Phèdre de Racine - Acte IV Scène 5 - Commentaire Composé
Publié le 16/05/2020
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COMMENTAIRE COMPOSE - PHEDRE de Racine - Acte IV Scène 5 - Note obtenue : 18/20
Phèdre est l’une des tragédies majeures écrites en 1677, par Jean Racine (dramaturge né en 1639 et mort en 1699), et c’est sans doute la plus connue.
Elle constitue également la dernière pièce profane de cet auteur, qui seconsacrera par la suite à des sujets bibliques.
Presque toutes ses pièces sont des classiques qui connurent unsuccès majeur (comme par exemple Andromaque en 1667, Bérénice en 1670).
La tragédie de Jean racine appartient au mouvement littéraire du classicisme où une affirmation d’une identitéculturelle nationale s’affirme sous Louis XIV.
En effet, l’école du bon goût et du naturel est opposé aux excès duBaroque (Corneille).
Ainsi, la tragédie fleurit au 17 e siècle, et s’inspire des modèles antiques tels que Sophocle ou Euripide.
La tragédie classique est un genre fortement codifié : une pièce de théâtre en cinq actes et en vers ; desalexandrins à rimes plates.
Elle répond également aux exigences classiques des trois unités (de lieu, de temps etd’action).
La tragédie se caractérise par la représentation de sujets dignes, issus de la Bible ou de l’histoire et de lamythologie gréco-latines.
Les héros sont des personnages nobles confrontés à une situation de crise politique etamoureuse le plus souvent fatale.
L’enjeu majeur de la tragédie réside dans la catharsis , c'est-à-dire la purgation des passions en suscitant chez le spectateur pitié et crainte.
Le passage proposé à l’analyse est la scène 5 de l’acte IV.
Il s’agit d’un monologue.
Phèdre est seule sur scène,elle laisse éclater sa colère et sa jalousie.
Elle exprime ainsi sa passion blessée, après la révélation par Thésée del’amour d’Hippolyte pour Aricie.
Cette scène se situe juste après la malédiction lancée par Thésée à son fils, qu’ilcroit coupable d’adultère, et précède de peu l’acte V, celui du dénouement tragique.
Il s’agira donc de voir en quoi ce monologue permet l’expression d’une passion néfaste, qui relève de la tragédie ?
Pour cela, nous commencerons par voir la fonction dramatique du monologue dans la progression de l’action (I).Nous verrons ensuite, que ce monologue révèle le caractère ambivalent du personnage de Phèdre (II).
Nous verronsenfin comment s’exprime la passion tragique dans ce monologue (III).
I – Le monologue a une fonction dramatique dans la progression de l’action :
Le monologue souligne les effets tragiques et précise les conséquences de la révélation de Thésée.
A - La douleur de Phèdre :
Le premier vers marque la sortie de Thésée : « Il sort.», cela permet à Phèdre de laisser libre cours à sa douleur,suite à la révélation de Thésée.
Trois vers sont formés sur des questions (1193-1195 : « Quelle nouvelle a frappémon oreille ? » « Quel feu mal étouffé dans mon cœur se réveille ? » et « Quel coup de foudre, ô ciel ! et quelfuneste avis ! »), qui suivent une gradation ascendante, caractérisée par des images violentes (« Quelle nouvelleafrappé » ; « quel coup de foudre ») qui expriment la soudaineté de l’annonce (le champ lexical de l’imprévu est utilisé : « nouvelle », « avis », « se réveille »).
Les questions qui commencent le monologue reprennent la révélation de Thésée, et permettent de comprendre laportée de celle-ci .
Les vers 1200 à 1202 soulignent la volonté de Phèdre de se dénoncer mais qui a échoué(« Peut-être à m’accuser , j’aurais pu consentir (…) Peut être si la voix ne m’eut été coupée »).
La révélation prendalors toute son ampleur, car elle apparaît comme la raison du silence de Phèdre face à Thésée.
B – Le monologue rappelle les actions passées en peignant des scènes que le spectateur n’a pas pu voir .
Les vers 1196-1202 : Phèdre allant trouver Thésée montre une expression d’une action irraisonnée, par la question « Qui sait même où m’aller porter ce repentir ? » ; caractère presque fou de l’action, dictée par la passion(v.
1196 : « Je volais toute entière au secours de son fils » et « Je cédais au remords dont j’étais tourmentée . ». Phèdre semble emportée par sa passion) .
Cette passion semble effrayante, dans sa violence (force de l’image« m’arrachant des bras d’œnone épouvantée.
».
Phèdre semble avoir perdu la raison « où m’allait porter ce repentir ? »)
Les vers 1205-1208 : le rappel de la scène d’aveu de Phèdre à Hippolyte.
C’est la mise en scène d’une confrontation entre les deux personnages (champ lexical du héros guerrier : « s’armait », « redoutable », « fier », « armé »), oùPhèdre révèle son interprétation du comportement d’Hippolyte (« Je pensais qu’à l’amour son cœur toujours fermé(…) également armé.»)
Les vers.
1209-1210 : Phèdre imagine la rencontre entre Aricie et Hippolyte.
C’est une scène que le spectateur a vu, mais dont il sait qu’elle ne s’est pas déroulée ainsi .
Cela sert à souligner le fait que Phèdre commet une erreurd’interprétation.
Le monologue sert à orienter l’action vers le dénouement tragique.
C – le dénouement tragique :
Les premiers vers soulignent la dimension tragique par l’emploi au vers 1195 de « funeste avis », mais aussi par les interjections « ô ciel ! » et au vers 1205 : « Ah, dieux ! » qui souligne l’idée de fatalité.
Et par la métaphore du.
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