Phanar
Publié le 15/05/2020
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1 / 2 18 octobre 196~ Série C-51 Fiche N• 2035
Phanar
1.
Administration centrale du patriarcat œcuménique de Constantinople, le Phanar
se compose du patriarche et d'un synode de 12 évêques titulaires élus à vie.
Le
patriarche lui-même est élu par le Synode (qui le choisit normalement parmi ses
membres) et doit être de nationalité turque.
Le patriarche Athênagoras est la pre mière exception à ces règles depuis la naissance de l'Etat turc moderne en 1920: il est citoyen américain depuis 1948 et' n'appartenait pas au synode avant d'être élu.
2.
Dans le monde de l'orthodoxie, l'importance du Phanar se situe par rapport à la
primauté théorique du patriarche œcuménique sur les chefs des Eglises orthodoxes
autocéphales.
Les
11e et IVe conciles œcuméniques reconnurent, avant le grand
schisme, des privilèges égaux à Rome et à Constantinople.
Après le schisme, Cons
tantinople s'adjugea la primauté de la partie orthodoxe de la chrétienté, grâce à la
puissance politique de Byzance.
Lorsque la ville tomba aux mains des Turcs en 1453, le pouvoir effectif du patriarche fut réduit, mais sa primauté demeura reconnue
quoique contestée.
Elle se traduit aujourd'hui par quatre droits: a) lorsqu'il célèbre
la liturgie avec d'autres patriarches, celui de Constantinople a droit à la première
place; b) Constantinople a le droit d'arbitrer un différend opposant deux autres Eglises
orthodoxes; c) Constantinople a le droit exclusif de réunir des conférences panortho
doxes; d) Constantinople a le droit de représenter l'orthodoxie dans ses rapports avec
les
" hétérodoxes ...
3.
Le Phanar a sous sa juridiction directe la ville d'Istanbul, le Dodécanèse et la
Crète, les quatre archevêchés d'Europe occidentale, l'archevêché d'Australie (200 000 fidèles) et l'archevêché d'Amérique du Nord et du Sud (2 millions de fidèles).
L'une
des grandes faiblesses du synode phanarial est qu'il n'est aucunement représentatif
de la région qui se trouve sous sa juridiction,
ses membres devant être également de
nationalité turque.
De plus, il n'est possible d'accéder à la hiérarchie phanariale que
par les quatre années d'étude au Collège théologique de Chalkls.
4.
Les membres du Phanar étant tous des anciens de Chalkis, les professeurs du collège forment en fait l'encadrement intellectuel du Phanar, et trois d'entre eux au moins sont, en 1967, les conseillers personnels du patriarche.
Le comité phanarial qui
traite des questions œcuméniques est constitué par des professeurs de Chalkis et un ou deux évêques seulement.
Au même titre que le synode, il appuie le patriarche
dans ses efforts.
En théorie, le synode est un corps purement consultatif, mais en
pratique, le patriarche n'agit pas sans l'approbation d'une majorité simple.
5.
Malgré son renouveau d'activité, qui se manifeste notamment par les Conférences
panorthodoxes de 1961 et 1963, l'avenir du Phan•r est Incertain.
D'année en année, un nombre croissant de Grecs orthodoxes d'Istanbul regagnent la Grèce, ce qui
devrait logiquement amener le Phanar à quitter la Turquie dont le gouvernement porte
sérieusement atteinte à la liberté de mouvement du patriarche.
En outre, les autorités
turques ont stipulé en 1963 que 35% seulement des élèves du Collège de Chalkis
pouvaient ne pas être de nationalité turque.
Cette législation, en réduisant le quota
des élèves grecs de Grèce, menace d'étrangler finalement le
collège et par le fait
même le Phanar, dont les vieux évêques rejettent l'idée d'abandonner leur siège plus
que millénaire
et leur palais délabré.
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