature
et société était en fait propre à l’ontologie occidentale, celle des « modernes ».
Latour (1997) fait le
constat d’un « Grand Partage » qui a accompagné l’expérience de la modernité, et qui se joue sur un
double niveau.
Il renvoie à la dichotomie entre la société et la nature, entre les « humains » et les «
non-humains ».
Premier partage d’où découle le second : celui qui nous oppose nous, « modernes »
qui connaissons vraiment le monde, aux « non-modernes » définis par le fait qu’ils continuent de
projeter leurs croyances naïves sur une nature qu’ils demeurent incapables d’objectiver.
Le
dualisme nature/culture est devenu le corollaire du eux ils croient, nous on sait, de l’idée que les
Occidentaux « seraient les seuls à s’être ouvert un accès privilégié à l’intelligence vraie de la nature
» (Descola, 2008).
Pour Descola, la distinction nature/culture est d’essence occidentale.
Il est beaucoup d’endroits où
l’Homme est un vivant parmi d’autres vivants, dans une relation d’existence qui s’opère dans la
nécessaire harmonie entre les espèces et leur milieu, celui-ci étant lui-même constitué des espèces.
idiosyncrasie = particularité propre à un groupe
Exemple de la marche
Cf.
Mauss,
Même ce qui paraît absolument naturel chez l’Homme, comme par exemple sa façon de marcher,
est une technique du corps qui, pour être acquise, recourt à l’apprentissage dans une certaine
mesure.
Si le corps est naturel, l’usage qu’on en fait est d’essence culturelle.
C.L.
Strauss
« L’entreprise de l’éthnologie se propose de faire en sorte que rien de ce qui est humain ne lui reste
étranger.
»
Psychanalyse → De l’inconscient en apprendre plus sur l’Homme
Ethnologie : groupe → rendre intelligible ce qui est invisible
HUMANISME → connaissance de l’Homme
Conséquences : rapprochement naturel/universel
Cf.
Levi-Strauss, page 169
« Distinguer le naturel du culturel peut se faire sur la base de l’idée de l’universel.
Tout ce qui se
rencontre dans toutes les communautés humaines, ce qui est donc « universel », est d’essence
spontanée donc naturelle.
Ce qui participe de l’adoption d’une « norme » ayant cours dans la
communauté humaine considérée relève du culturel.
Se pose alors le problème de la règle
universelle, c’est à dire de ce qui relève à la fois du naturel et du culturel.
Toutes les populations humaines ont une tendance spontanée à rejeter hors du champ de la culture
ce qui participe d’autres cultures inconnues.
»
Argument : le droit, un cadre juridique strictement humain
Il s’agit de défendre une nouvelle gouvernance dont la tâche principale est de créer un système
mutuellement bénéficiaire pour les humains, l’ensemble du vivant et les éléments constitutifs du
système Terre.
La communauté terrestre dans son ensemble doit se partager les « communs » que
représentent la terre, l’eau, l’air et les écosystèmes de manière saine et durable afin que le bien-être
de tous soit respecté.
De plus, les lois doivent être alignées sur les limites planétaires et refléter les
réalités biophysiques.
« Le droit est d’essence, d’usage et de destination strictement humains.
Les droits de la nature sont
l’émanation d’un anthropocentrisme qui est inopérant en ce qu’il présuppose chez toutes les parties
à la fois des droits et des devoirs.
Seul l’Homme a des devoirs envers son milieu.
»
Objection : la notion des droits s’élargit à la nature compte tenu de nos devoirs envers elle
Cf.
Stone, page 274
« Le droit est aussi pour les vivants non-humains.
L’argument de leur incapacité à s’exprimer ne
tient pas.
Chaque Homme doit pouvoir demander en droit le respect dû aux autres vivants.
»
Argument : la posture éthique
Cf.
Jonas page 177
« Le pouvoir pris par l’Homme sur son milieu l’oblige à endosser la responsabilité de la
préservation de ce milieu, d’un point de vue pratique (la dégradation de son milieu dégrade ses
conditions de vie) et d’un point de vue éthique.
Posture éthique vis à vis du vivant en général, et en
particulier vis à vis des générations de vivants à venir, y compris les générations humaines futures.
»
« Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la
permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre »
Hans Jonas, Allemand, 20éme siècle, « le principe de responsabilité » 1979
Bilan :
« Nous ne défendons pas la nature, nous somme la nature qui se défend ! »
Avons-nous des devoirs envers la nature ?
Video you tube Justice climatique, le partage des efforts
https://www.youtube.com/watch?v=8cvPYzmU574
1.
Étude notionnelle : qu’est-ce que la nature ?
Amorce : quelques définitions à discuter
Nature : ce qui ne vient pas de l’homme (sens anthropologique)
Ensemble de ce qui existe sans l’intervention de l’homme (sens cosmologique)
Ce qui croît en vertu de son propre principe (sens biologique)
Ce qui définit les vertus spécifiques d’une chose, sa « nature » (sens ontologique)
Culture : tout ce qui vient de l’homme
Naturel : de conception spontanée, échappant à une volonté extérieure
Artificiel : fabriqué, finalisé
I-1 L’idée de nature s’oppose-t-elle à la culture ?
Thèse centrale : spécificité de l’être humain
L’espèce humaine dispose de caractéristiques singulières la distinguant des autres vivants.
Elle agit sur son
milieu qui lui-même impulse des transformations de l’espèce visant à son adaptation à ce milieu.
Ce sont donc
des relations à « double-sens » que l’Homme entretient avec son milieu, à la différence des autres vivants qui
n’agissent pas sur leur milieu, mais s’y adaptent.
Argument d’anthropologue : observation de terrain
Cf.
Levi-Strauss
Nature et culture constituent deux règnes distincts, mais non pas séparés.
Il existe en effet une règle, comme
l'établit ici l anthropologue français Claude Lévi-Strauss, autrement dit une convention, qui est universelle.
Il
s'agit de
la prohibition de l'inceste, c'est-à-dire de l'interdiction des rapports sexuels à l'intérieur d'un champ de parenté
déterminé.
"Posons donc que tout ce qui est universel, chez l'homme, relève de l'ordre de la nature et se
caractérise par la spontanéité, que tout ce qui est astreint à une norme appartient à la culture et
présente les attributs du relatif et du particulier.
Nous nous trouvons alors confrontés avec un
fait, ou plutôt un ensemble de faits, qui n'est pas loin, à la lumière des définitions précédentes,
d'apparaître comme un scandale: nous voulons dire cet ensemble complexe de croyances, de
coutumes, de stipulations et d'institutions que l'on désigne sommairement sous le nom de
prohibition de l'inceste.
Car la prohibition de l'inceste présente, sans la moindre équivoque, et
indissolublement réunis,....
»
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