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Philosophie et Christianisme

Publié le 04/01/2020

Extrait du document

philosophie

Christianisme et Philosophie à l’époque Antique

Entre Athènes et Jérusalem

 

Travail pratique individuel

 

 

 

 

 

 

Préparé par Jean-Paul Boutros

Sous la direction de Mme le Docteur Dayana Majdalany

 

Kaslik – Liban 

Le 18 janvier 2019

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PLAN

INTRODUCTION 4

1. Le christianisme contre la philosophie 4

1.1. Les déficiences de la philosophie 5

2. La philosophie contre le christianisme 6

2.1. Deux accusations fondamentales contre la doctrine chrétienne 7

2.2. Les attaques contre la doctrine chrétienne 7

2.3. Jésus et ses disciples 8

3. La philosophie, une introduction au christianisme 9

3.1. La rationalité du christianisme 9

3.2. L’Antiquité du Christianisme 10

4. La relecture chrétienne de la philosophie 11

4.1. Platon et le platonisme 11

4.2. Le stoïcisme 12

5. Le christianisme : la vraie philosophie 13

CONCLUSION 13

Bibliographie 15

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

INTRODUCTION

Que l’on soit croyant, agnostique ou athée, le christianisme a des origines fascine. On ne compte plus les ouvrages ou les séries documentaires qui le prennent pour objet. Chaque fois, le succès est garanti. Chaque fois, le sujet déchaine les passions. Cette curiosité a pris une actualité nouvelle depuis les évènements du 11 septembre 2001. Ces événements sont à l’origine d’une crise profonde de la conscience européenne, d’une crise d’identité.

On se pose souvent beaucoup de questions sur les rapports entre religion et raison. Les religions sont-elles les ennemis de la rationalité? Les vérités religieuses sont-elles conciliables avec la vérité de la science et particulièrement la philosophie?

Ce questionnement a des origines très anciennes. Il est apparu dans l’histoire de façon significative pour la première fois avec la naissance du christianisme. Les chrétiens se sont trouvés confronter dès le départ avec la rationalité grec et notamment avec la philosophie. Et cette confrontation avec le christianisme et la philosophie a eu une influence considérable dans l’histoire du christianisme que dans l’histoire de la philosophie. La théologie c’est la science de Dieu. Elle fait intervenir constamment la rationalité. Cette discipline est apparue dans l’Antiquité, dans le cadre de la confrontation entre le christianisme et la philosophie. Dans cette ambiance de réflexion apparaît la problématique suivante : Christianisme et Philosophie : Deux notions contradictoires ?

Nous évoquerons les différentes attitudes des chrétiens vis-à-vis la philosophie. Certains sont hostiles, d’autres cherchent au contraire à se rapprocher. Nous parlerons des critiques des philosophes adressées aux chrétiens, puis, nous verrons qu’elle a été l’influence de la philosophie sur la constitution de la doctrine chrétienne et qu’elle a était l’impact du christianisme dans l’histoire de la philosophie. 

1. Le christianisme contre la philosophie

On suppose parfois qu’il a existé dans le christianisme ancien deux courants, l’un opposé à la philosophie et attaché exclusivement à la Révélation, l’autre plus favorable à la culture grecque en général, et à la philosophie en particulier. 

Dans l’ensemble de la littérature patristique, certains auteurs apparaissaient plus que d’autres comme des opposants à la philosophie : c’est le cas de Tatien, disciple de Justin, dont le Discours aux Grecs est une charge violente contre l’hellénisme. C’est le cas de Théophile d’Antioche, dont le traité à Autolycos est avant tout une attaque contre la culture grecque. Tout comme Hermias, Irénée, Tertullien qui est le premier auteur chrétien de langue latine, dans cette catégorie des « antiphilosophes », non seulement à cause du mot « credibile est, quia ineptum est », mais encore d’un autre passage célèbre : « Qu’y a-t-il commun entre Athènes et Jérusalem? Entre l’Académie et l’Église ? entre les hérétiques et les chrétiens ? » (Tertullien, 2006, p. 111). Jésus lui-même n’avait rien dit de la philosophie, mais les chrétiens auront l’habitude, tel l’auteur de la Réfutation de toutes les hérésies, de comprend le mot de Mt 10,5 (« Ne prenez pas le chemin des nations ») comme une allusion au « vain enseignement » des Grecs.

1.1. Les déficiences de la philosophie 

Aux yeux d’un Théophile d’Antioche, la philosophie ne présente que mensonges et erreurs. Il accuse notamment les philosophes de s’être trompés sur la nature du divin : non seulement ils prônent le polythéisme, mais encore leurs spéculations ne les conduisent qu’au matérialisme, incarné à ses yeux par les atomistes et par Platon ou à l’athéisme, dont Pythagore, Clitomaque, les sophistes et Évhémère seraient les représentants : « Tout en affirmant qu’il y’a des dieux, ils les ont réduits à rien » (Favrelle, 1982, p. 55)

Si la philosophie est à ce point dans l’erreur, c’est qu’elle ne vient pas de Dieu. Deux thèses ont cours dans l’Antiquité chrétienne : ou bien la philosophie est une invention humaine, rien qu’humaine ; ou bien elle est d’inspiration démoniaque. 

La première thèse est illustrée dès l’Apologie de Justin qui disait que si la philosophie est dans l’erreur, c’est justement parce qu’elle n’est que le résultat des recherches des hommes, et qu’il lui manqué la révélation directe du logos, l’autre nom du Christ pour Justin.

Un autre argument souvent utilisé pour dénoncer la valeur de la philosophie consiste à souligner son caractère récent et à l’opposer à l’Antiquité de la révélation mosaïque. Comparés à Moïse, les philosophes font figure de nouveaux nés. Les premiers efforts pour fixer une chronologie relative de la Révélation par rapport à la sagesse grecque se trouvent dans le Discours aux Grecs de Tatien. On retrouve un développement analogue chez Théophile d’Antioche. 

Mais la philosophie n’est pas seulement jugée fausse : elle peut à l’occasion être considérée comme inutile. Théophile se demande quel profit les philosophes ont pu tirer de leurs spéculations : « A quoi servirent à Pythagore ses sanctuaires et les colonnes d’Héraclès ? A Diogène, la philosophie cynique? A Épicure, l’affirmation selon laquelle il n’existe pas de providence? A Empédocle, l’enseignement de l’athéisme? » (Antioche, 2009, p. 80). Nos opposants à la philosophie ne la jugent pas seulement fausse et inutile. Pour certains, comme Théophile d’Antioche, elle est clairement l’ennemie de la morale. Ce dernier accuse Zénon, Diogène et Cléanthe d’avoir prôné l’anthropophagie, Platon, d’avoir défendu la communauté des femmes dans la République, et Épicure et les stoïciens, rangés dans le même sac, d’avoir enseigné l’inceste.

Mensongère, inutile, immorale, la philosophie est parfois considérée comme l’origine de l’hérésie. Par exemple, Irénée accuse les gnostiques qui supposent qu’il existe à côté du démiurge un autre Dieu plus grand que lui. Dans le même esprit, Tertullien accuse Platon d’avoir été « le fournisseur d’épices de tous les hérétiques » (Favrelle, 1982, p. 89).

Tout de même, le thème de la contradiction (diaphonia) est l’un des éléments les plus importants de la polémique chrétienne contre la philosophie. Justin accuse par exemple les philosophes de ne pas vivre en accord avec leurs principes, reprenant, là encore un élément traditionnel de la satire antiphilosophique :« Certains s’attribuent le nom et le maintien des philosophes, alors que leur conduite ne correspond en rien à cette prétention » (Drobner, 2009, p. 25). Mais la plupart du temps, les auteurs chrétiens insistent sur la contradiction des opinions philosophiques. Ce qui accuse le plus la philosophie aux yeux des chrétiens de l’Antiquité, en effet, c’est la quantité d’opinions émises par les philosophes sur les sujets les plus divers. Tatien est le premier à développer cet argument. Celui-ci forme ensuite le fond de la Satire des philosophes d’Hermias et se retrouve dans la Cohortatio ad Graecos du Pseudo-Justin. Quant à Eusèbe, il consacre deux livres de sa Préparation évangélique (XIV et XV) à illustrer la divergence des opinions philosophiques sur la plupart des sujets. 

A titre d’exemple, on citera le développement vertigineux d’Hermias à propos des doctrines grecques de l’âme : « Certains d’entre eux, en effet, disent que l’âme est le feu, d’autre qu’elle est l’air, d’autres le mouvement, d’autres une harmonie, d’autres le sang et les anciens disent qu’elle faite d’élément contraires. Combien de paroles ont été dites sur ce sujet, combien d’argumentations, combien de raisonnements de sophistes se querellant plus que recherchant la vérité ? » (Patrick, 1993, p. 114)

Les chrétiens avaient donc plusieurs de se méfier de la philosophie : science démonique ou au contraire trop humaine, ils la considéraient comme trompeuse, inutile, immorale et source d’hérésie. A leurs yeux, elle ne pouvait pas se parer de l’Antiquité de la Révélation, et ses contradictions étaient la preuve suprême qu’elle n’était pas inspirée. C’est cette conception du savoir qui explique en partie l’apparition d’une critique philosophique du christianisme.

2. La philosophie contre le christianisme

Dans l’Antiquité, pendant au moins les trois premiers siècles, les chrétiens sont d’abord en butte à des accusations « populaires » de la part des païens. On les accuse de pratiquer l’inceste, de mener une vie de débauche, de se livrer à l’anthropophagie. Mais parallèlement à ces accusations nait, peut-être dès la fin du Ier s., une critique philosophique du christianisme. C’est peu après la mort de Justin, et peut-être en partie en réaction à son œuvre que parait, vers 178, le premier traité antichrétien composé par un philosophe, le Discours vrai de Celse. D’après Origène, Celse niait la providence, ce qui supposerait, priori, qu’il était épicurien.

Viendront ensuite trois autres traités antichrétiens composés par des philosophes. Celui de Porphyre, constitué de quinze livres et probablement intitulé Contre les chrétiens, le court traité d’Hiérocles, intitulé le Philalèthe (l’ « Ami de la vérité »), dénonçait les contradictions des Écritures et développait une comparaison entre le Christ et le philosophe Apollonios de Tyane et finalement le traité de l’empereur Julien, à son tour, qui composa un Contre les Galiléens – le terme « Galiléens » désignant ironiquement les chrétiens.

Ces quatre traités présentent au moins deux points communs. Premièrement, ils sont tous perdus en tradition directe et ne sont connus que grâce aux auteurs qui les ont réfutés et 

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