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Philosophie: le bonheur s'oppose-t-il au devoir?

Publié le 02/06/2022

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« Leçon n°4: Le bonheur s'oppose-t-il au devoir ? Lien avec ce qui précède: l'exemple de Brutus, tel que décrit par Plutarque, illustre bien le sujet en ce sens que le devoir du citoyen est synonyme de malheur du père.

Par conséquent, il semble qu'il n'y ait pas concomitance entre les deux notions mais bien incompatibilité de sorte qu'il soit nécessaire d'opérer un choix, et dès lors, une hiérarchie. Problématisation: le bonheur s'apparente à ce qui est le but ultime de toutes nos actions, c'est donc ce que nous voulons faire.

A l'inverse, le devoir relève de ce que nous avons l'obligation de faire, de ce qui nous incombe.

En outre, l'état d'esprit d'accomplir l'un ou l'autre n'est pas le même, d'un côté l'enthousiasme et l'engouement, de l'autre la sévérité et le désintéressement.

Ainsi, ce que nous faisons dans la perspective de notre bonheur semble distinct de ce que nous faisons dans la perspective de notre devoir.

Pourtant, ne sommes-nous pas malheureux lorsque nous manquons à notre devoir, n'avons-nous pas mauvaise conscience ? Et, au contraire, ne ressentons-nous pas une satisfaction intellectuelle lorsque le devoir est accompli ? C'est pourquoi la perspective du bonheur n'est pas totalement étrangère à la perspective du devoir.

Mais, le devoir en est-il encore un s'il est accompli dans la considération de notre bonheur ? Sa qualité première en effet n'est-elle pas d'être réalisé de façon désintéressée ? A tel point que plus le devoir est accompli contre son bonheur, plus le devoir apparaît authentique et majestueux.

En définitive, nous voulons agir de façon à atteindre le bonheur et, en même temps, il nous incombe d'agir de façon à remplir notre devoir. Accéder à son bonheur ça n'est pas notre devoir Projection d'un tableau: Jacques-Louis David (1748-1825), La Mort de Socrate (1787) cf.

Platon, Criton: le procès de Socrate a eu lieu, il est en prison en attente de son exécution et son ami Criton vient dans l'espoir de lui permettre de s'évader mais Socrate se demande si agir ainsi serait juste.

"L'important n'est pas de vivre, mais de vivre dans le bien" et "il n'est jamais bien d'agir injustement".

D'ailleurs, les lois font valoir l'obéissance qui leur est due: si on ne les respecte pas, on ruine l'autorité de la cité elle-même; les lois ont présidé à la naissance et à l'éducation du citoyen, lui ont permis à compter de l'obtention de ses droits civiques de quitter librement la cité; si le citoyen reste en ayant l'expérience de la façon dont les lois administrent la cité et organisent la justice, alors il se montre par là d'accord avec les décisions publiques, quelles qu'elles soient; sans oublier que lors de son procès, Socrate a eu l'opportunité d'accepter l'exil comme sanction.

En somme, et c'est ce qui transparaît dans la toile, Socrate fait preuve d'une détermination faisant passer le devoir du citoyen au-dessus du bonheur de l'homme. Par opposition, dans La République de Platon, il est fait mention d'une expérience de pensée, d'une allégorie, celle de l'anneau de Gygès, anneau qui rend son porteur invisible, et qui consiste à mettre en avant le fait que les hommes n'obéissent aux lois que par crainte des sanctions prévues par les lois de sorte que s'ils pouvaient avoir l'assurance d'agir impunément, alors ils transgresseraient les lois et, par conséquent, leurs devoirs.

Cette allégorie est donc avancée pour preuve que "personne n'est juste par choix, mais par nécessité".

Autrement dit, c'est pour ne pas être malheureux que nous faisons notre devoir et aussitôt que ne pas l'accomplir n'est plus une perspective de malheur, alors nous le transgressons volontiers. I.

Une inévitable opposition entre le bonheur et le devoir Il apparaît que le devoir constitue un obstacle, fait écran, au bonheur de sorte que pour être heureux, cela implique parfois de contourner le devoir, d'y faire écran par autre chose qui nous amuse et nous éloigne donc des affaires graves et sérieuses.

Tel est le divertissement, dont l'étymologie veut justement dire "détourner".

En un mot, se divertir c'est passer un bon moment en éloignant de soi les. »

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