Philosophie générale: le savoir chez Aristote
Publié le 29/11/2021
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«
Philosophie générale TD 4
On fait la transition entre le Phèdre de Platon et la métaphysique d’Aristote
Selon Platon, l’âme est non seulement distincte du corps mais son existence le précède.
Penser cette distinction ne va pas de soi, et des anti-dualistes considèrent que l’âme est une
forme très raffinée de la matière.
Dans le dualisme de Platon, l’âme doit chercher à retourner
à sur la « plaine de la vérité » pour y trouver la nourriture qui lui convient.
Pour retrouver la contemplation de la plaine, il faut passer par les traces de vérités sur terre ;
et pour Platon, c’est la beauté qui est la trace la plus manifeste parce qu’elle stimule la vision,
le sens le plus proche de la connaissance :
[Extrait p57-60 Phèdre, trad.
Victor Cousin, Wikisource] « La beauté était toute brillante
alors que […] nos âmes […] contemplaient le plus beau spectacle.
[…] .
Elle brillait alors,
comme nous le disions, parmi toutes les autres essences.
Tombés en ce monde, nous l’avons
reconnue plus distinctement que toutes les autres par l’intermédiaire du plus lumineux de
nos sens.
La vue est en effet le plus subtil des organes du corps ; cependant elle n’aperçoit
pas la sagesse, car nous sentirions naître en nous pour elle d’incroyables amours, si son
image ou les images des autres objets vraiment aimables pouvaient se présenter à nos yeux
aussi distinctement que celle de la beauté.
Seule la beauté a reçu en partage d’être à la fois
la chose la plus manifeste comme la plus aimable .
Mais pour Platon, il y a deux façons de regarder la beauté d’une chose : la regarder pour elle-
même ou la regarder en tant qu’elle est la trace de la beauté véritable.
Pour se rapprocher de
la plaine, il faut voir la trace, mais aussi la voir comme une trace.
On peut alors différencier
le corrompu, qui regarde avec concupiscence, et celui qui a un regard de vénération.
Cet
amour est meilleur car par notre regard, l’autre prend conscience de son aspect divin.
Du
coup la séduction ne consiste pas à plaire à l’aimé mais à le conduire à la vérité.
Éros est une folie nécessaire à la contemplation de la vérité.
Ferdinand Alquié (son cours
porte sur Descartes) distingue deux formes de folies.
L’hallucination c’est percevoir des
choses qui n’existent pas, le délire c’est refuser sa perception.
Dans l’article le philosophe et le fou , il dit pour le philosophe, tout le monde hallucine
potentiellement, et qu’on échappe à l’hallucination avec le délire.
Parler de la vérité comme d’une plaine, c’est dire qu’elle n’est pas de ce monde, or si elle
n’est pas de ce monde, aucun savoir n’est possible.
Platon détache la vérité de la réalité
parce qu’il estime que l’objet du savoir doit être stable afin de permettre un savoir qui lui-
même est stable (il faut garder à l’esprit que pour lui, le savoir c’est la fixation à l’âme).
Peut-être que Platon voyait trop le changement opérant dans le monde sensible, sans
pouvoir comprendre ce qu’il y a d’invariable dans le changement.
Il est possible de penser
qu’il y a, au sein de la nature même, de l’invariable ; un candidat sérieux au savoir.
Et même,
l’invariable peut expliquer pourquoi ce qui change est changeant.
Trouver cet invariable, c’est
gagner sur les deux tableaux, « belote et rebelote », car on a la stabilité du savoir et la
capacité d’expliquer le monde.
C’est en réalité exactement ce que fait Aristote.
Il garde les exigences épistémologiques de
Platon, la stabilité du savoir, mais lui objecte qu’il y a quelque chose de stable dans le
changement.
Ramenant les « formes » dans le monde sensible, il peut y avoir une science
des réalités.
Ce faisant, il fonde la physique..
»
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