Peut-on lutter efficacement contre le changement climatique tout en préservant les plaisirs de la vie tels que la passion pour la mode ?
Publié le 30/06/2024
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Peut-on lutter efficacement contre le changement climatique tout en préservant les plaisirs de la vie
tels que la passion pour la mode ?
Tout d’abord bonjour à tous,
Introduction : Et si je vous disais que votre dernière robe ou votre paire de chaussures préférée
pourrait être aussi déterminante pour l’avenir de la planète que les décisions des grandes entreprises
ou des gouvernements ? La mode, cette passion qui habille nos vies de couleurs et de styles, est
souvent associée à l'éphémère, au renouvellement constant.
Pourtant, dans l'ère actuelle de prise de
conscience environnementale, la question se pose : Peut-on lutter efficacement contre le changement
climatique tout en préservant les plaisirs de la vie tels que la passion pour la mode ? Moi-même
adepte de mode vestimentaire, je me suis toujours intéressée à mon impact sur le climat et aux effets
de la surconsommation via des applications de livraison mondiales comme SHEIN.
Alors que les défis
environnementaux deviennent de plus en plus pressants, il est crucial d'explorer des avenues qui
permettent de préserver notre planète tout en préservant les plaisirs esthétiques et culturels de la
mode.
Ainsi, nous nous interrogerons aujourd'hui sur les stratégies innovantes et les solutions viables
qui nous permettent d'harmoniser ces deux objectifs en apparence contradictoires.
C’est pourquoi
nous mènerons notre étude en trois temps.
Tout d’abord, nous verrons que la mode est un plaisir
impactant considérablement le climat.
Puis nous étudierons les mesures engagées ou adoptées pour
réduire cet impact.
Et enfin, nous nous interrogerons sur l’action des consommateurs pour limiter cet
impact.
I.
La mode, un plaisir impactant considérablement le climat
A) Impact Environnemental de l'Industrie de la Mode :
L'industrie de la mode est responsable d'une part significative des émissions mondiales de gaz à effet
de serre dont le CO2 et la vapeur d’eau, représentant environ 10 % des émissions totales.
La
production de textiles et de vêtements nécessite des quantités énormes d'énergie et de ressources
naturelles.
Par exemple, la culture du coton est extrêmement gourmande en eau et en pesticides (elle
représente 4.7 % des ventes mondiales de pesticides et 10 % de ses ventes d'insecticides et jusqu'à 17
000 litres d'eau seraient nécessaires pour produire 1 kg de coton).
Chaque année, plus de 100 milliards
de vêtements sont vendus dans le monde, et on en achète environ 60 % de plus qu’il y a 15 ans,
d’après l’ADEME, une organisation engagée dans la lutte contre le réchauffement climatique et la
dégradation des ressources.
Cette surconsommation de vêtements et accessoires de mode porte un
nom : la fast fashion.
Pour en découvrir plus sur ce phénomène, le livre de Bérengère Weiss intitulé
QUAND LA PLANÈTE N'AURA PLUS RIEN À SE METTRE paru en 2022 et a pour but d’aider à comprendre
et à ouvrir les yeux sur l’impact de la mode sur notre environnement et notre quotidien.
Cela désigne une mode en perpétuel renouvellement qui nous incite à acheter toujours plus de
vêtements, un phénomène particulièrement accentué en période de soldes comme le Black Friday par
exemple.
L'industrie textile, extrêmement polluante, est le troisième secteur le plus consommateur
d'eau dans le monde après la culture du blé et du riz, utilisant 4 % de l'eau potable disponible.
Chaque
année, ce secteur émet 4 milliards de tonnes d'équivalent CO2.
Si nous ne changeons pas notre
manière de consommer, il pourrait représenter 26 % des émissions globales de gaz à effet de serre d'ici
2050.
B) Cycle de Vie des Vêtements et Ses Conséquences
Pour mieux comprendre cet impact environnemental, analysons le cycle de vie de nos vêtements.
De
leur fabrication à leur fin de vie, en passant par leur lavage, nos vêtements génèrent une importante
pollution en termes de consommation d'eau, d'utilisation de pesticides et d'émissions de CO2.
-Le cycle commence par l’obtention des matières premières :
Prenons l’exemple du coton :
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-En termes de consommation d’eau : la culture du coton nécessite entre 4 000 et 10 000
litres d’eau par kilogramme de fibre produite, incluant l’eau verte (eau de pluie), l’eau
bleue (ressources en eau douce) et l’eau grise (eau polluée).
Pour produire un simple tshirt de 250 g, plusieurs centaines de litres d’eau sont utilisés, soulignant l’empreinte
hydrique élevée de cette culture.
L'empreinte eau est le volume total d'eau
virtuelle utilisée pour produire un produit ou un service.
Comme on le fait pour
l'empreinte écologique, on peut également évaluer l'empreinte eau d'une entreprise, d'un
pays, d'un individu, d'une ville etc.
L'eau bleue2 est l'eau captée pour les usages
domestiques et agricoles (eau douce).
L'eau verte2 est l'eau de pluie stockée dans le sol : elle est incorporée dans les végétaux,
transpirée ou évaporée3;
L’eau grise est l'eau polluée par les processus de production : c’est la quantité d'eau bleue
nécessaire pour diluer suffisamment l'eau usée rejetée et rendre l'eau à nouveau
disponible pour un autre usage6.
Le lien entre la consommation d’eau de la mode et le changement climatique est le suivant :
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L'extraction, le traitement, la distribution et la consommation d'eau nécessitent une quantité
importante d'énergie.
Dans de nombreuses régions, cette énergie provient de sources fossiles,
ce qui entraîne des émissions de gaz à effet de serre (GES) comme le CO2 et la vapeur d’eau.
Par exemple, le traitement de l'eau potable et le traitement des eaux usées sont énergivores
et contribuent aux émissions de carbone.
Le traitement de l'eau utilise divers produits chimiques, dont la production et le transport
génèrent également des émissions de GES.
La production agricole intensive comme pour le coton, contribue indirectement aux émissions
de GES via l'utilisation de machines, d'engrais et de pesticides.
L'irrigation représente environ
70 % de l'utilisation mondiale d'eau douce.
Les systèmes d'irrigation, surtout s'ils sont
inefficaces, consomment beaucoup d'énergie pour le pompage de l'eau.
Pour les fibres synthétiques, une consommation de ressources fossiles est importante : les fibres
synthétiques telles que le polyester et le nylon sont dérivées du pétrole.
La production de polyester,
par exemple, consomme environ 70 millions de barils de pétrole chaque année, avec des impacts
environnementaux liés à l’extraction, la transformation et le transport de ces ressources fossiles.
L'extraction du pétrole, qui est la matière première pour les fibres synthétiques, libère des quantités
importantes de GES.
Les émissions proviennent des processus de forage, du transport du pétrole brut,
et des fuites de méthane, un GES particulièrement puissant.
Lors de l'extraction, des gaz associés
comme le méthane sont souvent brûlés, produisant du dioxyde de carbone (CO₂) et des polluants
atmosphériques, augmentant ainsi les émissions globales de GES.
L'extraction de pétrole nécessite
souvent la déforestation pour créer des infrastructures d'extraction et de transport.
La perte de forêts
réduit la capacité de séquestration du carbone de la planète, aggravant ainsi le réchauffement
climatique (de même que pour les microplastiques).
-La deuxième étape du cycle est la production et la transformation des textiles :
•
Avec la pollution des eaux : la transformation des matières premières en textiles implique
encore et toujours l’utilisation de produits chimiques, dont les teintures et les agents de
finition.
Ces substances, souvent toxiques, sont rejetées dans les eaux usées sans traitement
adéquat, contribuant à la pollution des rivières et des océans et donc à la dégradation des
écosystèmes ; ce qui affaiblit leur capacité à piéger le carbone (par exemple quand les plantes
absorbent le CO₂ de l'atmosphère et l'utilisent, avec l'eau et la lumière du soleil, pour produire
des glucides via la photosynthèse.
Cette réaction chimique produit de l'oxygène comme sousproduit.
-L’avant-dernière étape est la distribution et consommation :
Il faut considérer l’impact des transports : les vêtements sont souvent produits loin des zones de
consommation, nécessitant des transports sur de longues distances, ce qui contribue à l’empreinte
carbone de l’industrie.
Par exemple, un jean peut parcourir jusqu’à 65 000 km depuis le champ de
coton jusqu’au magasin, soulignant l'impact environnemental du transport.
Les pays majoritairement
acteurs dans cette distribution sont la Chine (production),le Bangladesh (fabrication et 2ème
exportateur derrière la Chine), ou encore le Vietnam (production textile et exportation vers les
marchés européens et nord-américains).
- Mais aussi la consommation d’énergie domestique : l’entretien des vêtements, incluant le lavage
(souvent hebdomadaire), le séchage et le repassage, représente une part importante de l’impact
environnemental des textiles.
L’utilisation d’appareils électroménagers et de produits chimiques,
comme les lessives, contribue à la consommation d’énergie et donc à l’émission de GES.
-Enfin, le cycle termine par la fin de vie des vêtements :
Il faut compter la gestion des déchets textiles : une grande partie des vêtements jetés finit en décharge
ou est incinérée, contribuant à la pollution de l’environnement et à l’émission de gaz à effet de serre.
En Europe, 80 % des textiles jetés ne sont ni recyclés ni réutilisés, soulignant un défi majeur en termes
de gestion des déchets.
- Pour ce qui est du recyclage et réutilisation : c’est en progression, mais reste limité par des défis
techniques, économiques, sociaux et logistiques.
II.
Les mesures engagées ou adoptées pour réduire cet impact
A.
Innovations technologiques et pratiques durables
Il....
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