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Philo simone weil

Publié le 10/04/2024

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« DM de philosophie N°2 rédaction. Simone Weil, philosophe du 20ème siècle, explore la notion d’obéissance (et surtout la notion d’obligation d’obéissance) envers un Etat, à travers ce texte tiré de l’ouvrage L’Enracinement, en se posant la question de s’il faut toujours obéir à n’importe quel Etat. L’autrice, à travers ce texte, compte répondre au problème suivant : est-ce notre obéissance envers l’Etat dépend-il de la nature de celui-ci ? Ou bien, cela dépend-il des individus habitant au sein de cet Etat, d’un critère subjectif ? Selon l’autrice, « Toutes les fois qu’on n’est pas rigoureusement obligé de désobéir, on est rigoureusement obligé d’obéir.

».

Dans un premier temps (l1-7), Simone Weil expose le fait que les individus doivent obéir à l’Etat car c’est une autorité seconde qui représente le peuple et qui établit des lois, tout en ayant pour stimulant l’opinion publique.

Dans un second temps (l8-12), Simone Weil explique que la volonté de désobéir à un Etat doit être subjective, propre à chaque individu, guidé par sa conscience. Dans un dernier temps (l12-19), l’autrice annonce qu’il existe une bonne condition à la désobéissance (qui est l’obligation impérieuse) et que, par opposition, il existe aussi une mauvaise condition à cette désobéissance (qui correspond au danger physique) qui fait revenir les individus à l’obéissance. Simone Weil fait part dès le début de l’obligation d’obéir à un Etat par l’affirmation impersonnelle « Il faut obéir à l’Etat » (l1) qui indique une nécessité, une obligation.

Pour expliquer cette obligation, l’autrice utilise une analogie qui permet de faire une comparaison entre l'obligation d'obéir à l'État et l'obéissance des enfants envers leurs parents : « Il faut obéir à l’Etat, quel qu’il soit, […] comme des enfants affectueux, que les parents en voyage ont confiés à une gouvernante médiocre, lui obéissent néanmoins pour l’amour des parents ». Elle suggère l’idée que, même si l'État est imparfait, tout comme les parents peuvent être imparfaits, il est nécessaire d'obéir à l'État par amour et par respect envers lui, tout comme les enfants obéissent par affection envers leurs parents.

Quel que soit l’endroit où un individu naît, cet individu fait parti d’une patrie et l’amour de son pays est alors ancré dès son plus jeune âge grâce à l’éducation de ses parents et des institutions de l’Etat, comme l’école par exemple.

Ainsi, les individus doivent obéir à l’Etat par amour de la patrie.

De plus, quand il s’agit d’éduquer des petits enfants, le paternalisme est valable puisque ces enfants sont encore incapables de savoir ce qui est bon ou mauvais pour eux… Ainsi, par analogie, l’idée d’un Etat paternaliste est suggéré, cad qu’il est responsable du bien-être des individus présents, et en contrepartie, ceux-ci lui doivent respect et obéissance. Simone Weil explique ensuite l’importance de l’opinion publique pour un Etat et notre obéissance à celui-ci.

L’autrice souligne alors le fait que, même si l'État dans lequel les individus vivent est médiocre ou non, la pression de l'opinion publique agit comme un « stimulant » pour le pousser à rejeter la médiocrité, cad afin que l’Etat puisse exceller au mieux dans son rôle de protection des individus, afin d’assurer le bien-être de ceux-ci (afin que cet Etat ne soit pas « corrompu »), et afin qu’il devienne un Etat de parfait équilibre et de parfaite légalité.

Ainsi, l'obligation d'obéissance envers l’Etat persiste et pourrait même amener l'Etat à aspirer à l'excellence.

De plus, l’opinion publique possède ce pouvoir de diriger en quelque sorte les décisions politiques, les lois dictés par l’Etat en question.

Ainsi, chaque individu se doit de les respecter, par devoir, et de les appliquer (par souci de discipline).

(De plus, les individus ont tendance à suivre l’opinion publique et donc à se conformer aux règles, aux lois de l’Etat, de la société). Néanmoins, Simone Weil nuance le fait de toujours devoir obéir à n’importe quel Etat puisqu’elle explique que la volonté de désobéir doit être subjective, propre à chaque individu, guidé par sa conscience.

En effet, comme le dit l’autrice, « Elle (l’obéissance) n’est certes pas illimitée ».

Simone Weil suggère alors qu'un critère pour désobéir peut correspondre à la capacité des individus à agir seul et à leur autonomie.

En effet, les individus peuvent décider seuls de ce qu’ils veulent faire.

Les individus ne peuvent pas toujours être d’accord avec l’Etat dans lequel ils vivent.

Chaque individu peut posséder sa propre opinion sur celui-ci et ainsi, ci ce même Etat promulgue des lois qui sont incompatibles avec les valeurs des individus, ceux-ci peuvent éprouver un certain mécontentement à propos de ces lois.

Cela peut alors mener à une révolte de la conscience des individus… En effet, Simone Weil affirme que la limite à l’obligation d’obéissance est la révolte de la conscience : « elle ne peut avoir d’autre limite que la révolte de la conscience ».

L’autrice suggère alors le fait que la révolte de la conscience correspond à la capacité d'être une conscience comme « isolée dans la société », c'est-à-dire une conscience qui est capable de s'opposer à la pression sociale lorsque cela est nécessaire.

Cependant, « Aucun critérium ne peut être fourni pour cette limite », comme le dit Simone Weil, car chaque individu a des valeurs éthiques, des principes propres à eux-mêmes.

Chaque individu possède sa propre opinion.

Ainsi, si un Etat agit d’une certaine façon, à travers la publication de lois par exemple, et que cela va à l’encontre de l’opinion, des valeurs et principes de l’individu en question, alors celui-ci peut penser à désobéir et enfreindre certaines règles, afin de suivre sa façon, sa manière de pensée.... »

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