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Phidias

Publié le 16/05/2020

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« Phidias Ve siècle av.

J.-C.

Phidias, fils de Charmidès, naquit à Athènes dans les premières années du V e siècle avant notre ère.

Son enfance se déroula dans l'atmosphère exaltante des guerres médiques.

Sans doute était-il trop jeune pour prendre une partactive à cette lutte décisive entre l'Europe et l'Asie.

Du moins, comme son contemporain Sophocle, dut-il en êtreprofondément marqué : ce n'est pas un hasard si les années qui suivirent immédiatement ce conflit virent se définirles formes qui allaient pendant des siècles s'imposer à l'art occidental.

Phidias devait jouer un rôle capital dans cetteévolution.

La première oeuvre que la tradition antique lui attribue se rattache directement aux récents événementsmilitaires : c'est un groupe de statues de bronze que les Athéniens érigèrent à Delphes en souvenir de la bataille deMarathon.

On a des raisons d'y reconnaître une initiative de Cimon, qui dirigea la politique d'Athènes entre 475 et461.

En plaçant vers 470 les débuts du jeune sculpteur, on ne doit pas être très éloigné de la vérité.

Athènes connaissait alors les premiers succès d'une expansion qui devait durer cinquante années.

Auréolée d'unegloire toute neuve, elle se faisait le champion de l'hellénisme contre les Barbares et construisait du même coup unempire maritime, gage de sa prospérité commerciale.

D'autre part, héritière d'une civilisation qu'au siècle précédentles Pisistratides avaient déjà portée à un extrême raffinement, elle s'attachait à renouveler cette incomparabletradition en la soumettant à la discipline qu'imposait son nouvel idéal de patriotisme guerrier.

Ainsi s'expliquel'apparition du style sévère, dont la vigueur et la sobriété nous touchent encore aujourd'hui.

C'est l'âge d'Eschyle,qui précède et prépare la pleine maturité classique.

Les sculpteurs se plaisent à des effets naturalistes et, en mêmetemps, à des recherches subtiles d'harmonie et de proportions.

Mais, quand ils représentent des dieux, ils ne nousdonnent guère qu'un sentiment de perfection humaine et rarement celui de la présence divine.

Grandi dans la discipline du style sévère, Phidias en recueillit l'héritage, le dépouilla de son excessive austérité et leconduisit à son plein épanouissement.

Il a dû son succès d'abord à sa valeur technique, à sa virtuosité sans défautqui s'est affirmée dans les domaines les plus divers.

Il l'a dû aussi à sa hauteur de vues et à la gravité religieuse deson inspiration.

Il l'a dû enfin à une imagination plastique qui lui a permis de créer tout un monde de formesnouvelles.

Phidias appartenait à une famille d'artistes : son frère Pleistainetos et un de ses neveux, Panainos, furent despeintres connus.

Bien qu'il ait étudié chez un sculpteur, Phidias sut aussi manier le pinceau : sur la statue d' Athéna Parthénos , la face intérieure du bouclier de la déesse était décorée d'une Gigantomachie peinte qui a inspiré plusieurs copistes.

Les Anciens ont vanté les mérites de ses ouvrages d'orfèvrerie : poissons, cigales, abeilles enmétal précieux.

Cela ne doit pas surprendre d'un homme rompu à la technique des statues chryséléphantines, quirelève autant de l'orfèvre que du sculpteur.

Enfin, dans la conception de ses grandes statues de culte, Phidiasmontra un sens raffiné de l'architecture en adaptant suivant les cas, l'oeuvre d'art à son cadre architectural ou,inversement, le bâtiment à la statue qu'il devait abriter.

Les mêmes qualités se révèlent dans la décoration duParthénon.

Sculpteur, peintre, orfèvre, architecte, Phidias a donc été un artiste complet.

Au reste une telle variétéde dons apparaissait comme moins exceptionnelle dans l'antiquité que de nos jours.

Les sources anciennes rapportent à Phidias une vingtaine d'oeuvres.

Mais les lacunes de notre information nepermettent guère d'établir une chronologie détaillée.

Du moins pouvons-nous esquisser les grandes lignes de sacarrière.

Après le groupe des Marathonomaques à Delphes, antérieur à 461, la première oeuvre approximativement datée est la colossale Athena de bronze, haute de huit mètres, qui fut dressée sur l'Acropole d'Athènes avant 453. La renommée de ce grand ouvrage incita les Eléens, administrateurs du sanctuaire de Zeus à Olympie, à s'adresser àPhidias pour la statue de culte qui devait prendre place dans le temple nouvellement construit dans ce sanctuaire.L'artiste, aidé par une équipe de techniciens, travailla pendant plusieurs années à ce colosse de douze mètres,recouvert d'or et d'ivoire.

Sitôt achevé, le Zeus d'Olympie inspira une admiration unanime.

Il fut rangé au nombre des sept merveilles du monde.

Si nos sources placent l'apogée de Phidias dans les années 448-445, c'estprécisément parce qu'il venait alors de terminer son chef-d'oeuvre.

Vers le même temps Périclès, qui présidait aux destinées d'Athènes, voulait rendre évidente aux yeux de tous laprospérité de sa ville en la dotant de temples magnifiques et d'oeuvres d'art.

Pour diriger les travaux considérablesqu'il allait entreprendre sur l'Acropole, il fit choix de Phidias.

Pendant dix ans, à partir de 447, Phidias assuma ce rôledirecteur au nom de Périclès, dont il était devenu le familier et l'ami.

Sous ses ordres, toute une armée d'architecteset de sculpteurs conçut et exécuta dans ce bref espace de temps ces ouvrages qui n'ont pas cessé d'exciterl'admiration du monde, "comme si, dit Plutarque, ils avaient en eux un souffle d'éternelle jeunesse, une âme qui nesaurait vieillir".

En outre Phidias avait la charge d'ériger dans le temple majeur de la déesse tutélaire (celui qu'onappela plus tard le Parthénon) la statue de culte d'Athéna Parthénos.

Quand, en 438, fut consacrée dans lebâtiment encore inachevé l'effigie monumentale d'or et d'ivoire, haute de douze mètres, Phidias pouvait s'enorgueillird'avoir magnifiquement oeuvré pour le prestige de sa patrie.

Pourtant l'ingratitude de ses concitoyens ne devait pas tarder à se manifester cruellement.

La longue autorité dePériclès commençait à peser et ses ennemis, n'osant l'attaquer de front, s'en prenaient à ses familiers.

Onreprochait à Phidias d'avoir représenté, dans l'Amazonomachie en bas-relief qui figurait sur la face extérieure dubouclier d'Athéna, le héros Thésée sous les traits de Périclès et le légendaire sculpteur Dédale sous les sienspropres.

C'était pourtant une belle idée que de mettre ainsi côte à côte, unis dans le même combat, le politique etl'artiste ! Mais les malveillants y voyaient un sacrilège.

Une médiocre copie en marbre du bouclier nous a conservé. »

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