Philippines (1988-1989): Resserrement de la cohésion présidentielle
Publié le 20/09/2020
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«
Depuis 1988, l'argent rentre aux Philippines.
Tous les banquiers de Manille sont
d'accord, les capitaux que les Philippins avaient investis à l'étranger lors des
dernières années Marcos réintègrent leur foyer d'origine.
L'économie a ainsi
repris avec vigueur (construction, mines, industrie légère...).
Mais l'homme
d'affaire philippin attend cependant du régime des preuves de stabilité à long
terme...
Certes, le gouvernement a fait bien plus que se consolider en 1988, il a aussi
posé les jalons de l'avenir.
Le 16 septembre 1988, Cory Aquino a ainsi veillé à
la création d'une nouvelle formation politique - le Laban ng Demokratikong
Pilipino (LPD) - regroupant ses fidèles inconditionnels.
Un frère de Cory Aquino
et le président de la Chambre des représentants, Ramon Mitra, dirigent le LPD
qui apparaît comme l'instrument qui assurera la relève lors des élections
présidentielles, en 1992.
Si Cory maintenait son refus d'un deuxième mandat, R.
Mitra serait bien placé pour devenir candidat-dauphin désigné.
Conduits par les
proches de la présidente, les "barons oligarques" sont donc solidement en place.
Décantations politiques
Ces "barons" devront néanmoins compter avec la résistance de l'armée (qui
refusera de diluer le pouvoir invisible qu'elle a acquis depuis le 27 août 1987
avec la fin de "l'ère des coups d'État"), et avec les politiciens n'appartenant
pas au cénacle des "proches parents et amis".
C'est ainsi que le vieux Parti
libéral de Jovito Salonga - président du Sénat et autre candidat putatif pour
1992 - s'est rapproché de la gauche de l'ancienne formation présidentielle, le
Lakas ng Bansa, aujourd'hui dissoute.
Conséquence de ce remue-ménage politique:
le Sénat où le LPD ne détient pas la majorité est devenu un pôle de dissidence.
Cette discordance a été illustrée par la décision sénatoriale d'interpréter à sa
guise (donc en opposition aux voeux "occultes" de la présidente) la Constitution
sur la question de l'entreposage d'armes nucléaires sur l'archipel (mai 1988) et
surtout par la résistance sénatoriale au "veto" invoqué par C.
Aquino sur un
projet de loi qui aurait donné aux élus un droit de représentation dans les
négociations avec le FMI (janvier 1989).
Le Sénat a continué à invoquer ses
prérogatives envers tout ce qui touche à la dette extérieure (29 milliards de
dollars).
Mais cela n'a pas empêché la réalisation d'un accord de principe entre
le gouvernement et le FMI concernant une restructuration de la politique
économique du pays, du service de la dette et la mise à disposition du pays
d'une nouvelle "ligne de crédits" (mars 1989).
Le cadre politique du pays s'est décanté à la mi-1988.
Le divorce "enfin
consommé" entre C.
Aquino et le vice-président Salvador Laurel a achevé de
resserrer la cohésion présidentielle.
Le 13 août 1988, S.
Laurel a annoncé sa
rupture avec l'union pro-Aquino et rejoint l'opposition de droite.
Le chemin de
croix de cette opposition, privée de réelle plateforme politique et bâti sur une
montagne d'aspirations personnelles frustrées, a culminé avec la refonte du
vieux Nationalista Party (9 mars 1989).
Cette formation politique historique
avait mal résisté à la férule de Ferdinand Marcos (pourtant élu en 1965 sous son.
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