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Peut-on penser sans préjugés ? Notions : Vérité Repères : Croire / savoir

Publié le 24/05/2024

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« Peut-on penser sans préjugés ? Notions : Vérité Repères : Croire / savoir - « Peut-on » : Est-il possible, est-il légitime, a-t-on le droit ? - « Préjugé » : idée reçue.

Jugement établi avant une réelle réflexion ou sans connaissances fondées, certaines.

Jugement hâtif qu’un examen approfondi peut faire apparaître comme faux.

(Ex.

les préjugés raciaux, sexistes…).

A rapprocher de l’ opinion, de la doxa.

Peut venir de l’extérieur (l’entourage, la société dans laquelle on vit..) ou de moi-même (si je m’en tiens à ce que me disent mes sens, si je m’en tiens à ce qui me passe spontanément par la tête…). - « Penser » : de quel type de « pensée » s’agit-il : penser dans la vie de tous les jours, pensée scientifique, pensée philosophique ?… Exercer son esprit critique (« Penser par soi-même ») - « On » : N’importe qui, le scientifique, le philosophe ?...

=> Jouer avec ces différents sens au fil de la réflexion, pour envisager différentes réponses. Présupposés de la question : La question semble insinuer qu’il est très difficile de penser sans préjugés.

Penser qu’on peut penser sans préjugés serait un préjugé ! Problématisation : dans sa définition même, la notion de « préjugé » semble incompatible avec celle de « pensée » : le préjugé, c’est l’impensé, ce qui n’a pas été réfléchi. > Mais il impossible de réfléchir à tout, tout le temps et à tout instant comme il est impossible de tout vérifier.

Nos capacités de connaissance et de réflexion sont limitées (à l’échelle de l’individu comme à l’échelle de l’humanité), et nous sommes pris par les exigences de la vie pratique qui nous imposent d’agir sans forcément pouvoir réfléchir profondément à tout ce que nous faisons. > Quand on pense, on le fait toujours à partir d’une situation particulière (dans une époque et un lieu déterminés), à partir de ce que nous avons vécu et appris (expérience individuelle et éducation), à partir d’une langue particulière… à partir d’éléments toujours déjà là, présents avant l’exercice de la pensée, qui ont une influence sur notre manière de penser, auxquels on ne peut pas réfléchir, puisqu’ils sont ce qui précède et permet la réflexion. La difficulté est donc de savoir si la pensée peut exister sans préjugés, alors même que les préjugés semblent être en un sens intimement liés à la pensée. Enjeux : la réflexion personnelle, les sciences, la philosophie…ne sont-elles que illusions ? Et les efforts pour penser sans préjugés seraient-ils vains, inutiles ? > S’il est possible d’exercer une pensée détachée du préjugé, de manière autonome, alors nous sommes maîtres de nos idées et de nos actions, que nous élaborons nous-mêmes, en nous défaisant de toute influence extérieure. > Si c’est impossible, alors nous sommes condamnés à rester prisonniers des préjugés, toutes nos idées et nos actions ne sont que le fruit de notre environnement (social, familial, etc.), conditionnées par autre chose que nous-mêmes, sans que nous puissions avoir de réel pouvoir dessus.

Et qu’en est-il de notre capacité à atteindre des vérités certaines ? En effet, le préjugé étant exposé à l’erreur (puisqu’il n’est pas vérifié ou/et pas vérifiable), cela impliquerait que toutes les connaissances produites par notre pensée ne seraient jamais exemptes d’incertitude, seraient toujours douteuses. I.

La préjugé semble se définir par son opposition à la pensée - Le préjugé : on ne pense pas, on se contente d’affirmer, de répéter, de s’imaginer quelque chose. - La pensée : l’œuvre de la raison, de l’esprit critique, qui vérifie ce qui est affirmé, objectivement. Ex : les sciences.

Ces connaissances disqualifient les préjugés.

PLATON, République (VII) : allégorie de la caverne.

Penser = se détacher de la croyance, des sens, de l’illusion… Transition : La pensée est le résultat de l’exercice de notre raison, mais elle ne vient pas pour autant « de nulle part » : nous pensons toujours dans des conditions et un environnement particuliers, qui influent sur notre pensée. Une pensée qui contient certains préjugés n’en reste-t-elle pas pour autant une « pensée » ? II.

Mais certains préjugés semblent inévitables dans la pensée - Il faut être plus précis dans la définition du préjugé : Le préjugé n’est pas seulement une idée reçue qu’il suffit de démentir.

Il faut encore distinguer les préjugés innés naturellement en nous / les préjugés par l’éducation : nos manières de penser et les connaissances que nous possédons viennent de ce qu’on nous a enseigné (famille, école…).

Descartes, Discours de la méthode, II : « Nous avons tous été enfants avant que d’être hommes ».

Or ces enseignements sont souvent douteux.

= Très difficile de s’en défaire.

Préjugés acquis par la culture : nos manières de penser sont influencées par la civilisation dans laquelle nous sommes nés.

La vision du monde, les valeurs, les idées qui sont les nôtres nous sont toujours en grande partie inculquées par notre culture.

Ce « bain » culturel dans lequel nous sommes depuis la naissance nous amène à avoir certains jugements non-réfléchis.

(Cf.

L’anthropologue Levi-Strauss : l’ethnocentrisme). - L’influence que l’environnement social et culturel a sur nous est très puissante.

On peut dire que notre culture et notre société conditionnent notre pensée, qu’elles en sont l’origine et le fondement.

Le.... »

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