Philosophie nature et culture
Publié le 16/04/2024
Extrait du document
«
Nature : Univers, l’environnement
L’essence, substance : ce qui fait que la chose est ce qu’elle est et
sans quoi elle ne serait pas.
Culture : l'ensemble des actions que l'on exerce sur cette nature (la nôtre) en
termes d'artifice ou de stratégie utilisée pour s'adapter dans un milieu.
La culture est donc ce qui s'oppose à la nature : c'est ce qui est acquis.
La nature c'est tout ce qui est en nous par hérédité biologique.
1) Introduction
La notion de nature renvoie tout d'abord à l'ensemble de l'univers en ce qu'il est
ordonné, organiser et possède en lui-même un principe de fonctionnement qui lui
est propre.
La nature désigne également l'essence d'une chose, la substance,
c'est-à-dire ce qui fait que la chose et ce qu'elle est et sans quoi elle ne serait
pas.
Par exemple, il est de nature de l'homme de penser.
Par opposition, la culture se définit comme une négation ou comme une action
que l'on exerce sur cette nature en termes d'artifice ou de stratégie pour
s'adapter dans un milieu parfois hostile.
Ce qui trouve une certaine illustration à travers le mythe de prométhée qui
soutient l'idée que l'être humain est originairement nu et dépourvue de
disposition naturelle et qui n'a pu s'adapter qu'en ayant recours à l'artifice et
autres ressources afin de faire face encore une fois à l'adversité.
Ainsi présentée, la culture pourrait s'entendre avec Margaret Med comme
« l'ensemble des formes acquises de comportement d'un groupe d'individus uni
par une tradition connue et transmise par l'éducation ».
2) La problématique de la nature humaine
Il faut entendre par nature humaine l'essence de l'homme, c'est-à-dire
l'ensemble des caractères qui définissent l'être humain fondamentalement.
Mais
le problème c'est de déterminer rigoureusement ce qu'est l'homme pour luimême de façon permanente et universelle.
Ainsi, il sera question de repérer ce
qu'il y a chez l'homme d'identique en dépit des influences qu'il aurait subi à
travers les âges et d'une société à une autre.
Cependant, certains penseurs ont
du mal à croire que l'homme est pu subir des modifications notables au point
d'altérer sa nature.
C'est le cas de Alain qui prône l'immuabilité de la nature
humaine.
Une telle conception s'inscrit dans un courant philosophique appelé
l'essentialisme métaphysique qui soutient l'idée d'une nature humaine préétablie,
immuable et universelle.
Une thèse qui s'oppose à celle de l'existentialisme qui
réfute l'idée d'une nature humaine préétablie : « L'homme est un néant d'être
qui tend vers l'être ».
Jean-Paul Sartre va plus loin lorsqu'il défend l'idée selon
laquelle « il n'existe pas de nature humaine puisqu'il n'y a pas de Dieu pour la
concevoir ».
Ainsi, l'homme serait un néant d'être qui tend vers l’être ce qui veut
dire que l'homme n'ait jamais définissable a priori car il n'est rien d'autre que ce
qui se fait et ce qu'il fait de sa vie (en faire en faisant se faire).
La nature
humaine est alors inscrite dans un processus socio-historique qui en est
l'instance de son élaboration et de sa manifestation.
Cela revient à dire que la
nature de l'homme n'est jamais statique comme celle de l'animal qui est déjà
tout ce qu'il peut être.
« Au lieu qu'un animal est, au bout de quelques mois, ce
qu'il sera toute sa vie, au bout de 1000 ans, ce qu'elle était la première année de
ces 1000 ans ».
Pour expliquer un tel fait Jean-Jacques Rousseau introduit la
notion de perfectibilité qui est défini comme la faculté distinctive et presque
illimitée qui permet à l'homme de se perfectionner et de persévérer dans son
être.
Dès lors, suffit-il à l'homme d'être doté d'une disposition intrinsèque pour
être en mesure de se perfectionner ?
Le cas Victor de l'Aveyron et des enfants sauvages rapportés par Lucien Molson
constitue une illustration que l'homme ne peut accéder à son humanité et
construire sa nature que dans l'ambiance sociale et culturelle.
C'est dans cette
perspective que Emmanuel Kant a pu dire « c'est dans le problème de l'éducation
que gît le grand secret du perfectionnement de la nature humaine ».
Tout ceci
pour dire que c'est à travers l'éducation que la nature humaine se construit et
que l'individu s’humanise véritablement puisqu'il s'agit d'arracher l'individu à la
brutalité animal par la soumission aux règles et normes de l'humanité dont
l'absence ferait de l'homme un être limité et ignorant.
3) Nature humaine et société : le fait culturel
Au regard de ce qui a été dit à propos de la nature humaine, il semble bien
difficile de la concevoir en dehors de l'ambiance sociale qui constitue le lieu
spécifiquement humain, c'est à dire l'instance où l'homme développe c'est
virtualité et autre aptitude sans lesquels ils seraient encore un être borné et
limité.
Sans ce rapport pour déterminer l'émergence du fait culturel il serait utile
de chercher à établir ce qui constitue le point de jonction entre la nature et la
culture.
Ce qui nécessite la découverte d'un élément fédérateur qui puisse se
renfermer à la fois les attributs de la nature et de la culture.
C'est pourquoi,
Claude Lévi-Strauss considère la prohibition de l’inceste comme étant un fait qui
relève de la nature mais qui en même temps présente un contenu culturel.
Tout
ceci pour dire que la culture s'enracine dans la nature et celle-ci se prolonge
encore dans la culture.
Par ailleurs, l'édification de la culture ne s'est pas opérée
sans violence c'est-à-dire sans une certaine répression exercée sur nos pulsions
et notre propre nature.
En effet, la culture exige la limitation de la libido qui doit
être mobilisé, analysé et investi dans des activités socialement utiles et
valorisées par la société et pour l'acquisition de l’ordre : c'est ce que Michel
Foucault appelle « la domestication sexuelle ».
Toutefois, il convient de noter que l'état de fonctionnement et d'organisation de
la société et toujours proportionnelle à l'intensité de la violence exercé sur nos
pulsions.
C'est ainsi que Herbert Marcuse à travers une critique rigoureuse des
sociétés industrialisées a pu démontrer que l'action qui est mené sur nos
instincts dans le cadre de la mise en place des normes expliquerait en partie le
malheur au sein de la société.
Autrement dit, les névroses, le stress et autres
pathologies du genre serait l'expression de la répression qui est exercée sur nos
pulsions.
La conséquence est que l'homme est réduit....
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