Philippines (2002-2003): Échec des réformes
Publié le 20/09/2020
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«
La croissance soutenue (4,6 %), le taux d'inflation le plus faible depuis 1988
(3,1 %) et des taux d'intérêt bas n'ont pas suffi à rendre les Philippines
économiquement attractives.
Conscient que seule une croissance de 7 % par an
permettra d'avoir une incidence significative et durable sur le niveau de vie
des déshérités, eu égard au taux de croissance démographique du pays (+ 2,6 %
par an), le commissaire au Plan, Romulo Neri, a conçu le plan «747» (7 % de
croissance pendant sept ans) pour rationaliser l'aide au développement.
Pour
atteindre cet objectif ambitieux, l'environnement international ne devait pas
être défavorable (65,7 % du commerce extérieur philippin est réalisé avec les
pays du G-7) et des réformes audacieuses devaient être engagées.
Or ces
dernières (restructuration bancaire, réforme d'un système fiscal incohérent,
lutte contre la corruption, rationalisation de l'attribution des marchés
publics, contrôle des déficits publics [5 % du PIB]) se sont fait attendre.
Pire
encore, les dérives budgétaires se sont accumulées (le déficit budgétaire pour
l'exercice 2002 a dépassé de 64 % l'objectif fixé…), alourdissant davantage une
dette publique en rapide croissance (68 %) depuis la présidence Estrada des
années 1990 et entraînant une nouvelle baisse du peso vis-à-vis du dollar.
Bien qu'ayant annoncé, le 30 décembre 2002, qu'elle ne se présenterait pas à
l'élection présidentielle de mai 2004, le chef de l'État Gloria Macapagal Arroyo
a bouleversé l'échiquier politique.
L'échec de l'entreprise des réformes
structurelles indispensables a été interprété comme la preuve de son intention
cachée de briguer un nouveau mandat.
En 1965, son père et, en 1992, le général
Ramos n'avaient-ils pas, eux aussi, nié vouloir se présenter à la mandature
suprême avant de se rétracter ? Ces soupçons n'ont pas facilité la lisibilité de
la vie politique de l'archipel et ont fait obstacle à la bonne marche de
l'économie.
L'élection présidentielle de mai 2004 constitue un enjeu majeur pour
une administration dont la légitimité demeure contestée.
Dans un pays qui compte
quatre millions de personnes au chômage mais où la bonne tenue de la
consommation des ménages persiste, les spéculations allaient donc bon train pour
désigner celui qui devait occuper le palais de Malacanang : outre G.
M.
Arroyo
elle-même, Fernando Po Junior (le très populaire acteur de cinéma), les anciens
présentateurs de télévision Loren Legarda et Noli de Castro, Paul Roco, l'ancien
ministre de l'Éducation, les sénateurs Aquilino Pimentel, Juan Flavier et
Panfilo Lacson, l'ancien chef de la police sous l'administration de Joseph
Estrada ou encore Danding Cojuanco, l'homme d'affaires séide de l'ancien
dictateur Ferdinand Marcos, ont été cités.
Alors que cette échéance électorale accaparait déjà l'essentiel de l'énergie de
la classe politique, certains, à l'instar du président de la Chambre des
représentants, Jose de Venecia, voulaient réformer rapidement l'équilibre des
institutions.
Les promoteurs d'une nouvelle charte constitutionnelle (Charte
Change ou «chacha») révaient de transformer le régime présidentiel en un régime
parlementaire monocaméral plus représentatif de l'ensemble des courants
d'opinion.
Bien que l'enjeu démocratique soit d'importance, ce projet n'a pas
permis de trouver une solution aux heurts violents avec les insurgés musulmans
du Sud ou la guérilla communiste de la Nouvelle armée du peuple.
Contrairement
aux attentes, l'inscription de cette dernière et de ses principaux chefs sur les
listes des organisations et des personnalités terroristes des États-Unis et de.
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